logo_APLP_2019_petit

Voici notre prise de position publique en vue de la consultation fédérale sur le TNP – Julian Assange et Edward Snowden nous enseignent que la diplomatie erre en voilant sélectivement certaines de ses communications.

 

Le Ministère des Affaires mondiales, sous la plume de madame Cindy Termorshuizen, a fait parvenir aux ONG informées une requête pour leurs avis sur la position que le Canada devrait prendre en vue de l’étape quinquennale 2020 du Traité de non-prolifération nucléaire ONU, probablement destinée à être reportée à cause du Covid19 [1].

 

1- Il faut préserver le TNP

pugwash_logo_bil

regehr-nakamitsu-roche

Ernie Regehr, Izumi Nakamitsu et Douglas Roche le 19 février à l’Université d’Ottawa.

Vu les liens importants qui unissent Pierre Jasmin, notre artiste pour la paix honoraire et co-président d’honneur du Mouvement Québécois pour la Paix, avec Pugwash [2] dont il est membre depuis 2006, notre position s’articulera autour de renseignements vitaux obtenus en dernier lieu lors de la visite très importante à l’Université d’Ottawa le 19 février dernier de madame Izumi Nakamitsu, sous-secrétaire générale au désarmement (ONU). Elle était l’invitée d’Ernie Regehr et de Douglas Roche, parlant au nom des Canadiens pour une Convention Nucléaire, plus de mille membres de l’Ordre du Canada enrôlés par le regretté Murray Thomson (1922-2019). La position officielle de Pugwash Canada peut être consultée en anglais sur leur site ou en soumettant à google le document en bas de page [3].

Combien la situation présente est sérieuse se reflétait déjà dans le discours tenu à Ottawa le 19 février par madame Izumi Nakamitsu, dont voici deux extraits: « La norme contre l’usage des armes nucléaires et le but commun d’un monde sans armes nucléaires sont [actuellement] menacés d’une façon sans précédent depuis la crise aigüe de la Guerre Froide. (..) J’ai confiance que le Canada s’acquittera d’un rôle de leader. »

Mais le navrant discours du Ministre des Affaires étrangères du Canada François-Philippe Champagne le 21 février à Montréal [4] ne contenait aucune référence à un contrôle des armements ni à quelque désarmement que ce soit, marquant ainsi son total désintérêt face à la crise sérieuse provoquée en particulier par les décisions du président américain Donald Trump qui menacent le Traité de non-prolifération. Le ministre et sa prédécesseure Chrystia Freeland n’ont pas jugé bon de se présenter, ni à Stockholm en juin pour la seconde, ni à Berlin il y a deux semaines à peine (25 février) pour le premier, leur absence inqualifiable tournant le dos à l’importante initiative menée en particulier par l’Allemagne et la Suède [5] et treize autres pays [6] préoccupés, comme nous le sommes. Au moment où nous rédigeons ce texte, nous sommes à 45 jours (!) du début des conférences quinquennales de révision d’un traité déjà fort malmené par ses dernières séances de 2010 et 2015 alors qu’Obama était encore président des États-Unis…

Nous voilà d’autant plus pessimistes sur l’avenir du TNP, cet accord de sécurité internationale crucial pourtant officiellement endossé par 190 pays. Si nous respectons les efforts canadiens de vérifications nucléaires, ce travail, comme celui en vue d’un Traité de Matériel Fissile ne répondent guère à l’urgence [7] que représente le risque d’utilisation des armes nucléaires : force est de constater que l’article 6 du TNP est particulièrement bafoué par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU augmentant leur production et la modernisation agressive de leurs armes nucléaires. Et tout ceci survient dans un regain d’hostilités occasionné par des affrontements larvés ou ouverts Inde-Pakistan, Syrie-Turquie (membre de l’OTAN), Israël-Palestine, USA (membre de l’OTAN)-Iran, Yémen-Arabie saoudite (alliée du Canada), France (membre de l’OTAN)-Mali. Nous insistons sur l’OTAN à juste titre fortement contestée par les groupes de paix mondiaux.

