Source: guardian.co.uk

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Des articles, des liens, des commentaires: beaucoup d’écrits sur ce qui se passe en Palestine occupée, sur Gaza en état de siège, sur un Israël doté de l’arme nucléaire… Du matériel à lire pour comprendre l’injustice…

La frustration de Netanyahou est immense et il se venge par des actions aériennes meurtrières sur la bande de Gaza. De toute façon, comme des élections s’en viennent en Israël, il suppute qu’une guerre ne peut qu’améliorer ses chances de réélection. Au prix de combien de morts, tant du côté israélien que du côté palestinien où une hécatombe est à prévoir? Il s’en fout, tout à ses calculs politiques. Il ne peut envisager quelqu’un d’autre que lui-même au pouvoir pour le bien de son pays. Pathétique mégalomanie dangereuse pour la paix mondiale…

Mais pourquoi était-il frustré? Il avait jonglé pendant des mois avec une frappe militaire projetée contre les installations nucléaires de l’Iran, auxquelles il a renoncé quand son ami Mitt Romney a grimpé dans les sondages suite au premier affrontement télévisé avec Obama. L’espoir de voir le Républicain au discours guerrier arriver au pouvoir lui a fait renoncer à ses propres plans guerriers immédiats.

Mais Obama a gagné… L’activiste pacifiste Uri Avnery explique bien la frustration du leader israélien dans son article de samedi dernier le 10 novembre, hélas sans avoir prévu ni sa réaction violente qu’on déplore aujourd’hui, ni l’inertie d’Obama qu’on croyait motivée par le désir de gagner le vote juif à New York et en Floride. 

— Pierre Jasmin

Voici son article suivi par celui que le président des APLP avait mis en ligne au début octobre, encore très pertinent aujourd’hui pour la compréhension des événements, y compris sa description du Hamas fanatique, complice du Hezbollah guerrier, lui-même inquiet de l’évolution de la situation en Syrie (voir notre autre article à ce sujet):

Reproduction de l’article de l’activiste pacifiste Uri Avnery

« Les États-Unis res­semblent à un énorme porte-avion. Pour virer de bord, il faut beaucoup de temps et d’espace. Mais même un léger chan­gement de tra­jec­toire peut avoir un impact majeur sur nos vies.

BEN­JAMIN NÉTA­NYAHOU et son mécène, Sheldon Adelson, avaient misé sur Mitt Romney, avec l’État d’Israël comme jeton.

Ils ont perdu.

Pour Adelson, le magnat parieur, cela ne repré­sente pas grand chose. On ne peut pas gagner à tous les coups.

Pour Néta­nyahou, il en va tout autrement. Il a grandi aux États-Unis (où il a été amené à connaître Romney en 1976) et s’enorgueillit d’être un grand expert de l’Amérique. C’était l’une de ses cartes maî­tresses, puisque les rela­tions avec les États-Unis sont vitales pour Israël. Main­tenant il apparaît en ignorant, comme son ambas­sadeur à Washington DC, qui avait été recom­mandé par Adelson.

Cela compromet-il les chances de Néta­nyahou aux pro­chaines élec­tions israé­liennes ? Peut-être. Mais seulement si l’on trouve un can­didat de rechange cré­dible qui pourrait restaurer les rela­tions avec Barack Obama.

Ehoud Olmert se pré­sente comme ce can­didat et pourrait main­tenant entrer en lice. Cer­tains rêvent de voir Shimon Peres aban­donner la pré­si­dence pour se porter can­didat. Peres, qui est plus âgé que moi de deux semaines, n’a jamais rem­porté une élection au cours de ses cin­quante années en poli­tique. Mais il y a tou­jours une pre­mière fois, n’est-ce pas ?

LES ISRAÉ­LIENS, natu­rel­lement, s’intéressent surtout au vote juif. C’est tout à fait révélateur.

Néta­nyahou n’a pas fait mystère de son soutien total à Romney. On avait dit aux Juifs des États-Unis que voter pour le can­didat répu­blicain c’était voter pour Israël. L’ont-ils fait ? Ils ne l’ont pas fait.

Je ne dispose pas des sta­tis­tiques détaillées, mais d’après les résultats de la Floride et d’autres états il semble que les juifs aient soutenu en grande majorité le can­didat démo­crate, comme ils l’ont tou­jours fait.

Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que l’une des affir­ma­tions fon­da­men­tales de Néta­nyahou & Co s’est révélée fausse.

Néta­nyahou déclare presque toutes les heures qu’Israël est “l’État-Nation du peuple juif”. Cela veut dire qu’Israël appar­tient à tous les Juifs du monde, et que tous les Juifs du monde font partie d’Israël. Il s’exprime donc non seulement au nom des six mil­lions de citoyens juifs d’Israël, mais au nom de l’ensemble des 13 mil­lions environ de Juifs de la Planète (en sup­posant qu’on ne découvre pas des juifs sur Mars).

