31 mai 2022

Pour la paix… échec à la guerre.

La guerre, source volcanique de la mort, fait trembler et souffle la vie de l’esprit et du corps quand les plaques tectoniques d’intérêts économiques et politiques divergents s’entrechoquent dans les couloirs des châteaux.

La guerre, plaie purulente de l’humanité, envenime la vie des peuples et tue les rêves quand les boursicoteurs du monde jouent l’avenir sur une table de poker.

La guerre, pirate des solidarités, s’approprie le temps et l’espace depuis que les êtres humains se revêtent de la peau du loup et en adoptent les comportements.

La guerre, minotaure au caractère indomptable, devient souris dans un labyrinthe quand les artisans de la paix empêchent les fabricants d’armes de nourrir le monstre.

 

28 mai 2022

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Poème et tableau : André Jacob

26 mai 2022

Pour la paix… non au théâtre sans épilogue

« La guerre : elle démolit notre pièce de théâtre pour nous contraindre à jouer sans texte ou dialogues. »
Mahmoud Darwich

À nous…

Comme à l’opéra, les guerres se joueraient-elle sur fond de drames ou de conflits entre amour et haine, entre solidarités et trahisons… entre les grands princes de tous les temps, personnages de l’envers des décors de la paix.
Les décors grandioses avec châteaux créent l’espace et l’ambiance aux grands déploiements des gens d’armes et de manipulateurs d’or.
Les scènes de défilés de personnages affublés de costumes d’apparat laissent pantois quand ils font mine d’étaler des émotions fortes pour camoufler des intrigues et des intérêts, préludes aux conflits.
La trame des guerres se tissent sur les dogmes factices de promesses idylliques imposées dans le fracas des armes au nom de la recherche du bonheur, de la prospérité et de la liberté.

Les bâtisseurs de guerre ont-ils tellement de pouvoir qu’ils peuvent transformer la masse en moutons de Panurge sans imagination créatrice?

Et nous, sommes-nous envoûtés par l’harmonie des airs chantés ou des partitions militaires aux tonalités triomphalistes ?
Et nous, ahuris devant le spectacle de la militarisation, sommes-nous condamnés au mutisme devant l’étalage d’oripeaux de bons sentiments voulus aussi forts que les cris de commandement des chefs de guerre ?
Et nous, sommes-nous condamnés à avoir l’air ébahi par les dialogues de sourds sur le devant de la scène ?
Et nous, saurons-nous préparer des répliques en mesure de déjouer les embûches des discours bellicistes ?
Et nous, éternellement condamnés à attendre l’épilogue de la guerre, sans fiction, au théâtre de la vie, quelle fin pourrions-nous proposer ?

À nous les pouvoirs de réduire au silence les pouvoirs maléfiques et fictifs cultivés par la domination, la haine, la ruse, les trahisons, l’exploitation, la répression et les destructions!
À nous de réinventer un monde en paix par la paix.
À nous de développer la culture de la paix.
La culture de la paix est notre cheval de Troie.

Place à l’audace !

To be or not to be

Le dormeur du Val et Le déserteur – Serge Reggiani

 

23 mai 2022

Pour la paix… la mémoire de la guerre.

Jour des Patriotes : « Je me souviens » ?

Le 23 mai, jour consacré à la mémoire de la révolte des Patriotes. Tout s’est déroulé en 1837 et 1838, donc loin dans le passé. Peut-on se souvenir ? Qui peut se souvenir ? De quoi se souvient-on ? Et surtout pourquoi se souvenir ?

Il était une fois… quelques politiciens, intellectuels, membres du bas clergé et des petits commerçants francophones qui entreprirent de protester contre le régime britannique. Paysans, bûcherons et ouvriers suivirent le mouvement et sortirent mousquets, fourches, haches, bâtons, lance-pierres et tout ce qui pouvait ressembler à une arme quelconque.  Malgré la peur au ventre, la misère et la faim armaient de courage et de détermination ces va-nu-pied improvisés fantassins. Ces troufions mal attifés, inspirés par des chefs audacieux, espéraient pouvoir vaincre les soldats bien armés et bien nourris de l’Empire britannique, mais surtout, ils espéraient obtenir justice et droits égaux, liberté et égalité, respect et dignité pour eux et leur famille en se consacrant à combattre pour obtenir la reconnaissance d’un gouvernement à leur ressemblance et plus compréhensif de leurs intérêts.

