Nous présentons ici la correspondance reçue et envoyée suite à la publication, le 28 octobre, de notre article L’ONU triomphe 123 à 38 contre l’OTAN et la Russie.

  1. Lettre à l’Honorable Stéphane Dion, de Bev Tollefson Delong, Présidente du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire
  2. Discours du ministre Dion à l’occasion d’une conférence soulignant le 20e anniversaire du début du processus d’Ottawa
  3. Réponse de Pierre Jasmin, avec annexes
  4. Lettre de Science for Peace au ministre Dion
  5. Canada Says NO to Historic UN Vote on Nuclear Disarmament, par Peggy Mason, Rideau Institute
  6. Trudeau urged to follow in his father’s anti-nuclear footsteps and support UN disarmament treaty, par Marie-Danielle Smith

 

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Lettre à l’Honorable Stéphane Dion, 2 novembre 2016

SUJET : participation canadienne aux négociations sur l’interdiction des armes nucléaires

Les Canadiens à travers le pays et bien des pays et individus soucieux de paix à travers le monde sont profondément déçus du vote « NON » avec lequel le Canada a sanctionné la Résolution L.41 du Premier Comité (Nations-Unies). Observant que cette résolution fut appuyée par 123 nations, nous aimerions exprimer notre grande déception au fait que notre pays ne se soit pas AU MOINS abstenu, comme l’ont fait les Pays-Bas, membres de l’OTAN comme le Canada. Nous vous serions très reconnaissants si la position canadienne évoluait au moins vers une abstention lors du vote de décembre à l’Assemblée générale de l’ONU.

Nous aimerions avoir votre confirmation que le vote négatif du Canada ne l’empêchera pas de participer aux prochaines négociations. Comme le Canada a participé activement à Genève aux discussions multilatérales du groupe préparatoire de haut niveau sur le désarmement nucléaire plus tôt cette année, même s’il n’avait pas appuyé la résolution autorisant le processus, nous devrions participer de façon constructive aux négociations qui seront entreprises l’an prochain par l’Assemblée Générale des Nations-Unies.

Notre sens de responsabilité multilatérale exige l’acceptation des processus dûment autorisés, même s’ils ne reflètent pas notre préférence. Ainsi le Canada sera à même de promouvoir ses positions et d’influencer le cours des négociations. Se tenir éloigné de telles négociations priverait le Canada d’exprimer sa voix et exacerberait les divisions déjà évidentes au sein des états signataires du Traité de non-prolifération.

Nous aimerions recevoir votre avis afin de le partager avec nos divers groupes,

Avec nos remerciements pour votre considération sur cet enjeu majeur,

Et avec toute notre sincérité,

Bev Tollefson Delong
Présidente du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire [1]
Traduction : Pierre Jasmin


[1] P. Jasmin est membre de son comité de direction. Nous étions d’ailleurs réunis à Ottawa du 23 au 25 octobre avec Bev Delong, mais aussi Rob Acheson et Peggy Mason à qui nous avons décerné une récompense pour son travail pour la paix.

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Nous avions reçu ceci l’avant-veille

Date d’envoi : 31 octobre 2016, 11h22

Cher Pierre,
voici le dernier discours du ministre sur le désarmement.
Cordialement,

Jocelyn Coulon
Conseiller principal en politiques |  Senior Policy Advisor
Cabinet du ministre des Affaires étrangères | Office of the Minister of Foreign Affairs
Affaires mondiales Canada | Global Affairs Canada
125 Sussex Drive

Discours du ministre Dion à l’occasion d’une conférence soulignant le 20e anniversaire du début du processus d’Ottawa

Le Canada, le multilatéralisme et le désarmement

Le 28 octobre 2016 – Toronto, Ontario

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Alors que le désarmement nucléaire stagne et que le Canada, sous le leadership du premier ministre Justin Trudeau, se réengage sur la scène internationale, je ne saurais vous remercier suffisamment de m’avoir invité à célébrer avec vous le vingtième anniversaire de l’amorce du processus d’Ottawa ayant débouché sur la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel [Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction].

