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Photo : Global News/QMI

Selon le Larousse, le terme vandale s’applique à quelqu’unE qui détruit, endommage gravement des édifices publics ou des œuvres d’art [1]. Dans le cas de figure ci-dessus, les mains féminines qui auraient mis leur empreinte sanglante à la peinture rouge n’endommagent pas la sculpture : elles lui apposent une signification contestataire appropriée aux circonstances actuelles de découvertes de tombes autochtones près des pensionnats résidentiels catholiques; cette nouvelle signification semble en outre appropriée à un pape de droite anti-contraception et férocement anti-communiste, même en des colonies centre et sud-américaines réprimées par des forces militaires d’extrême-droite.

Nous croyons que ces marques sanglantes devraient être préservées telles quelles, tant que des excuses officielles et des réparations monétaires [2] n’auront pas été offertes par le pape François (qui s’est heureusement éloigné de la plupart des politiques de son prédécesseur). Mais la police d’Edmonton, Alberta, n’a pas pris de temps pour lancer une enquête sur « le geste de vandalisme perpétré à l’encontre de la statue de Jean-Paul II située en face de la Holy Rosary Catholic Church ».

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Au tour de l’Archevêque d’Edmonton, Mgr Richard Smith, de faire connaître son opinion contre les lignes directrices de l’Alberta protégeant les élèves LGBT. Légende et photo : Ici Radio-Canada

L’archevêque d’Edmonton, Mgr Richard Smith, a pris moins de temps à réagir contre cet incident que contre les découvertes récentes de restes humains sacrifiés par des pensionnats résidentiels catholiques en Colombie-Britannique et en Saskatchewan (où la preuve reste à établir), montrant ainsi un désir indécent d’aller directement à la réconciliation, sans passer par l’étape essentielle de la justice à travers la révélation des faits : « Nous sommes attristés par le vandalisme de la statue de saint Jean-Paul II, à une époque où notre pays est profondément conscient de la nécessité de se réconcilier avec les peuples autochtones de cette terre », a-t-il déclaré.

On se souvient, même si c’est hors sujet, que le même Richard Smith avait exprimé son désaccord sur la politique scolaire adoptée selon laquelle le personnel de chaque école fournira le soutien des groupes hétéro-LGBTQ, quand ça lui sera demandé par unE élève. Plus prompt à se porter au secours des statues idolâtres que des adolescents brimés, Monseigneur ?

Même si sur ce sujet le dernier mot appartient évidemment aux autochtones (certains chefs autochtones ont condamné ces gestes de colère), les Artistes pour la Paix se déclarent attristés par le sort de quatre églises ayant été la proie des flammes ces derniers jours en Colombie-Britannique, car elles contenaient sans aucun doute des œuvres artistiques irremplaçables, exprimant la foi naïve mais sincère de fidèles autochtones et non autochtones.


[1] Il y a un an, nous écrivions http://lautjournal.info/20200615/pourquoi-sattaquer-des-statues

[2] Lire le paragraphe Ryerson, le pape et les méthodistes racistes dans l’article du 3 juin sur notre site qui révélait des différences notables entre diverses églises chrétiennes du Canada : http://www.artistespourlapaix.org/?p=20381