Il y a bien eu les 92 résolutions. Une liste complète de mesures proposées par les élites du mouvement des Patriotes afin de bien circonscrire les revendications populaires, dont l’autonomie gouvernementale par l’adoption d’un gouvernement responsable du Bas-Canada afin de mettre fin au pouvoir absolu des gouverneurs imposés par la Couronne britannique.

Durham, un envoyé spécial de la Couronne britannique, a rapporté la réponse conçue à Londres; elle fut claire et ferme. La requête fut refusée, probablement même ridiculisée. Dans sa réponse, le porte-parole britannique résumait tout en peu de mots : il valait mieux assimiler ces francophones, sujets irrespectueux et insoumis à sa Majesté que de leur accorder un droit quelconque.

La réponse anglaise fut ferme, tranchante et surtout militaire. La couronne ne négocie pas avec ses sujets, dit le dicton. Démocratie et respect du peuple ne faisaient pas partie des valeurs de l’Empire.

Le régime anglais a vite joué dur en faisant appel aux régiments britanniques avec l’appui de notables francophones et de la hiérarchie catholique qui ont choisi de trahir le peuple en vertu de leurs intérêts financiers, moraux et idéologiques immédiats. La répression s’est vite installée à demeure. Dans la région de Terrebonne, le seigneur Joseph Masson, un riche commerçant, et le seigneur John Pangman, propriétaire du manoir de Mascouche ont fait appel à l’armée et se sont eux-mêmes procuré des armes pour défendre leur fief contre les « rebelles » et le peuple. Pourtant, jusqu’à nos jours, ces personnages ont toujours droit à une sorte de vénération dans la région. La mémoire de l’élite est mieux soignée que celle des pauvres bougres qui ont subi les foudres d’actions armées inégales, cruelles et funestes, comme toutes les guerres.

À l’époque, le général Colborne et son régiment rouge semaient la terreur, envahissaient, assiégeaient et brûlaient fermes et villages sur la rive nord de la rivière des Mille-Îles de Terrebonne à Saint-Eustache et sur la rive sud (la Montérégie d’aujourd’hui). Mais les Loyalistes veillaient au grain. Dans une biographie du seigneur Joseph Masson écrite par Henri Masson, on relate sa collaboration avec les Anglais : « Le 7 novembre 1838, Joseph Masson, accompagné de quelques Loyalistes négocie la reddition des patriotes (Masson, Henri (1972). Joseph Masson, dernier seigneur de Terrebonne (1801 – 1847). Montréal, édité par l’auteur, p. 222). Les patriotes affaiblis, « dès le début de 1839, les «Royals » reçoivent l’ordre de se rendre à Terrebonne et dans les paroisses au nord de ce village pour y effectuer certaines arrestations et confisquer les armes des habitants. (…) Le colonel Wetherall entre dans le village à la tête de ses troupes le 4 janvier et exécute les ordres des quartiers-généraux. Le lendemain, huit prisonniers, Bouc est du nombre, sont escortés à Montréal… » (p. 223)

Les armes ont donc fini par se taire. Les soldats de l’Empire ont célébré la victoire et sont retournés à leur caserne.

Comme dans les conflits armés d’aujourd’hui, les pauvres subissaient les violences, la répression, les destructions et devaient soigner leurs blessures physiques et psychologiques avec peu de ressources et pleurer leurs morts, toujours dans la misère, la solitude et le silence Les blessures de tous ordres restent inscrites dans la mémoire collective, même si elle paraît souvent confuse.

Le souvenir des personnages historiques connus (François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Louis-Joseph Papineau, Jean-Olivier Chénier, Robert Nelson, Cyrille Côté et plusieurs autres) reste vivant, mais des milliers de victimes de la révolte sont toujours inconnues. Officiellement, l’histoire garde le souvenir de 327 morts, 58 patriotes envoyés en exil en Australie et 12 condamnés à mort et pendus

On se souvient parce que des gens ont sacrifié leur vie pour leur idéal, la recherche de la démocratie et de la paix.

On se souvient aussi parce que l’on réalise qu’une guerre, peu importe son nom, laisse de douloureuses cicatrices ineffaçables par le temps. L’histoire a la mémoire longue et souvent les conflits persistent sous diverses formes après le silence des canons, ce malgré les stèles du souvenir érigées en permanence à la mémoire des victimes d’un conflit.

