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Situation nationale de tous les dangers

Admirateurs de cette caricature de Phaneuf, les Artistes pour la Paix avertissent de ne surtout pas tenir pour seulement ridicules les prises de position populistes. Car elles sont avant tout dangereuses et appuyées par des dons de l’extrême-droite à GoFundMe, que le gouvernement de Trudeau intercepte quand ils viennent pour la plupart des États-Unis. Le problème, comme le révélait la CBC, et cela a fait l’objet d’une bande passante à la télévision de Radio-Canada jeudi le 10 février: d’anciens agents de la GRC et d’anciens militaires sont parmi les organisateurs des convois de camionneurs.

Porteurs de red insigns canadiens, de svastikas nazies et de pancartes FUCK TRUDEAU, une journée après l’appel de (presque) tous les démocratiquement élus de la Chambre des Communes (à l’exception du méprisable Pierre Poilièvre albertain versant l’huile sur le feu), ces nationaleux bloquaient encore les frontières de l’Alberta, du Manitoba et de Windsor, malgré les admonestations du Président Biden et des démocrates américains au Sénat, malgré l’état d’urgence proclamé par le conservateur Ford premier ministre de l’Ontario, tandis que le pitoyable maire d’Ottawa s’époumonait encore à menacer d’amendes sévères ceux qui depuis plus de deux semaines paralysent sa ville et que ses propres policiers protègent manifestement (on voit des photos où ils tiennent, souriants, des drapeaux pour les manifestants).

Dès le début de la crise le 28 janvier, les Artistes pour la Paix faisaient un parallèle avec la grève des camionneurs de 1973 au Chili qui avait déclenché le putsch sanglant de Pinochet et des forces armées contre les travailleurs emprisonnés, torturés et tués [1]. Et la caricature de Serge Chapleau utilisée en tête de l’article prophétisait un Éric O’Toole renversé par un camion, cinq jours avant le vote par l’extrême-droite de son parti qui l’a éjecté.

Au Québec, à la période des questions du 10 février, le premier ministre Legault disait avec raison s’attendre à un plus grand appui de la part des autres chefs de parti : « C’est totalement irresponsable de venir cautionner des gens qui menacent de prendre des armes contre les consignes sanitaires en disant: ils ont un peu raison; c’est la faute du gouvernement. Ça n’a pas de bon sens que le Parti libéral et le Parti québécois disent que c’est de ma faute si ces gens-là menacent de prendre les armes. » Paul St-Pierre Plamondon a pu lui faire remarquer que les manœuvres du gouvernement avaient provoqué l’absence de transparence, avec des yoyos et l’idée de taxer les non-vaccinés, qui ont provoqué des effets néfastes sur le climat social et sur la santé mentale des gens.

Critiqué même par son député Joël Lightbound influencé par son propre comté (et les radios-poubelles ?) de Québec, le Premier ministre Trudeau a gardé son sang-froid en affirmant avec sagesse, malgré ou à cause des antécédents de son père en 1970 : « On ne veut jamais déployer l’armée contre des civils canadiens. C’est quelque chose à éviter à tout prix. C’est une solution de dernier, dernier, dernier, dernier, dernier recours. » On va donc voir que tout va probablement se jouer cette fin de semaine.

Situation internationale vacillante

Le pire problème de l’extrême-droite est son omniprésence, non seulement dans les positions extrêmes de Chrystia Freeland, mais à l’œuvre partout au Canada, aux États-Unis et en Ukraine, aussi en Russie, où des manifestants portent des insignes à la gloire de l’orthodoxie russe qui a vu le jour en Ukraine : et ceux qui n’ont pas commis l’erreur de Navalny de s’opposer à Poutine s’activent dans les officines du Kremlin à tenter de le convaincre d’envahir l’Ukraine en profitant de la conjoncture actuelle et ils pourraient bien l’inciter, avec l’aide perfide de la CIA et de l’OTAN, à commettre cette erreur fatale.

Le Bulletin des Savants Atomistes a publié hier l’article suivant avec en commentaire l’opinion des Artistes pour la Paix s’appuyant sur notre lettre à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly. Nous venons par ailleurs de l’inviter à notre fête des APLP du 15 février, malgré ses dernières déclarations à l’effet que les Canadiens devraient quitter l’Ukraine, soulevant les protestations du président Volodymyr Zelensky. On croyait ce dernier moins perméable au nationalisme qu’il avait vaincu avec 73 % des suffrages aux dernières élections : or, il vient, selon Pressenza, d’interdire les trois principales chaînes de télévision d’opposition ukrainiennes, la chaîne 112, ZIK et News One, les seules à s’opposer systématiquement à la guerre civile dans l’est du pays et à appeler à mettre fin à l’atmosphère aggravée de haine fratricide. Enfin, nous apprenons d’un confrère de Pugwash, actif à l’ONU, que la solution des Casques Bleus se heurte à l’impossibilité de s’entendre entre les Russes qui les voudraient comme barrière de séparation du Donbass avec l’Ukraine, qui les déploierait plutôt à la frontière originale russe.

[1] Blancs réactionnaires mobilisés vs pacifistes résilients http://www.artistespourlapaix.org/?p=21393