Je me sens particulièrement honoré de prendre la parole devant l’instigateur du processus d’Ottawa, Lloyd Axworthy. Sans Lloyd, nous ne serions pas rassemblés ici aujourd’hui pour célébrer la réussite de cette initiative.

Et que dire de cette réussite! Je n’exagère pas quand je dis que la Convention d’Ottawa est l’un des traités de désarmement les plus fructueux jamais conclus.

Depuis sa signature,

  • le nombre de victimes que font les mines terrestres chaque année a chuté de 26 000 à environ 3 700 aujourd’hui;
  • un total de 49 millions de mines antipersonnel ont été détruites;
  • parmi les 90 États qui avaient déclaré des stocks de mines antipersonnel, pas moins de 85 en ont achevé la destruction.

 

Bien que la Convention d’Ottawa ne soit pas universelle, 162 États, lesquels constituent plus de 80 p. 100 des pays du monde, ont volontairement accepté de s’y conformer.

La Convention se veut le témoignage de ce qu’il est possible de réaliser en combinant le leadership politique au dévouement de nos meilleurs diplomates et de personnes talentueuses ainsi qu’aux efforts de mobilisation de la collectivité des organismes non gouvernementaux.

Aspirons à de plus hauts niveaux. Convainquons les pays qui n’ont pas encore signé la Convention d’Ottawa de remédier à cette situation. Faisons en sorte que le Canada mène une campagne dans le but de convaincre les réfractaires de signer cette convention qui a déjà démontré tous ses bienfaits pour l’humanité.

Unissons nos efforts afin que le monde soit exempt de mines antipersonnel d’ici 2025, ainsi qu’il a été convenu lors de la plus récente conférence d’examen de la Convention, tenue à Maputo, au Mozambique.

Mais inspirons-nous également de la réussite de cette convention pour réaliser des progrès dans d’autres secteurs du désarmement. Le Canada se doit d’adhérer au Traité sur le commerce des armes. Il est inconcevable que notre pays soit l’un des derniers pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques à y adhérer. Alors qu’il devrait être un exemple de citoyen du monde, le Canada est dernier de classe — cette situation est-elle acceptable ?

Le gouvernement du Canada remédiera à cette situation. Le Canada adhérera au Traité sur le commerce des armes et, en sa qualité de membre à part entière, il se portera à la défense d’une réglementation rigoureuse du commerce des armes et du respect des droits universels.

D’ici la fin de l’année, c’est avec une grande fierté que je présenterai à la Chambre des communes les dispositions législatives pertinentes en vue d’adhérer au Traité sur le commerce des armes.

Nous devons par ailleurs réaliser des progrès accrus en ce qui a trait à l’élimination des armes à sous-munitions.

La Convention sur les armes à sous‑munitions — que l’on appelle parfois la Convention d’Oslo — a constitué une avancée majeure du droit international humanitaire ainsi que pour la protection des civils à l’égard des répercussions des conflits armés.

Il s’agit de l’instrument que nous utilisons pour réduire les risques dévastateurs que présentent ces armes pour les civils. Le Canada est fermement résolu à atteindre les objectifs de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui vise à mettre fin à la souffrance humaine et aux pertes de vie causées par les armes à sous-munitions.

La Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, le Traité sur le commerce des armes et la Convention d’Oslo sur les armes à sous-munitions ont représenté trois étapes efficaces en vue de l’avènement d’un monde exempt d’armes meurtrières.

Mais pourquoi ont-elles été efficaces ? Parce qu’un nombre suffisant d’intervenants clés en mesure d’influer de façon concrète sur les dossiers — que ce soit les mines antipersonnel, les armes classiques ou les armes à sous-munitions — étaient prêts à interdire des armes qu’ils utilisaient eux-mêmes ou à contrôler le commerce de ces armes.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des armes nucléaires.

Je comprends très bien qu’il existe une frustration généralisée et justifiée concernant l’absence de progrès à l’égard du désarmement nucléaire. Le Canada partage tout à fait cette frustration, et notre gouvernement est tout à fait conscient que nous avons désespérément besoin d’une mesure, d’un signe ou de certains progrès vers notre idéal d’un monde exempt d’armes nucléaires.