Mahmoud Darwich, poète palestinien qui a bien connu ce que signifie l’occupation et la répression armée, l’a bien dit : « Je ne sais pas qui a vendu le pays, mais je sais qui a payé le prix. »

 

21 mai 2022

Pour la paix… dénouer le mystère des grands

« La guerre s’arrêtera et les dirigeants se salueront laissant cette vieille dame dans l’attente de son fils martyr, cette jeune femme dans l’attente de son bien-aimé mari et ces enfants dans l’attente de leur héros de papa.
Je ne sais pas qui a vendu le pays, mais je sais qui a payé le prix. »
Mahmoud Darwish

Je ne sais pas

La guerre des mystères
des questions sans réponses
celles de la terreur
Anonyme
Hypocrite
Insensée

Dans son lit
l’enfant traverse son cauchemar
Seul
En forêt la nuit
Arbres ombres craquements hululements
Tout devient frayeur
malgré un rayon de lune
Il reste apeuré
muet
devant la solitude
face au désespoir

MAMAN! MAMAN !

La lampe s’allume
Papa !

Où est maman ?

Te rappelles-tu le grand bruit et le grand feu ?
Ils ont emporté ta maman
Je ne sais pas où

Mais qui me l’a volée ?

Je ne sais pas
Je ne sais pas

 

20 mai 2022

Pour la paix… la guerre des idées

« La guerre, c’est la guerre des hommes. La paix, c’est la guerre des idées. »
Victor Hugo

Des idées et des mots

Sur la place, un général parle de paix.
Devinez son idée de la guerre !
Des idées oxydées
Fondues
Transformées
Dans des creusets brûlants

En sortent des formes bistournées
Mensonge
Trahison
Manipulation
Cynisme
Tyrannie
Pouvoir
Intérêts
Guerres

Il faut créer des moules nouveaux pour forger des socles d’espoir
Vérité
Authenticité
Loyauté
Liberté
Solidarité
Neutralité

Paix

Au nom de ce seul mot
Que de mots de sérendipité, tordus, oubliés ou embrouillés !
Que d’idées d’avenir trahies, ruinées ou abandonnées !
Que de dilemmes et de contradictions étalés au grand jour !
Quel airain sonore et retentissant !

Disséquons les idées au-delà du vocabulaire !

  

19 mai 2022

Pour la paix… l’attente

« L’œil blanc, la main posée sur le col de pierre
Un monde à l’hébétude, une attente vaine
Van Schendel, Michel. Bitumes, Montréal, Hexagone (1998), p. 93.

Les médailles

Les médailles du soldat vivant
Souhait
Au prix du sang
Honneur
Fierté
En attente

Les médailles du soldat tué
Reliques
Au prix du sang
Ordre
Reconnaissance
À la mémoire de…

Des héros attendent la gloire
Dans leurs rêves de victoire
Oubliés dans les dépositoires

Soldats inconnus – mémoire de guerre

 

 

18 mai 2022

Pour la paix… Nonviolence pour les enfants du monde de l’avenir

« La nonviolence ne garantit aucunement le succès (pas plus que la violence, d’ailleurs). Mais elle crée indiscutablement des conditions beaucoup plus favorables au succès que l’usage de la violence ou la menace de celle-ci… »
Boisvert, Dominique. Nonviolence, une arme urgente et efficace. Montréal, Écosociété, p.46).

Je suis

Je viens de naître

Vagissement
Cri d’espoir

Salut la vie !

La planète entière se réjouit
Quelle ressemblance !
Quelle merveille !
Quel message !
L’écho reprend

Je suis…

Je suis de votre chair
Je suis de toutes les couleurs
Je suis de toutes les langues
Je suis de tous les rêves
Je suis d’amour
Je suis de paix

Je suis votre avenir
sans limites
sans frontières
sans défense

Les enfants de la terre

 

17 mai 2022

Pour la paix… la dissuasion est un non-sens

La dissuasion, « c’est l’application méthodique du cercle vicieux : pour éviter d’être attaqué, je dois me préparer à attaquer le premier; pour éviter d’être vaincu, je dois m’assurer d’être vainqueur (donc plus armé, plus nombreux, plus prêt, etc.); pour garantir la paix, je dois préparer la guerre. Et chaque incident justifie cette « logique », comme chaque attaque justifie les représailles… »
Boisvert, Dominique. Nonviolence, une arme urgente et efficace. Montréal, Écosociété, p.46).

