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Contexte global et boursouflure d’égovedette

Aux États-Unis, une des courageuses manifestantes de CODEPINK [1] interrompt en entrevue télévisuelle le PDG de Lockheed Martin [2] aux profits de guerre chiffrés en dizaines de milliards de $ pour ses armes envoyées par Biden à l’Ukraine de Zelensky.

Chez nous, l’ex-vendeur de Hyundai, antiVaxx et anti GuyALepage & LouisMorissette Guillaume Lemay-Thivierge, qui s’était payé le luxe de priver le gala télévisé des Gémeaux à l’automne d’un segment de vérités documentaires évacué par Radio-Canada faute de temps, a été personnifié par Guylaine Tremblay, celle qui désormais ravit le sceptre de « reine des Bye-byes » à la non moins excellente retraitée Dominique Michel : elle incarne avec férocité le détestable égocentrique narcissique qui s’invite dans la chambre d’une reine Élisabeth II mourante en y déformant un extrait d’Harmonium : « On a mis Guillaume au monde, on devrait peut-être l’écouter ».

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Pétages de coche

Plusieurs rôles marquants de notre cinéma-télévision traitent des sujets chauds de la réalité sociale si maganée par les pouvoirs : François Avard, maître-scénariste des Bougon, y explore la contre-offensive des pauvres contre les riches qu’on revoit avec autant de plaisir qu’il y a vingt ans mais rien n’a changé, comme en témoignent les émissions de Fabienne Larouche, Hommage APLP2014. Infoman présente pour sa belle dénonciation des politiques climatiques une réédition du célèbre pétage de coche de Michel Charrette en professeur désespéré du Bonheur. Mais devançant désormais la mémorable éruption de colère contre un directeur d’école par une mère de famille jouée par Anne Dorval dans le premier film de Xavier Dolan, la palme revient aujourd’hui à Guylaine Tremblay en mère dévouée qui se lève à quatre heures du matin pour que son enfant puisse jouer au hockey en se saignant de ses pauvres revenus pour l’équiper et signer un chèque de cotisation à Hockey Canada …qui s’en sert pour renflouer des fonds cachés servant à couvrir les viols de ses joueurs. La magnifique dénonciation de Guylaine suscitera à coup sûr dans le futur des émules de sa dénonciation chez d’autres artistes révoltés.

Réussites du meilleur Bye-bye depuis des lustres

Le producteur Guillaume Lespérance et le réalisateur-producteur Simon-Olivier Fecteau ont fait mouche dans leur septième Bye bye contre tant de cibles méritoires :

■ les sketches sur la Fonderie Horne et les entreprises de relations publiques (et la vénalité des artistes) appliquées au blanchiment de scélérats dénoncés depuis 40 ans par le courage conjugué de Richard Desjardins et de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique d’André Bélisle: excellent comme toujours, Louis-José Houde joue le rôle d’un artiste appelé à rendre les cancers, le cadmium, l’arsenic et le plomb cool en échange d’un cachet de 800 millions de dollars qui suffiraient aux mesures anti-pollution que l’entreprise s’était même engagée à appliquer;

■ les patrons télévisuels de CTV qui appliquent le double standard odieux en télévision que « les hommes âgés prennent leur retraite, tandis que les femmes âgées prennent la porte », en référence au renvoi de la présentatrice Liza LaFlamme dont les cheveux gris avaient signé la fin de son animation télévisuelle;

■ le sketch sans pétage de coche #black lives matter qui met subtilement en vedette Anglesh Major et Schelby Jean Baptiste, dénonçant avec un sourire las le profilage racial en présentant une application genre Google Maps, Google Black, pour les personnes noires à qui on propose des détours pour éviter les arrestations potentielles policières : bravo pour l’opportunité de ce sketch, la même semaine que la mort inacceptable à la prison de Bordeaux d’un jeune Noir qui avait pourtant obtenu sa libération la veille;

■ Montréal championne de la variole du singe et ses champignons sur l’anus;

■ l’incompétence totale provinciale par les non-études du 3e lien, aussi dénoncée par Infoman, et fédérale par la crise des passeports épuisant un Bellefeuille;

■ Stéphane Bureau représenté par le même François Bellefeuille, glabre, avec « des sujets beaucoup plus importants que la guerre en Ukraine », lire disputes d’Occupation double;

■ le troupeau de vaches en LIBÂRTÉ de Saint-Sévère;

■ Éric Duhaime animateur de radio conspirationniste, chef du parti conservateur québécois: « J’ai pas payé mes taxes scolaires parce que le monde éduqué y vote pas pour moi; »