Cependant, nous craignons que cette frustration ne mène à une approche qui ne nous permettra probablement pas d’atteindre les objectifs en matière de désarmement et qui ne fera que diviser davantage la communauté internationale.

Je fais allusion à l’appel visant à lancer des négociations en 2017 pour conclure un traité d’interdiction des armes nucléaires.

Notre objectif consiste à créer un monde exempt d’armes nucléaires. Cependant, nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans la collaboration des pays qui possèdent de telles armes. Voilà pourquoi une initiative en vue d’un traité visant à interdire les armes nucléaires qui n’obtiendrait pas l’appui des pays possédant de telles armes, aussi bien intentionnée soit-elle, n’est peut-être pas celle qui convient le mieux.

Cela étant, nous devons vraiment prendre des mesures concrètes.

Alors, que pouvons-nous faire ?

Notre gouvernement est d’avis que l’approche la plus efficace consiste en un processus gradué, qui comprend un traité universalisé sur la non-prolifération des armes nucléaires, un traité d’interdiction complète des essais nucléaires entièrement en vigueur, un traité négocié sur l’interdiction de la production de matières fissiles et, comme dernière mesure, une convention crédible et applicable interdisant les armes nucléaires.

Il est vrai que cette approche sera progressive et plus lente que celle qu’on aurait pu souhaiter, mais elle nous permettra au moins d’accomplir des progrès tangibles.

Notre gouvernement déploie des efforts sur tous les fronts. Plus particulièrement, il prend les devants pour travailler avec la communauté internationale et avec des intervenants clés pour mettre en place un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.

Nous sommes convaincus que la meilleure façon d’influer concrètement sur la non-prolifération des armes nucléaires et le désarmement consiste à interdire la production de matières fissiles qui donnent aux armes nucléaires leur pouvoir explosif.

Hier, le 27 octobre 2016, les Nations Unies ont adopté une résolution — coparrainée par le Canada, l’Allemagne et les Pays‑Bas — qui entraînera la création d’un groupe préparatoire de haut niveau ayant pour mandat de recommander des éléments relatifs à un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles. Notre proposition a été adoptée avec un immense appui des membres de l’ONU, soit 177 pays, notamment avec le soutien général des États qui possèdent des armes nucléaires, de même que des États n’en possédant pas. Au cours des deux prochaines années, ce groupe jettera les bases d’une négociation en vue d’un traité en préparant une ébauche aux fins de négociations.

Même si ce mécanisme fera en sorte de rehausser l’efficacité d’éventuelles négociations, nous ne nous faisons pas d’illusion : ce ne sera pas facile.

Mais des progrès relatifs à un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles sont maintenant possibles, et le Canada travaillera sans relâche à toutes les étapes du processus.

Sous la direction de Justin Trudeau, le Canada redeviendra un chef de file en matière de désarmement, un chef de file qui travaille en collaboration avec ses partenaires internationaux pour parvenir à des changements pragmatiques, mais importants. Et je sais que vous contribuerez, à votre façon, à cet objectif.

La Convention d’Ottawa a montré que les progrès sur le désarmement et le contrôle des armes constituaient de véritables possibilités. Le processus n’est pas facile, il est souvent lent et rempli de frustrations. Nous perdons parfois le nord en chemin et nous désespérons de parvenir à un résultat concret. Mais les Canadiens n’abandonnent jamais.

Si nous avions abandonné il y a 20 ans, des dizaines de milliers de personnes supplémentaires seraient mortes à cause de mines antipersonnel. Et si la communauté internationale avait baissé les bras, il n’y aurait pas d’interdiction des armes à sous-munitions ni d’accord international sur le commerce responsable des armes.

Nous pouvons aller plus loin, y compris en interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et en menant à bien les efforts importants des conventions d’Ottawa et d’Oslo.

Le Canada est résolu à faire de cette possibilité une réalité.