Jeux d’enfant

Au petit matin
sur le chemin de l’école

Mes biceps sont plus gros que les tiens
mais j’ai les bras plus longs que les tiens
Mes poings sont plus gros que les tiens
mais moi je frappe plus vite que toi
Je cours plus vite que toi
mais je cours plus longtemps
Mon lance-pierre est plus grand que le tien
mais le mien lance de plus gros cailloux
Mon épée est plus longue que la tienne
mais la mienne est plus solide
Mon vélo est plus haut que le tien
mais le mien a de plus gros pneus

Sur le chemin du retour

Si tu m’attaques, je peux te battre
mais je vais me défendre
Tu ne pourras jamais gagner
Toi non plus
Mes amis vont m’aider
J’ai plus d’amis que toi

Le soir venu

Ils s’endorment en rêvant de victoires à venir

  

16 mai 2022

Pour la paix… la mémoire de l’enfant

« Elle avait connu la guerre. Dix ans. Elle répétait toujours « dix ans » en forme d’incantation, balançant doucement son corps comme bercée par une mélodie. Son corps était une prière qui chante tout bas… »
Madeleine Gagnon. Les femmes et la guerre. Montréal, VLB édieur (2000), p. 18.

L’enfant qui gazouillait

La mère prépare un bouquet de roses
L’enfant joue
découvre une abeille
suit son butinage de fleur en fleur
s’amuse de cette danse
cherche à la toucher
Elle fuit sans cesse

sauve sa vie
Innocence programmée
dans un jardin paisible

L’enfant gazouille
Sa nouvelle amie travaille
Harmonie

L’enfant s’arrête
Écoute

Sifflement
Hurlement d’une femme

Silence

Le sol a pris la couleur des roses

Il était une fois à Dunkerque, Stalingrad, Londres, Paris, Berlin, Saïgon, Alger, Santiago, Buenos Aires, Kaboul, Bagdad, Sanaa, Alep, Jérusalem Est, Kharkiv…

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Tableau : André Jacob
Fillettes au marché (Santiago, Chili))
Huile sur toile, 24 X 30 (61 X 76 cms)

 

12 mai 2022

Pour la paix… le partage

« Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres,
C’est la paix. »
Yannis Ritsos. Paix. Revue Europe, No 652-653.

« Pour Yannis Ritsos, l’une des grandes figures de la littérature grecque, la poésie a toujours été une façon de dire non à l’oppression et à la barbarie. La paix qu’il célébrera toute sa vie, lui apparaît comme le plus bel horizon de la nature. »
Doucey, Bruno. Guerre à la guerre. Éditions Bruno Doucey, p. 104.

C’est la paix

Mon chapeau en berne
Les yeux rivés sur l’horizon
Le cœur en chamaille
Avec larmes d’orage
Tout s’embrouille
Dans des cauchemars évidés
De sens
De promesses
Mais je crois rêver

Au large d’un champ
Au bout du vent
Un arc-en-ciel se lève
Une scène s’anime
Mouvement du temps
Avec chants et gazouillis
Une colonne se dessine
Aux couleurs des enfants
Au courage des mères
Portant drapeaux blancs
Cherchant refuge

Un serpentin s’étire
Au-delà du temps
Au-delà des frontières
Loin de la misère
Loin de la guerre

Je me lève
Je prends un enfant dans mes bras
Je marche avec eux et elles
Les mères en tête

Nous avançons ensemble
C’est la paix

10 mai 2022

Pour la paix… la résistance.

« Il faut commencer par dire « non à la guerre » si nous voulons que d’homme en homme, de proche en proche, de pays à pays, une longue chaîne pacifique se crée… »
Doucey, Bruno. Guerre à la guerre. Saint-Martin d’Hères, Éditions Bruno-Doucey (2014), p. 118.

J’ouvre le journal du jour, en page frontispice, je lis: « Des artistes engagés dans les conflits… »
Je reste perplexe.
Pourquoi ne pas écrire « Des artistes engagés pour la paix ? »

Les artistes peuvent prêter leurs voix aux victimes de la guerre sans nécessairement promouvoir la culture de la paix…

Je doute.