■ Philippe Bond (excellent Pierre-Luc Funk), le juge Poliquin, Edgar Fruitier et André Boisclair sacrifiés sur l’autel des cinq ans du mouvement #MeToo;

■ la grève des camionneurs où embarquent dans le taxi de Patrick Huard le nouveau chef conservateur Harper 2.0 et le Rambo québécois dénonçant la pseudodictature de Trudeau;

■ la cancelculture de Netflick appliquée au chef d’oeuvre Les Filles de Caleb d’Arlette Cousture/Fernand Dansereau;

■ l’irresponsabilité totale des jeunes fêtards à bord d’un avion Sunwing en direction de Tulum, au Mexique. Les scénaristes ont eu la brillante idée de jumeler l’éternel adolescent Tom Cruise [3] en lui accolant Top Conne: Maverick ou l’influenceuse vapoteuse (Qu’est-ce que tu fais icitte ?- Ben j’suis une pilote- une quoi ?- une plotte – pas moi qui l’ai dit) dans son avion de chasse en mission avec une équipe aux surnoms qui laissent supposer leur grande compétence : Deux de quotient, Dix 30Beach clubCovid longue etc.

Infoman floppe – Just’in p’tit malaise

L’émission propagandiste INFOMAN qui précédait véhiculait « une vision » primitive guerrière de l’Ukraine, en un reportage larmoyant faussant sa terrible réalité et par des entrevues de Mélanie Joly et Justin Trudeau d’une complaisance servile, semblable à celle qu’auraient les journalistes russes face à Poutine et ses généraux.

Le Bye-bye s’est contenté, lui, d’imaginer diverses illustrations de la stupidité aberrante de la politique extérieure du gouvernement Trudeau-Joly, en s’inspirant des frasques embarrassantes de Trudeau avec Grégory Charles, révélées par une vidéo les montrant en train de joyeusement karaoker Bohemian Rhapsody à Londres toutes portes ouvertes, la veille des funérailles de la reine Élisabeth II. Leurs excellents personnificateurs Normand Brathwaite et Simon-Olivier Fecteau (?) ont chanté successivement :

■ sur le front ukrainien, le mantra de l’OTAN qui veut allonger la guerre avec la chanson Et c’est pas fini de Stéphane Venne;

■ en Iran, Provocante de Marjo – Jean Millaire dont on se souvient des paroles : Provocante, tu fais exprès, Innocente, tu l’sais, tu fais exprès quand tu te déhanches devant ces messieurs, quand tu défais tes cheveux, pour rien au monde, nul ne baisserait les yeux [4];

■ au Qatar, à la Coupe du monde de soccer Y’a tu d’la bière icitte d’Isidore Soucy;

■ aux Îles-de-la -Madeleine souffrant d’un ouragan : vive le vent;

■ C’est l’temps d’une dinde, en Somalie en pleine famine, rappel de la dissolution du régiment aéroporté canadien par le Premier ministre Jean Chrétien outré qu’on ait piégé puis torturé de pauvres Somaliens attirés par les bivouacs canadiens. Lire notre dernier article sur l’Afghanistan pour s’apercevoir que rien ne change

Sauf que de parler de dictature quand on a encore la liberté de dénoncer demeure aberrant.

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[1] L’action anti-guerre de ce collectif américain s’appuie sur des objectifs admirablement ciblés : il vient d’obtenir que l’opposition vénézuélienne dompe Juan Guaido, la marionnette que Freeland-Trudeau avaient sélectionnée pour arriver aux fins du groupe de Lima dénoncé par le ministre des Affaires extérieures du Pérou comme la plus désastreuse initiative de l’histoire du ministère des Affaires extérieures de son pays. Avec aujourd’hui l’intronisation de Lula pour un 3e mandat, l’Amérique du Sud entière ridiculise Trudeau : lire d’Yves Engler/Christian Morin http://www.artistespourlapaix.org/oups-le-groupe-de-lima-a-perdu-lima/

[2] Après avoir bombardé la Libye avec les avions de l’OTAN au prix de dizaines de milliers de mort, une liste qui s’allonge chaque mois, le général canadien Bouchard avait reçu en récompense le poste très lucratif de CEO de Lockheed Martin Canada. Sur la photo, il s’agit du PDG américain, beaucoup plus rémunéré, pour ses bombes atomiques fabriquées avec Northrop Grumman qui persuadent Biden de poursuivre la guerre lucrative avec Moscou, tant pis pour les victimes surtout ukrainiennes.

[3] http://www.artistespourlapaix.org/comment-hollywood-seduit-le-monde-vers-la-guerre/ sur les millions de $ accordés aux films hollywoodiens de guerre

[4] http://www.artistespourlapaix.org/violences-anti-femmes-iran-israel/ + 5 commentaires ajoutés