Un avant-dernier mot sur l’accord sur le nucléaire iranien JCPoA. En mars 2018, au Forum d’affaires mondiales Canada sur la non-prolifération, le contrôle des armements et le désarmement à l’édifice Lester B. Pearson (Ottawa), Pierre Jasmin avait obtenu que les vingt dernières minutes de cette réunion à l’esprit congénial abordent ce sujet d’importance. Car même si le Canada n’était pas directement concerné par cet accord signé par l’Iran, l’Europe et les États-Unis d’Obama, il aurait été important que notre pays fasse des représentations diplomatiques pour prévenir sa déchirure par Donald Trump (dont les conséquences ont failli mener à une guerre en janvier 2020).

Un dernier mot sur le Traité sur les Armes Nucléaires Intermédiaires  qui liait la Russie et les États-Unis, avant d’être aussi déchiré par Donald Trump (avec l’approbation tacite de la ministre Freeland ?). Une lettre de protestation [8] signée par les membres exécutifs du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire Rob Acheson, Dr. Adèle Buckley, Dr. Nancy Covington, Bev Tollefson Delong, Dr. Jonathan Down, Cesar Jaramillo, Pierre Jasmin et Earl Turcotte était appuyée par L’Honorable Douglas Roche O.C., président émérite de l’Initiative des Puissances Moyennes, Mme Peggy Mason et M. Paul Meyer, tous trois ex-Ambassadeurs canadiens pour le Désarmement, ainsi que par M. Ernie Regher de l’Université de Waterloo. Les groupes membres suivants avaient exprimé leur appui: l’Alliance canadienne pour la paix, les Artistes pour la paix, l’Association des Nations-unies – Canada, Canadian Disarmament Information Service (CANDIS), Canadian Federation of University Women, Canadian Voice of Women for Peace/Voix des Femmes, Canadian Pugwash Group, Centre de Ressources sur la Non-Violence, le Groupe des 78, L’Institut Rideau, la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté-Canada, le Mouvement Fédéraliste Mondial, le Mouvement Québécois pour la Paix, les Professionnels de la santé pour la survie mondiale, Project Ploughshares, le Regroupement canadien pour la surveillance du nucléaire, Religions et Paix Canada, Science pour la Paix, Vancouver Island Peace and Disarmament Network.

 

2- Il faut ratifier le TIAN

Pugwash Canada a organisé, comme la note 7 vous en informait, une journée de conférences du plus grand intérêt sur le thème l’accélération vers l’abîme : la course actuelle à l’armement/la sécurité globale. Nous avions aussi tenu, avec les éditeurs de Black Rose Books à Montréal, une conférence sur l’arme nucléaire brandie par l’OTAN, avec un grand succès rencontré pour le discours de Ray Acheson (ICAN.org). Saluons la présence de Romuald Sciora, auteur respecté de Qui veut la mort de l’ONU  qui fut chargé par l’ONU de prononcer une eulogie funèbre émouvante à la mémoire du cinquième Secrétaire-général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar.

jasmin-whyte

Pierre Jasmin (APLP, Pugwash Canada), Debbie Grisdale (Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire) et Steven Staples (Institut Rideau, ceasefire.ca) encadrent l’ambassadrice Elayne Whyte-Gómez du Costa Rica, initiatrice du TIAN. Photo du 25 septembre 2017.

Le Traité d’interdiction des armes nucléaires déposé à l’ONU par l’ambassadrice Elayne Whyte-Gomez du Costa-Rica [9] a changé la donne, ce que le Canada n’a jamais voulu reconnaître [10] : incidemment, la photo suivante prise le 25 septembre 2017 suivait de peu son endossement par 122 pays à l’ONU, par son Secrétaire général, António Guterres, par le président du Comité international de la Croix Rouge, Peter Maurer et la présidente de l’International Campaign for the Annihilation of Nuclear Weapons (ICANW) Béatrice Fihn. Cette dernière allait en décembre recevoir le prix Nobel de la Paix avec à ses côtés l’hibakusha et membre honoraire de Pugwash Canada Setsuko Thurlow (que M. Trudeau n’a jamais trouvé le temps de rencontrer).

Le Traité salué par la Haute-Représentante de l’ONU pour le Désarmement, Izumi Nakamitsu comme « un espoir pour tous ceux et celles qui ont dédié leurs vies à la poursuite d’un monde libre d’armes nucléaires », interdirait sans condition l’usage, la menace d’utilisation, le développement, les tests, la production, la vente et la possession d’armes nucléaires stigmatisées comme hors-la-loi humanitaire internationale. Car des gouvernements, la Croix Rouge et la société civile ont ensemble reconnu les «conséquences humanitaires catastrophiques » et l’impact environnemental qu’entraînerait l’utilisation de n’importe quelle arme nucléaire.