Je résiste.

Je continue à réclamer la paix comme alternative à la poursuite de la guerre.

9 mai 2022
 
Pour la paix… pour le droit de vivre en paix

Avec raison, la Russie célèbre la victoire sur le nazisme le 9 mai 1945, mais le commandant en chef ne peut se glorifier de la victoire de sa guerre ignoble actuelle en Ukraine.

Que vaut la couronne d’or de la victoire d’un chef
Si sa brillance est ternie par les larmes des mères
Si sa couleur est tachée du sang d’un peuple
Si un peuple se noie dans ses larmes
Pas plus qu’un pschent sous une pyramide
Moins qu’une médaille sur un soldat mort
Rien
Grain de sel

Seule la paix donne droit au diadème serti de jade et de pierres d’amour

 

Chanson de Victor Jara, héros de la paix et de la démocratie au Chili, El derecho de vivir en paz (Le droit de vivre en paix), mutatis mutandis, chanson toujours d’actualité dans le contexte de la guerre en Ukraine. En français, chanté par Normand Raymond.

8 mai 2022

Pour la paix… pour l’amour

Aux mamans du monde

La fête des mères, heureux prétexte pour leur parler d’amour.

Jour après jour, elles marchent pour faire grandir la vie et la protéger avec amour, tendresse et générosité, sans jamais oublier l’enfant, petit ou grand, à côté d’elles.

Leur pouvoir de résister à la misère et à la guerre, de créer et recréer la paix au quotidien leur donne droit à toutes les médailles d’honneur et de bravoure.

Mamans, que cette journée soit joyeuse !

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Interprétation : Diane Dufresne

7 mai 2022
 
Pour la paix… la résilience face aux maux des guerres

« Je combats mon esprit
Et toutes les ombres aussi
Je reviens pour la vie, loin de la mort »
Paule Tremblay
Album « Turbulence, Le général  » (2019)

Face à la vie
L’enfant
C’est toi
C’est moi
Autrefois maintenant
Face aux actes destructeurs
des passions enracinées
au creux des vagues
de la peur
de l’indifférence
du désarroi
de l’abandon

Seul.e
Devant les tirs de la violence
Sur la « nef des fous* » à la dérive
dans les secousses des flots
les regards enchaînés aux récifs
des violences
du passé
au présent

Suivre une voie
sans fuir
la conquête de soi
avec la vitalité d’un printemps

Cueillir la force dans la faiblesse
de notre enfance
libérée de nos regards usés
sur les plaies du monde
guerres à finir
jamais finies

Choisir la lumière en soi
au-dessus de la fumée noire
pour cultiver l’espoir

Choisir le respect de soi
pour conquérir le cœur

Choisir l’amour
de soi
de la vie
du monde
pour effacer les maux

Choisir la paix
pour bâtir l’avenir

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* La nef des fous
Œuvre de Jérôme Bosch (1450–1516)

 

6 mai 2022

Pour la paix… la beauté

« Ainsi passe un vent de beauté
comme un cheval de lumière
dans ce ton de caverne douloureuse
cette illumination de chair abîmée »
Miron, Gaston. Poèmes épars. Montréal, L’Hexagone (2003), p.65.

Pour la beauté du monde

Côté ombre

Chablis
Ruines
Ombres
Cavernes
Ténèbres
Néant
Âmes désespérées
Corps en lambeaux
Scène de terre brûlée

En rappel

Vimy
Guernica
Auswitch
Stalingrad
Hiroshima
Gaza
Phnom Penh
Saïgon
Bagdad
Alep

Voyage sans fin dans l’horreur

Côté lumière

À mains nues
Femmes hommes enfants
Plus forts que les ombres
Armés de mots de paix
De pancartes vierges
Comme drapeaux blancs
Harnachant un cheval de Troie
d’une paix irradiante
Levain de vie
de recréation
de la beauté du monde

 

L’hymne à la beauté du monde (texte Luc Plamondon)
Interprétation Diane Dufresne

5 mai 2022

Pour la paix… la solidarité.

 « J’avance quelques mots…
quelqu’un les répète comme son propre écho »
Miron, Gaston. Courtepointes. Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa (1975), p. 51.