Je vous remercie.

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Réponse de Pierre Jasmin, le 3 novembre 2016

Cher Jocelyn,

Voici d’abord ci-dessous la réponse officielle qui vient de sortir de la part du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire et que j’ai contribué à rédiger. Tu trouveras en comparaison trois autres réponses très valables, deux par mes amis Rob Acheson (Science for Peace) et Peggy Mason, une dernière par la journaliste Marie-Danielle Smith.

Quant aux éléments du discours prononcé par M. Dion que tu m’as envoyé, tu trouveras une lettre du 6 avril des Artistes pour la Paix à laquelle il n’a jamais répondu, sur http://lautjournal.info/20160411/replique-la-reponse-de-stephane-dion.

Merci à toi pour une démarche de dialogue à laquelle je me serais attendu bien auparavant d’un gouvernement qui dit pourtant souhaiter la transparence : elle a contribué à adoucir le ton de notre appel néanmoins fort préoccupé par l’absurdité de la position gouvernementale…

Sincèrement,

Pierre J.

PS Le premier élément sur lequel M. Dion revient dans son discours, c’est la convention d’Ottawa que les Artistes pour la Paix avaient suscitée avec bien d’autres groupes et voici ce que j’écrivais en 2007 sur notre site :

Participation des APLP à Ottawa au 10e anniversaire du traité d’Ottawa contre les mines anti-personnel en présence de Jody Williams, prix Nobel de la Paix 1997 et de l’Honorable Lloyd Axworthy. Malgré une annonce opportuniste de décerner 80 millions de $ pour déminer l’Afghanistan faite la veille par le gouvernement canadien, madame Williams a déploré en des termes très durs le fait que Stephen Harper mène une politique guerrière inexcusable en Afghanistan et qu’il a bloqué l’extension du mandat du Traité pour s’appliquer aux bombes à fragmentation (cluster bombs) … (dont Oslo aura éventuellement la responsabilité).

Annexe 1 à la réponse de P. J. :  la position du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire (voir point 1 en tête de cet article)

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Annexe 2 à la réponse de Pierre Jasmin

 

SCIENCE FOR PEACE

November 2, 2016

Right Honourable Stéphane Dion
Minister of Foreign Affairs

Re: Canadian Position on a Prohibition on Nuclear Weapons

Dear Mr. Dion,

We are greatly disappointed with Canada’s vote against Resolution L.41 Taking forward multilateral nuclear disarmament negotiations at United Nations First Committee. This opposition is directly contrary to Action 1 of the 2010 Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) Action Plan which commits all NPT states parties “to pursue policies that are fully compatible with the Treaty and the objective of achieving a world without nuclear weapons.” Further, it is in violation of Article VI of the NPT under which Canada is legally obligated “to pursue negotiations in good faith on effective measures relating to cessation of the nuclear arms race at an early date and to nuclear disarmament” It is also a significant and alarming departure from Canada’s traditional disarmament leadership role.

We are aware of the United States communication to Members of the North Atlantic Treaty Organization (NATO) warning that efforts to negotiate a treaty prohibiting nuclear weapons or to delegitimize nuclear deterrence “are fundamentally at odds with NATO’s basic policies on deterrence.” Canada is, however, a sovereign nation, and is obliged to uphold the desires of its citizens and its parliament. Polls consistently show that ninety percent of Canadians support nuclear disarmament and in 2010 unanimous Motions were adopted in our House of Commons and the Senate in support of the United Nations Secretary General’s call of support for nuclear disarmament. Canada’s government cannot continue to ignore the voice of its populace. NATO membership can no longer be used as an excuse to uphold the legitimacy of weapons intended to indiscriminately slaughter enormous numbers of civilians.

We have read Canada’s statement delivered at First Committee on October 17th and the Explanation of Vote but do not accept the reasons given for Canada’s opposition to L.41. There is no credible alternative currently on the table, given that the international community has been deadlocked for more than twenty years on the other proposed measures. In the meantime, we are living with increasing risks of the use of nuclear weapons.

