« Centenaire de Frédéric Back »  [1]

https://www.cinematheque.qc.ca/fr/cinema/taratata-tout-rien-crac-lhomme-qui-plantait-des-arbres/

 

Le dimanche 7 avril, à 16 h, à la Cinémathèque québécoise
métro Berri-UQAM (sortie Saint-Denis) | 335, boul. De Maisonneuve Est,
Montréal.

Cette séance de la Cinémathèque rend hommage à l’un des plus
grands artistes du cinéma d’animation, le peintre et réalisateur
québécois Frédéric Back.

Les quatre films présentés, tous conservés dans nos collections,
reflètent l’étendue de sa palette et de son inventivité : Taratata
+ Tout rien + Crac! + L’homme qui plantait des arbres.

https://www.cinematheque.qc.ca/fr/cinema/taratata-tout-rien-crac-lhomme-qui-plantait-des-arbres/

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Une suggestion de André Cloutier, 2024-03-27

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Hommage à Frédéric Back (14 février 2010)

 

 

Par le président des Artistes pour la Paix, Pierre Jasmin

Bach, Friedrich ou en allemand et en alsacien, « ruisseau riche de paix » : son nom même rend hommage à l’homme! Il y a plusieurs années, nous avions voulu remettre le prix de l’Artiste pour la Paix de l’année à ce peintre et cinéaste d’animation exemplaire par ses préoccupations pacifistes et écologistes, un membre fidèle des APLP, respectueux de tous les êtres vivants au point d’être végétarien  par conviction. Mais ce militant de toutes les causes s’était vivement objecté, disant qu’il était comblé d’honneurs et que le prix devait être remis à des artistes plus jeunes. Nous nous sommes résignés à lui obéir.

Mais l’an dernier, il nous est venu à l’idée de remettre, en plus de la distinction traditionnelle, deux prix Hommage à deux fondateurs-clé des Artistes pour la paix, Raoûl Duguay et Gilles Vigneault. La porte était donc ouverte pour que, cette année, nous  remettions un de ces prix  Hommage à Frédéric Back. Un minimum de tordage de bras a suffi pour qu’il accepte enfin, lui qui est notre modèle de militantisme, que ce soit contre Rabaska et contre Gentilly 2. Et comme nous aujourd’hui, il pourrait s’être émerveillé de la beauté visuelle de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, mais s’indigner contre le fait qu’on survole le site olympique avec des F-18 de l’armée et qu’on fouille les ports de Colombie-Britannique avec des hommes-grenouille de la Canadian Navy au coût de un milliard de dollars, ce qui serait proprement ridicule, si ce n’était tristement scandaleux parce que ça coûte dix fois ce que le Canada a versé à Haïti…

Laure Waridel, cofondatrice d’Équiterre et spécialiste du développement international et de l’environnement, membre des Artistes pour la paix depuis l’été 2007, nous livre son témoignage.

FILM DE VALERY LATULIPPE QUE NOUS REMERCIONS

Dès son arrivée à Montréal après des années de guerre difficiles en France, Frédéric Back rencontre son épouse Guylaine avec qui il aura quatre enfants. Il devient à sa grande surprise professeur à l’École du meuble, où il succède à nul autre que Paul-Émile Borduas qui vient d’être contraint de remettre sa démission (consultez Marcel St-Pierre ici présent pour des détails historiques à ce sujet!). On le comprend d’avoir trouvé l’atmosphère un peu lourde et en 1959, le voilà qui remplace Gilles Carle au studio des Arts Graphiques de Radio-Canada, M. Carle émigrant vers l’Office National du Film. Les années 60 le voient frayer avec René Derouin et militer pour la prévention de la cruauté envers les animaux. En 1961, à l’ONF, le producteur Fernand Dansereau et le jeune cinéaste Denys Arcand lui demandent une centaine d’illustrations relatives à Samuel de Champlain : Frédéric Back entreprend alors des recherches approfondies pour livrer des Amérindiens authentiques, au lieu des gravures traditionnelles qui les affublent de costumes fantaisistes. C’est aussi au cours des années de l’EXPO 67 que M. Back décore les restaurants La Saulaie et Samuel de Champlain, ce dernier à la demande du maire Drapeau.

Puis ce sont les extraordinaires films d’animation qui se succèdent : Taratata, qui dénonce en 1975 le progrès industriel au détriment des écosystèmes et Crac!, son deuxième film à être en nomination pour un Oscar qu’il remporte. Nos amis de la coalition Eau-Secours se souviennent tous du Fleuve aux grandes eaux, un film épique en défense du Saint-Laurent agressé par la pollution.

Mais auparavant, Frédéric Back a mis quatre ans à réaliser les dessins de son film d’animation L’homme qui plantait des arbres. Joëlle Tremblay a intitulé son exposition présente au Musée de Saint-Hilaire L’art qui relie, et pour les Artistes pour la paix, créer des liens est sans aucun doute un des grands privilèges de l’art qui rejoint ainsi un certain aspect religieux. La narration du film confiée à Philippe Noiret reprenait une nouvelle de Jean Giono. Friedrich, mon frère Claude a consacré ses années soixante à une thèse à l’Université d’Aix-en-Provence sur Giono, allant jusqu’à interviewer longuement l’auteur, sa femme …et sa maîtresse. Ayant tout lu Giono, dont la sagesse pacifiste inspire, tout comme celle de l’écrivain qui lui est contemporain, Albert Camus, c’est en connaissance de cause que je peux affirmer que vous, Frédéric Back, avez réussi un chef d’œuvre à la fois personnel et totalement respectueux de l’esprit du chantre de Manosque. C’est une leçon pour tous les interprètes que vous nous avez donnée là.