Ô mes ami.e.s
Cherchant vos mains
Je vous écris à hauteur de rêves
libéré des banquises de cauchemars
d’îlots d’horreurs à la dérive

Poètes
illustres ou inconnu.e.
casseurs de monuments
bétonnés conformes

Larguez vos créations !

Le monde a soif de mots de paix

4 mai 2022
 
Pour la paix… la quête

« Il n’existe aucun chemin; la quête que nous poursuivons repose en chaque chose approchée en chaque instant qui délivre ses clartés.»
Hélène Dorion. D’argile et de souffle. Montréal, Typo (2002), p.217.

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Photo : André Jacob

Être pèlerin.e
Sans bâton
À tâtons

Cheminer
Au pas de l’instant
Avec la clarté
de l’espoir

Poursuivre la quête
De soi
Du monde
Jusqu’au soir
De la paix retrouvée

3 mai 2022
 
Pour la paix… le silence ?

Message de soutien de mon ami André-Guy Robert.

« Quand j’ai écouté cette musique, j’ai tout de suite pensé à toi. C’est une musique qui ressemble à notre cause, la paix :

 

Pur hasard, Valentyn Sylvestrov est Ukrainien. Il est né à Kyiv. Raison de plus pour écouter une contribution aussi douce en pleine guerre : le contraste avec le fracas du champ de bataille me paraît méritant, voire militant. Sylvestrov a renoncé au sérialisme de sa jeunesse pour la sérénité de la tonalité. C’est un apaisement qui, chez les plus sages, oserai-je écrire, semble réservé à l’âge. Il est né avant nous, en 1937. Il a donc 84 ans aujourd’hui. Je suppose qu’il compose toujours, car on ne prend pas sa retraite de sa vie intérieure… »

Les semeurs des temps anciens semaient à la volée en lançant des poignées de blé, d’avoine ou d’orge au-dessus d’un champ hersé redevenu vierge, prêt à accueillir la semence. Les oiseaux pouvaient en cueillir une partie, mais tous les bons grains touchaient le sol et commençaient aussitôt leur transformation pour générer de nouvelles pousses de vie en vue de la récolte à venir. Souvent, en raison des intempéries et des obstacles, les semeurs doutaient et craignaient de perdre leur récolte avant même la fin de la saison, mais ils tenaient bon et répétaient les mêmes gestes, saison après saison.

Ainsi, devant les vents contraires et l’ivraie, le doute peut assaillir les semeurs de paix, décourager et créer l’impression de semer pour rien. Il est plus facile de baisser les bras et de se retirer à l’ombre en se disant, pour se consoler que les thuriféraires de la guerre ont peut-être raison… parce qu’ils ont toujours le ton triomphant.

Semeurs de paix, le doute funeste va-t-il nous réduire au silence et étouffer notre voix ?
Devrions-nous ranger notre plume ? Fermer tout microphone ? Quitter toutes les scènes ? Laisser sécher nos pinceaux ?

Non.

Le devoir de paix nous commande de soutenir des voix fortes contre le maelström de la propagande de guerre et des discours bellicistes.

2 mai 2022

Pour la paix… comme un cri

« Voyant la place du gouvernement politique saisie par des hommes incapables, s’en sont reculés; et celui qui demanda à Cratès jusqu’à quand il faudrait philosopher en reçut cette réponse : « jusqu’à tant que ce ne soient plus des âniers qui conduisent nos armées… »
Montaigne, Les essais. Paris, Arléa (2002), p. 109.

La parole vaut un cri

Sans voix éberlués
Devant le trop-plein de braiments

Des rois cravatés des ondes
À l’air chevaleresque
Avec masques vernis
et cris de ralliement
Défient
s’égosillent
hurlent
Sus à l’ennemi !
Aux armes !
Au carnage !
À la victoire !
À la mort !

Le gant est lancé
Nous le relevons
Avec fierté
Devant témoins
Les mains nues

Nous passons la parole

Pour la vie
Pour la paix

1er mai 2022

Pour la paix… Hymne au printemps, Félix Leclerc

« Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d’or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté. »

 

Le printemps invite la vie
dans son jardin

Fête au village
Chants et danses
Rigaudons et farandoles

Fête à la ville
Travailleurs endimanchés
Dans la rue
clament et réclament
Souvenirs de grève
Au travail demain
comme hier

Airs d’humanité

Il fait paix aujourd’hui

Lire les poèmes du jour du mois d’avril en cliquant ici.