Cependant, les états nucléarisés s’opposent au traité, en prétendant qu’il est «prématuré» et qu’il minera les instruments légaux existants de désarmement. Ces arguments sont sans fondement : en fait, le nouveau Traité revitaliserait le malheureux Traité de non-prolifération, que les pays nucléarisés ont défié depuis près d’un demi-siècle en refusant d’honorer leur obligation légale de poursuivre de bonne foi de sérieuses négociations en vue de l’élimination des armes nucléaires. Présentement, le TIAN est signé par 81 pays et dûment ratifié par 35 pays, le chiffre magique étant de 50 pour qu’il devienne force de loi : imaginez notre fierté si le Canada joignait ce nombre…

 

3- Diverses remarques sur le nucléaire civil

A- Comme la moitié du contenu du document soumis à notre attention par le ministère des Affaires mondiales est consacré à l’Agence Internationale d’Énergie Atomique, nous sommes informés par M. Tariq Rauf [11] du souci de sécurité mondiale que le Canada et l’Agence manifestent en monitorant les activités nucléaires partout dans le monde et en tentant d’établir des normes de vérification en vertu de l’article III du TNP. Mais si le Canada a conclu 30 accords de coopération nucléaire qui touchent 28 États, l’engagement des partenaires nucléaires du Canada à se conformer à l’exigence selon laquelle les exportations nucléaires canadiennes doivent servir uniquement à des fins pacifiques, nous semble peu contraignant et flouté en vue du profit des exportations de CAMECO…

B- Un document récent par Michel Duguay, Gordon Edwards et Pierre Jasmin, publié par l’organisme BEYOND NUCLEAR INTERNATIONAL, montre une gestion nucléaire défectueuse de la part de trois provinces du Canada.

C- Le problème des déchets nucléaires, insolvable dans l’état actuel des connaissances scientifiques, fait l’objet de tractations irresponsables par la société SNC-Lavalin à qui le gouvernement Harper a confié des tâches où elle s’est montrée peu fiable et que le gouvernement Trudeau a voulu sauver en expulsant sa propre ministre de la Justice, Judi Wilson-Raybould. Dans ce dossier comme dans celui des pipelines, les Premières Nations sont à l’avant-garde des préoccupations écologiques [12]. Voici le dernier article publié sur la question par notre site le 31 janvier dernier :

NÉGLIGENCE DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL
À L’ÉGARD DU NUCLÉAIRE

Par Gordon Edwards
L’auteur est président-fondateur du Regroupement pour la Responsabilité Nucléaire (ccnr.org)
Avant-propos par Pierre Jasmin, artiste pour la paix, membre de Pugwash Canada

symposium-vanasse

Juste avant d’accéder à la plénière du Symposium international de Québec 2015 sur l’uranium, on reconnaît d’abord Karine Vanasse, puis l’acteur américain et activiste Ed Bergley Jr (le plus grand), Shawn Iserhoff, conseiller au Conseil de la Nation crie de Mistissini, l’actrice allemande Nadine Badewitz au centre de la photo, Jamie Moses du film « The Wolverine », Héloïse Fernandez, Joshua Iserhoff, le grand chef des jeunes de la Première Nation Crie tout à droite. À gauche, derrière Gwenaelle Minot-Kohl, agente de projets Biodiversité, Cyril Frazao, tous deux de Nature Québec.

On a maintes fois démontré la négligence du gouvernement fédéral à l’égard des bombes atomiques, par exemple dans sa participation à l’OTAN et par sa volonté de blâmer l’Iran qui respecte encore le JCPoA et de laisser les États-Unis et Israël mener des campagnes de fausse propagande haineuse pour faire oublier qu’ils possèdent à eux deux très près de dix mille bombes nucléaires.