  1. Back, venez, nous souhaitons vous remercier en vous offrant aujourd’hui deux textes de Louise Warren, Le livre des branches et Un seul arbre, consacrés au peintre français d’origine hongroise Alexandre Hollan. Hollan vous rejoint par sa patience exemplaire, qui peint et dessine depuis plus de quarante ans, chaque été, des oliviers et des chênes, souvent les mêmes, dans sa garrigue de L’Hérault. Plusieurs de ces arbres, vous le remarquerez à la lecture, plantés dans les essais et les poèmes de Louise Warren, portent les marques du vent et du souffle : ils se racontent avec la voix de son lac, comme des êtres vivants, dit-elle.

Monsieur Back, sans doute voudrez-vous nous dire un mot?

Chers amiEs,

Je considère comme un privilège d’être membre des Artistes pour la Paix et d’être ainsi associé à un groupe qui répond à un réflexe naturel en lui donnant une dimension d’influence qui puisse faire contrepoids à des pouvoirs capables de tant de gestes primitifs et destructeurs. Je suis réconforté en étant des vôtres, puisque vous représentez les sentiments les plus nobles, les plus valeureux et les seuls pour contrer l’inexplicable instinct de destruction dont l’humanité n’arrive pas à se débarrasser.

C’est avec émotion et reconnaissance que je suis avec vous pour célébrer une autre année d’actions de paix, dans un monde de contradictions, d’envies et de rapacité, où l’amour et la paix sont continuellement à rebâtir en nous, autour de nous et à l’échelle de la planète. L’art pour la paix est un magnifique emblème qui ne connaît pas de frontières ni de repos. Tout le monde cherche éperdument le bonheur et la paix, mais on ne peut les obtenir qu’au prix de la générosité. Vous faites merveilleusement votre part et de façon inspirante, exemplaire! Amicalement,

Frédéric Back

 

De gauche à droite : feue Hélène Pedneault (Hommage posthume 2010), Frédéric Back (Hommage 2010), Pierre Jasmin, Marie-Claire Séguin, Daniel-Jean Primeau, Chloé Sainte-Marie APLP2009, Marguerite Blais, Dany Laferrière, Pascale Montpetit et Louise Warren

 

Le 3 mai 2010, à l’occasion du lancement de la session du Traité de non-prolifération (New-York – ONU), à Montréal au Centre Pierre-Péladeau, un concert Chopin réunissait sur scène l’ex-chancelier Pierre J. Jeanniot, la jeune artiste Jenna-Dawn McLellan qui offre à Murray Thomson (qui a colligé près de 900 signatures de membres de l’Ordre du Canada pour inciter le gouvernement à agir contre les armes nucléaires) une lithographie extraite du film L’homme qui plantait des arbres de Frédéric Back, présent sur scène.

Le pianiste Pierre Jasmin à la chapelle Historique du Bon-Pasteur avec au premier rang Frédéric Back, auditeur attentif

 

 

 

 « Je considère comme un privilège d’être membre des Artistes pour la Paix et d’être ainsi associé à un groupe qui répond à un réflexe naturel en lui donnant une dimension d’influence qui puisse faire contrepoids à des pouvoirs capables de tant de gestes primitifs et destructeurs. Je suis réconforté en étant des vôtres, puisque vous représentez les sentiments les plus nobles, les plus valeureux et les seuls pour contrer l’inexplicable instinct de destruction dont l’humanité n’arrive pas à se débarrasser.

C’est avec émotion et reconnaissance que je suis avec vous pour célébrer une autre année d’actions de paix, dans un monde de contradictions, d’envies et de rapacité, où l’amour et la paix sont continuellement à rebâtir en nous, autour de nous et à l’échelle de la planète. L’art pour la paix est un magnifique emblème qui ne connaît pas de frontières ni de repos. Tout le monde cherche éperdument le bonheur et la paix, mais on ne peut les obtenir qu’au prix de la générosité. Vous faites merveilleusement votre part et de façon inspirante, exemplaire!

Amicalement,

Frédéric Back

 

Artiste pour la Paix (hommage 2010)

Porteur d’eau pour Eau-Secours

Membre du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire

Officier de l’Ordre du Canada

Officier de l’Ordre du Québec

Officier des Arts et des lettres de France

Oscarisé en 1982 et 1988

Prix du Québec 1991

Prix Jutra 2000

Phénix de l’Environnement 2007

Lettre qu’il fait aussitôt suivre d’un courriel : « Je regrette d’avoir mentionné des glorioles inappropriées… S’il vous plaît, mentionnez – Artiste pour la paix – Eau-secours.

Frédéric comprenait l’urgence d’agir en solidarité internationale.