We state the obvious: Nuclear weapons do not defend, they only destroy; they do not provide our security, they threaten our security. Resolution L.41 acknowledges the catastrophic consequences of any use of nuclear weapons and constitutes an important and clear stance against an increasingly dangerous state of affairs. It will be just the beginning of a process toward the elimination of nuclear weapons, but it is a necessary and vital step, and as such, deserves Canada’s support.

We know that banning nuclear weapons will have an important stigmatizing effect on their possession. It will help create legal, political, economic and social disincentives against nuclear weapons, helping to establish conditions for their elimination. Just as banning antipersonnel landmines has had an enormous impact against their use, possession and trade, so too will a ban on nuclear weapons change the way the international community approaches these weapons, which are the only weapon of mass destruction not currently subject to a comprehensive legal prohibition.

We do appreciate Canada’s leadership on Resolution L.65/Rev.1 on the Treaty banning the production of fissile material for nuclear weapons or other nuclear explosive devices and acknowledge the strong support it has received. It is significant work that must be continued. Our fear is, however, that it will become mired for years to come in the Conference on Disarmament while nuclear weapons continue to proliferate and be modernized. Canada says that a treaty prohibiting nuclear weapons will be ‘an illusion of progress’ but the real illusion of progress is to perpetuate the status quo.

We sincerely ask that Canada reconsider its position, give our support to Resolution L.41 when it is voted on in the General Assembly in December 2016 and participate constructively in negotiations next year. Yes, the issues are complex, but backing this resolution will show the world that Canada is willing to explore every possible avenue to rid the world of these heinous weapons. Standing up for humanity in the face of unacceptable weapons is part of Canada’s history and we must continue this tradition.

Thank you for your consideration on this most serious issue.

Respectfully,

Robert Acheson
Chair
Science for Peace
Nuclear Weapons Working Group

cc : The Right Honorable Justin Trudeau

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Annexe 3  à la réponse de Pierre Jasmin

 

PEGGY MASON, PRESIDENT, RIDEAU INSTITUTE

Dear Pierre,

Below is the full text of my op-ed published in the influential Hill Times today, November 2, 2016.

The negotiation to be launched by this resolution is the best hope the international community has to move away from the nuclear brink.

Thanks for everything you do for peace,

Peggy Mason
Rideau Institute and Ceasefire.ca

 

Canada Says NO to Historic UN Vote on Nuclear Disarmament

On October 27, the First Committee on Disarmament and International Security of the UN General Assembly passed a historic resolution, mandating the launch in 2017 of negotiations for a legally binding instrument prohibiting nuclear weapons. Such a ban could reinforce customary international law against the threat or use of nuclear weapons and enable further negotiations on their verifiable destruction and ultimate elimination.

Tensions between Russia and the USA are dangerously high. All nine nuclear-weapons-possessing states (USA, Russia, UK, France, China, India, Pakistan, Israel, North Korea) are modernizing their arsenals, with the 1 trillion dollar American program dwarfing all the rest. Russia is second with a planned $70 billion expenditure. The negotiation to be launched by this resolution is the best hope the international community has to move away from the nuclear brink. It is the culmination of years of work and reflects the determination of the vast majority of UN member states to not allow the nuclear weapons states to paralyze disarmament efforts indefinitely.

Canada’s vote against this resolution puts this country, quite simply, on the wrong side of history. It was one of only a handful of countries to vote NO, in concert with the USA, Russia, the UK, France and Israel. Of the other nuclear weapons states (NWS), North Korea voted for the resolution while China, India and Pakistan abstained. In voting against, Canada joined most other NATO member states, despite our legal obligation under the Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) Article VI to enter into good faith negotiations for nuclear disarmament.

This is the exact opposite of what Canada should be doing. We should be working as hard as we can to reduce NATO’s dangerous and unnecessary reliance on nuclear weapons, not using that reliance to oppose nuclear disarmament negotiations at the UN. One NATO member, the Netherlands, withstood pressure and abstained rather than voting against, bolstered by overwhelming support for the resolution in the Dutch Parliament. This stance is all the more remarkable given the Netherlands’ role as one of five NATO countries where American so-called « tactical » nuclear weapons are based.