Quant à l’énergie civile nucléaire, rappelons que Les Artistes pour la Paix ont co-fondé le Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire en 2008 qui a travaillé fort pour évincer Jean Charest et faire fermer la vieillissante centrale CANDU de Gentilly 2 en 2012/3, avec l’aide de la ministre des Ressources Naturelles Martine Ouellet (elle publie cette semaine Oser déranger qui pourfend le boys’club économique, sexiste et paternaliste). La présidente des APLP Guylaine Maroist avait ensuite témoigné devant le Bureau d’Audiences Publiques en Environnement (Québec) qui grâce à la probité de son commissaire principal Louis-Gilles Francoeur, a jugé les mines d’uranium dangereuses pour la santé de nos concitoyen-nes en 2015 : c’était trois mois suivant le Forum mondial de Québec sur l’uranium, auquel Gilles Vigneault, Karine Vanasse et moi avons participé. Organisé principalement par la nation Crie et par l’organisme Pour que le Québec ait Meilleure Mine d’Ugo Lapointe (maintenant Mining Watch, ONG pan-canadienne), le Forum avait par exemple accueilli Arielle Denis (ICAN.org) et l’illustre docteure néo-zélandaise Helen Caldicott du film oscarisé If you love this planet censuré par Ronald Reagan. Or, des signaux sont envoyés cette semaine par Strateco qui menace le gouvernement du Québec de poursuite s’il ne relance pas l’industrie-poison : pensons, comme le docteur Amir Khadir, au radon qui s’échappe des projets d’exploration abandonnés et pensons aussi à l’uranium de Saskatchewan exporté en des pays non fiables, tel le Pakistan.

Ici, le formidable Dr. Gordon Edwards reprend la plume pour s’adresser au Premier ministre Trudeau (qu’il fustigeait dans un article à l’automne pour son renvoi de sa ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould qui ne voulait pas plier devant SNC-Lavalin, malgré cela réélue comme indépendante aux dernières élections). Il met en garde tous les députés fédéraux contre l’énième assaut d’industriels sans conscience.

Il s’agit ici d’une traduction d’une publicité publiée dans le Hill Times (27/1/2020).

Au Premier ministre, au Parlement et au Gouvernement du Canada

Les organisations soussignées s’inquiètent énormément des déchets radioactifs publics dont le gouvernement fédéral a confié la gestion à un consortium privé dont font partie SNC-Lavalin et deux sociétés multinationales du Texas.*

  •  Le Canada n’a aucune politique nationale ni de stratégie à long terme pour la gestion de ses déchets radioactifs, si bien que le consortium a reçu carte blanche pour élaborer et mettre en œuvre des projets qui nous semblent impuissants à protéger la santé des citoyens et de notre environnement.
  •  En vertu du contrat fédéral qui le lie à Énergie atomique du Canada Limitée, ce consortium reçoit des milliards de dollars de nos impôts pour faire la promotion de techniques de stockage des déchets radioactifs ou de « déclassement » des réacteurs nucléaires qui ne respectent même pas les règles de sécurité internationales.
  • En ce moment même, le consortium veut remplir de béton les restes radioactifs de deux centrales nucléaires en bordure de la rivière des Outaouais et de la rivière Winnipeg, malgré l’avis contraire d’organismes internationaux et de spécialistes indépendants en matière nucléaire. Même ensevelis dans le béton, ces réacteurs laisseraient leur radioactivité fuir vers les rivières pendant des milliers d’années et contamineraient l’eau potable de millions de canadiens.
  •  Le consortium veut également entasser plus d’un million de tonnes de déchets radioactifs toxiques juste à côté d’une zone marécageuse qui se draine dans la rivière des Outaouais. Cette colline de déchets contiendrait toutes sortes d’éléments radioactifs à longue durée de vie et créés par l’homme, comme le plutonium-239, ainsi que d’autres produits non radioactifs mais tout aussi dangereux, comme les biphényles polychlorés, le plomb, l’arsenic ou l’amiante.
  •  Le consortium transporte déjà de grandes quantités de déchets radioactifs sur les routes publiques depuis Pinawa (Manitoba), depuis Douglas Point (Ontario) et depuis Gentilly (Québec), vers Chalk River où se trouvera le monticule proposé, en amont de notre capitale nationale.

 

Nous demandons que le Gouvernement fédéral mette fin à son contrat avec le consortium dès la fin du premier mandat de six ans, en 2021, ou dès que possible. Nous demandons aussi que le gouvernement se donne des politiques sur les déchets radioactifs et qu’il mette en place des projets exemplaires qui respecteront les normes internationales ou qui les dépasseront.  

