Image: Hervé Fischer

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On ne peut manquer de louer le courage de ce jeune informaticien américain embauché par la National Security Agency, qui prend conscience des abus cyniques des services de renseignement pour lesquels il travaille et tout seul ose les dénoncer au monde entier! David contre Goliath! Son geste d’indignation donne le vertige. Il fait penser à un autre Edward, le peintre Edward Munch du Cri, qui n’a cessé de résonner dans nos oreilles. Et non seulement il construit son dispositif de dénonciation planétaire, en allant chercher le soutien de quelques grands quotidiens, tels le Guardian et le Washington Post, mais il doit aussi organiser sa fuite. Il abandonne tout pour ses convictions éthiques, pour défendre la démocratie contre son pays qui prétend l’incarner exemplairement et faire la leçon aux autres, et se retrouve nomade poursuivi, réfugié politique, sans espoir de reconnaissance de son courage et de la légitimité de sa dénonciation par la «plus grande démocratie du monde», qui met à l’écoute, à leur insu, même les chefs d’État alliés.

Edward Snowden est conscient que le respect de la démocratie est le premier fondement de la paix dans le monde. Il mériterait le Prix Nobel de la paix pour sa force de caractère au service de l’éthique planétaire et la puissance politique de son geste d’indignation. Il lui a tout sacrifié.

Hervé Fischer