So what is going on here? What possible rationale could the Trudeau government have for this regrettable step? It flies in the face of a long tradition of both Liberal and Progressive Conservative leadership at the UN on nuclear disarmament at the very time when it is most urgently needed.

Canadian diplomats argue that major nuclear weapons states will likely boycott the negotiation, rendering its outcome symbolic at best, or perhaps even creating confusion in international law. Canada prefers a « step-by-step » approach, which includes the nuclear weapons states from the outset and therefore offers the best prospect of concrete progress.

The problem, however, as former Ambassador Paul Meyer wrote in these pages the day after the UN vote, is that these « steps » – including the entry into force of the nuclear test ban treaty and the start of negotiations to ban the production of fissile material for nuclear weapons – have not advanced in years. Canada’s strategy amounts to inching slowly forward toward the ever-receding nuclear disarmament horizon while on a conveyor belt hurtling backwards toward ever more lethal nuclear weapons upgrades.

A preference for pragmatic steps does not justify Canada’s voting against such a landmark resolution rather than abstaining. Abstention is the traditional expression of support for the objective – nuclear disarmament – but not the methodology.

We are also told that Canada made a « tactical » decision to vote against the ban treaty resolution so as to secure more support, particularly from the NWS, for the establishment of a high-level group to prepare for a negotiation to ban fissile material essential for nuclear weapons.

But the « FISSBAN » resolution represents a very modest advance over a similar resolution passed in 2015 and its passage could just as easily be due to the pressure generated by the nuclear ban treaty resolution.

Of course there is no doubt that Canada is in a delicate position, trying to balance its NPT obligations with its membership in a military alliance that still purports to rely on nuclear weapons as the supreme guarantor of its security. But this has been so since the NPT entered into force in 1970. It did not stop Canada during the Cold War years from voting differently from the USA on disarmament issues in the UN First committee 52 per cent of the time. It did not stop Canada from leading on a UN nuclear test ban resolution, vociferously opposed by the United States for many years. Most importantly, it did not stop Canada from resisting any suggestion that NATO consensus would dictate our voting at the UN.

Canada also argues that a negotiation to outlaw nuclear weapons will be futile so long as relations continue to deteriorate between Russia and the West.

Non-nuclear weapons states like Canada, sincerely dedicated to nuclear disarmament, should instead be arguing that the heightened tensions between the USA and Russia require that nuclear disarmament efforts be redoubled.

Canada has another opportunity to put this right when the General Assembly votes on this resolution in early December. The Canadian Network to Abolish Nuclear Weapons (CNANW) and many other NGOs are calling on the Government of Canada to support the resolution or, at a minimum, to abstain on the vote. We can also do what Japan has done and signal our intent to contribute constructively to the negotiation, once launched.

These actions would be worthy of a country seeking election to the UN Security Council in 2021.

Peggy Mason

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Annexe 4 à la réponse de Pierre Jasmin

 

Marie-Danielle Smith

November 2, 2016 11:19 AM

Trudeau urged to follow in his father’s anti-nuclear footsteps and support UN disarmament treaty

OTTAWA — Even as Foreign Minister Stéphane Dion called a recently announced nuclear disarmament negotiation “more symbolic than real” Tuesday, experts were urging Prime Minister Justin Trudeau to step up and make Canada a bigger part of the movement to ban nuclear weapons — just like his father did during the Cold War.

Last week, 123 countries voted in a UN committee to begin negotiations on a nuclear disarmament treaty next year. Canada was among more than 30 countries that voted against, including major nuclear powers and most members of NATO. The vote will be confirmed at the general assembly in December, where Canada could, but isn’t likely to, change its vote.

The Rideau Institute’s Peggy Mason, Canada’s ambassador for disarmament from 1989 to 1994, said Tuesday the “no” vote was a “shocker.” Canada should have abstained and signalled an intent to participate in negotiations, she said. The way it voted “is not in keeping with a country that is seeking election to the UN Security Council in 2021,” she added.