Ces politiques et ces projets devront:

  •  être élaborés en consultation avec les Premières Nations et le grand public canadien;
  •  créer de nombreux emplois stables et bien rémunérés tout en protégeant la santé et les biens des Canadiens;
  •  entreposer les déchets radioactifs dans des installations sécuritaires ultramodernes, loin des sources d’eau potable;
  •  rétablir le leadership canadien en matière nucléaire avec des solutions de classe mondiale et fondées sur la science pour enrayer le problème croissant des déchets radioactifs à travers le monde.

 

* Les membres du consortium connu sous le nom d’Alliance nationale canadienne de l’énergie, ont changé à plusieurs reprises depuis que le consortium a obtenu le contrôle des déchets nucléaires du Canada en 2015, quand il est devenu le seul actionnaire des Laboratoires nucléaires canadiens, une filiale à part entière d’Énergie atomique du Canada Ltée. Les membres actuels du consortium incluent SNC-Lavalin, qui a été bannie par la Banque mondiale depuis 10 ans et qui a fait face à des accusations au Canada, à la Texas Fluor Corporation, qui a payé 4 millions $ pour se défaire d’allégations de fraude financière liées aux travaux de décontamination sur un site de déchets nucléaires américain, de même que Texas Jacobs Engineering, qui a récemment fait l’acquisition de CH2M, un membre original du consortium qui a payé 18,5 millions $ pour mettre fin à des accusations criminelles relatives à un site de nettoyage nucléaire aux États-Unis.

Les Signataires : Alliance of the Anishinabek Nation and the Iroquois Caucus • Northwatch • Regroupement pour la surveillance du nucléaire • Les Artistes pour la Paix • Canadian Association of Physicians for the Environment • Concerned Citizens Committee of Manitoba • Sierra Club Canada Foundation • Prevent Cancer Now • Friends of the Earth Canada • Action Climat Outaouais • Ontario Clean Air Alliance • Ralliement contre la pollution radioactive • Ecology Ottawa • Bonnechere River Watershed Project • Ottawa River Institute • Old Fort William Cottagers’ Association • Unifor • Pontiac Environmental Protection • FTQ – Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec • Petawawa Point Cottagers Association • Greenspace Alliance of Canada’s Capital • Coalition Against Nuclear Dumps on the Ottawa River • National Council of Women of Canada • Esprit Whitewater • Provincial Council of Women of Quebec • Durham Nuclear Awareness • Provincial Council of Women of Ontario • First United Church (Ottawa) • Water Care Allies • Concerned Citizens of Renfrew County and Area

D- Merci à VOIX DES FEMMES, à Janis Alton et Tamara Lorincz (dont nous comptons accueillir une conférence à Montréal le 24 mars) qui dénoncent l’éloignement du Canada de son engagement envers la COP21, vu sa militarisation croissante à laquelle nous nous objectons, de concert avec l’agenda de désarmement fermement endossé par l’ONU.

graphique-arme-canada

En rouge, le budget de la Défense. En vert, celui d’Environnement Canada.

 

E- Le Canada depuis Harper abandonne sa souveraineté au profit de l’OTAN militariste (notez que le général Bouchard mentionné a pris sa retraite de Lockheed Martin au printemps 2019) :

ONU_vs_OTAN_carton2

F- En 2008, comme il est mentionné en C, les Artistes pour la Paix se sont engagés dans la lutte antinucléaire, réussissant à faire fermer la centrale Gentilly 2 et voici la première série de conférences universitaires qui avec Louise Vandelac a lancé le très militant MSQN :

poster_guerre_ecocides

G- L’auteur Yves Engler dénonce la propagande militariste qui met le Canada sur la piste descendante d’une complicité avec des populistes à la vision du monde hystérique et guerrière. « The Conference of Defence Associations (CDA) Institute recently published a half-page ad in the Globe and Mail to announce its Conference on Security and Defence. The March 3 and 4 meeting at the venerable Château Laurier was sponsored by the Department of National Defence (DND) and Global Affairs as well as Lockheed Martin, Raytheon and other arms companies. As in previous years, CDA’s confab in Ottawa drew leading military and political officials, including the Chief of the Defence Staff, who heard speakers hype security threats and push for increased military spending. The headlines the conference generated included: “Russia poses most immediate military threat to Canada, top general says” (Globe and Mail), “Canada and the West are at war with Russia whether they want it or not: military experts” (Global News) and “Top Canadian general calls out Russia and China for ‘antagonistic actions’” (CTV News).

enjeux-livreH- Le chapitre sur le militarisme dans l’ouvrage suivant publié aux Presses de l’Université d’Ottawa en août 2019 explique comment les valeurs de paix sont sapées par le matérialisme envahissant du complexe militaro-industriel-académique-médiatique-pharmaceutique-humanitaire. P. Jasmin y cite les statistiques du Stockholm International Peace Research Institute qui montrent clairement que le bloc de l’OTAN a augmenté son budget militaire collectif à SEIZE FOIS celui de la Russie, abaissé au cours des deux dernières années sans toutefois altérer, de façon appréciable du point de vue de la paix, la part de ses armes nucléaires, toujours aussi menaçante.

En conclusion, nous espérons sans y croire que le ministère des Affaires globales se ressaisira et servira davantage la volonté des représentants du bien commun que l’élite financière déconnectée du peuple et obnubilée par ses profits : on le constate dans l’obsession première médiatique de la crise du Covid19 sur ses répercussions sur les Bourses mondiales. Sans vouloir minimiser l’importance de la pandémie, nous vous soumettons, pour conclure avec un sourire d’optimisme, l’opinion scientifique de Jeff McMahon, expert en changements climatiques et en technologie-énergie verte, qui croit à l’heure actuelle que la panne économique mondiale due au virus pourrait bien sauver davantage de vies en enrayant momentanément la pollution qu’en prévenant l’infection [13].


[1] L’épidémie récente de SRAS avait offert l’enseignement précieux que la prévention d’une pandémie nécessitait une coopération internationale pour des règles de santé globales acceptées par tous les pays, loin des politiques isolationnistes favorisées par les leaders populistes. C’est notre interprétation du dernier document émis par le Groupe 78 (Paix, Justice et Sécurité).

[2] Groupe mondial fondé en 1957 après le manifeste Einstein-Russell requis en 1955 par Josef Rotblat (Varsovie 1908-Londres 2005). Le physicien a obtenu un Prix Nobel de la Paix en 1995.

[3] The NPT Turns 50: A Mid-life Crisis? Par le président du conseil Pugwash Canada, Paul Meyer

[4] Discours du ministre des Affaires étrangères devant le CORIM : www.canada.ca › affaires-mondiales › nouvelles › 2020/02 › discours Address by Minister of Foreign Affairs to the Montreal Council on Foreign Relations

[5] The NPT at 50 (Suède)

[6] Allemagne, Argentine, Espagne, Finlande, Indonésie, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Norvège, Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la République de Corée, Suède et Suisse, auxquels le communiqué associe généreusement le Canada malgré son absence au niveau ministériel.

[7] Speeding towards the Abyss: Contemporary Arms Racing and Global Security, série de conférences offertes à l’Université d’Ottawa le 26 septembre 2019 à l’initiative de Paul Meyer.

[8] http://www.artistespourlapaix.org/?p=15820 article aussi sur le site scientifique pugwashgroup.ca sous le titre le Canada gesticule face à « l’ennemi » et au nucléaire 12 février 2019.

[9] Un reportage à Radio-Canada s’émerveillant de la capacité unique de ce pays de rencontrer les objectifs environnementaux de la COP21 aurait dû mentionner que ce pays était SANS ARMÉE.

[10] http://www.artistespourlapaix.org/?p=14125 et http://www.artistespourlapaix.org/?p=14044

[11] Expert canadien en non-prolifération nucléaire, M. Rauf a dirigé de 2002 à 2011 la Coordination de la Politique de Vérification et de Sécurité pour l’AIEA auprès des directeurs feu Mohamed ElBaradei et Yukiya Amano. Nous appuyons sa recommandation avisée de reporter d’un an la session de révision du TNP et de la tenir en Autriche à Vienne, pays sans armes nucléaires.

[12] Joint Declaration between the Anishinabek Nation and the Iroquois Caucus on the Transport and Abandonment of Radioactive Waste “We draw on sacred law, traditional law, customary laws – we need to protect the lands, waters and all living things for future generations. The five starting points that we have all agreed on are: 1. No abandonment. 2. Better containment, more packaging. 3. Monitored and retrievable storage. 4. Away from Major Water Bodies. 5. No imports or exports.

[13] Coronavirus Lockdown May Save More Lives By Preventing Pollution Than By Preventing Infection