Paul Meyer, another Canadian ambassador for disarmament from 2003 to 2007 and currently a fellow at Simon Fraser University, agreed an abstention would have been better than a “no.”

“As a good international citizen, it’s important to recognize that when the General Assembly has established a process, that you should participate in a constructive fashion, and obviously use the process to continue to advocate for your preferred positions,” Meyer said. “To turn your back on the whole thing is not productive.”

Still, Dion told the National Post Tuesday he doesn’t think change will happen if non-nuclear states agree “between themselves,” though it’s “too hypothetical for now” to say whether Canada will play a role within or alongside negotiations.

“Since the nuclear countries are not in the process … it will be more symbolic than real,” he said. Asked whether he thinks nuclear powers will ever acquiesce to a treaty, he said, “not in the foreseeable future, but step by step, we’ll go there.”

Meyer rebutted there’s “probably no multilateral security agreement in existence” that had all states participating from day one, including the UN’s nuclear non-proliferation treaty.

Veteran politician and diplomat Douglas Roche, who headed the UN’s disarmament committee in 1988, recalled that a UN landmine convention initiated by the “Ottawa process” 20 years ago was first “blocked completely by the major landmine possessors.” But Canada was “undeterred” and went ahead anyway.

Now, usage of landmines is stigmatized and even states who aren’t parties to the convention generally abide by it. That “stigmatization” is what’s needed on the nuclear weapons front, he said.

In the modern background are escalating tensions between the U.S., its NATO allies and Russia. Dion said tension between the U.S. and Russia “must be addressed,” and in holding dialogue with Russia, Canada is now “much more aligned with our allies than before.”

On Oct. 17, the U.S. sent a “non paper” on nuclear deterrence to its NATO allies and, in an unclassified letter obtained by the National Post, asked them to vote “no” on negotiations and “avoid introducing any doubt” regarding allies’ commitment to deterrence and defence — with nuclear weapons at their heart.

The Netherlands, which hosts a launching base for U.S. tactical nukes, was the only NATO member to abstain from the vote, after a parliamentary resolution calling for a “yes.” Even the abstention took “courage,” Mason said.

Meyer noted if the U.S. wasn’t worried about the results of a negotiation it wouldn’t be “so energized” in trying to get its allies to oppose it — and it’s “regrettable” if allies “capitulate” only to align themselves with the States.

Even today, all nine nuclear states are engaged in modernization programs, with the U.S. dwarfing the others. The International Campaign to Abolish Nuclear Weapons estimates annual global spending at $120 billion.

We’re on a conveyor belt hurtling backwards

The rest of the world has been taking “tiny steps forward,” Mason said, “while we’re on a conveyor belt hurtling backwards, towards ever more lethal nuclear weapons.”

Canada had publicly lauded a different vote last week, passed by 177 countries, to have a group recommend elements of an eventual treaty banning the production of fissile materials, which are used to make nuclear weapons. Dion said he thinks the treaty is the “most reachable” step towards disarmament.

But Mason said it’s similar to past resolutions, including one she oversaw in her fifth year as Canada’s ambassador for disarmament, in 1994. Past efforts have languished, she said, and a real, first-time negotiation of a nuclear ban — the subject of the first vote — is a surer sign of progress.

Ray Acheson, a Canadian with the Women’s International League for Peace and Freedom in New York, said Canada should lean on its history and tradition of being a leader on disarmament issues.

The treaty is “a tool that will help break the logjam and the deadlock that we’ve seen for more than two decades now,” she said. “We still have an obligation as a country that believes in international peace, security and justice that we stand up when (countries) are doing things that are not in humanity’s interest.”

Saying rising tensions and threats only make responsible leadership more crucial, Roche remembered then-prime minister Pierre Trudeau urging Washington and Moscow to come to a resolution on nuclear weapons in the mid-’80s, during the Cold War.

The elder Trudeau famously said, then: “Political leaders will decide whether or not a nuclear war actually takes place, yet politicians act as if peace is too complicated for them.”