Une fois de plus, cela s’est révélé être une fiction. Les Juifs amé­ri­cains (ou plutôt des Amé­ri­cains juifs) ont voté en tant que membres de la nation amé­ri­caine, et non d’une nation juive qui n’existe pas. Beaucoup d’entre eux ont cer­tai­nement de la sym­pathie pour Israël, mais quand il s’agit de voter, ils votent en tant qu’Américains. Israël joue un rôle tout à fait mineur dans leurs pré­oc­cu­pa­tions. Ils peuvent réserver une ovation debout à Néta­nyahou lorsqu’il leur rend visite, comme des catho­liques amé­ri­cains le feraient pour le pape, mais ils ignorent ses ins­truc­tions de voter pour un candidat.

Cela implique des choses impor­tantes pour l’avenir. En cas de conflit vital entre les intérêts amé­ri­cains et les intérêts israé­liens, les Amé­ri­cains juifs sont avant tout des Amé­ri­cains. Dans une sem­blable situation future, une pareille erreur de calcul de la part de Néta­nyahou ou de ses suc­ces­seurs pourrait s’avérer fatale.

PAR EXEMPLE, concernant la guerre contre l’Iran. Les faucons israé­liens peuvent lui dire adieu.

Je doute que même Romney, s’il avait été élu, aurait permis à Néta­nyahou d’attaquer. Les dis­cours de cam­pagne ne l’auraient pas emporté sur les intérêts vitaux des États-Unis. Lui aussi aurait examiné la carte du détroit d’Ormuz et tremblé.

Quoi qu’il en soit, il n’y a abso­lument aucune chance qu’Obama tolère main­tenant une attaque israé­lienne. Elle aurait pro­voqué une guerre de grande ampleur aux consé­quences incal­cu­lables pour l’économie des États-Unis et du monde.

Les Amé­ri­cains ne veulent pas d’une nou­velle guerre. Ils veulent sortir d’Irak et d’Afghanistan, en aban­donnant en pra­tique les deux pays à leurs adver­saires. Entre­prendre une autre guerre, beaucoup plus impor­tante, en Iran est impensable.

Cela pourrait bien être, pour nous, le résultat le plus important de ces élections.

QU’EN EST-IL de la paix israélo-palestinienne ?

Sans aucun doute, ses chances se sont améliorées.

Je ne vou­drais pas sembler trop opti­miste. Le cliché habituel veut que les pré­si­dents des États-Unis, au cours de leur second mandat, soient libérés de pres­sions poli­tiques et puissent enfin agir selon leur conscience. C’est cer­tai­nement vrai – jusqu’à un certain point.

Le pré­sident est un chef de parti, et dès le premier jour qui suit une élection, le parti com­mence à penser à la pro­chaine élection. De puis­sants lobbys comme AIPAC ne cessent pas d’exister et vont continuer à exercer beaucoup de pres­sions en faveur de la droite israé­lienne. Il faudra encore de gros dona­teurs. Dans deux ans, des élec­tions de mi-mandat vont avoir lieu.

Mais j’espère qu’Obama va revenir à sa position ini­tiale pour tenter d’obliger les deux parties à s’engager dans des négo­cia­tions sérieuses. La pro­chaine demande pales­ti­nienne à l’Assemblée Générale des Nations Unies d’être admis comme État (avec un statut d’observateur) pourrait constituer un test hélas échoué par Obama NDLR. Son admission revêt une grande impor­tance, puisqu’elle remet­trait clai­rement la solution à deux États sur l’échiquier inter­na­tional. Les États-Unis n’y ont aucun pouvoir de véto, et il revient au pré­sident de décider d’exercer ou non une pression.

Les États-Unis res­semblent à un énorme porte-avion. Pour virer de bord, il faut beaucoup de temps et d’espace. Mais même un léger chan­gement de tra­jec­toire peut avoir un impact majeur sur nos vies.

EN ISRAËL ? la principale question est : va-t-il se venger ?

Sans aucun doute, Obama déteste Néta­nyahou, et il a de bonnes raisons pour cela. Néta­nyahou ne sera pas reçu cha­leu­reu­sement au Bureau Ovale.

Mais Obama est un animal à sang froid. Il saura garder une par­faite maî­trise de ses sen­ti­ments personnels.

Mais dans quelle mesure ? Va-t-il changer de position à l’égard de Néta­nyahou et de sa poli­tique suf­fi­samment pour encou­rager ou même sou­tenir les forces de paix israé­liennes ? Va-t-il influencer les élec­tions israé­liennes comme Néta­nyahou a tenté d’influencer les élec­tions américaines ?

Franchement, je l’espère. Dans l’intérêt d’Israël.

La vic­toire d’Obama va ren­forcer partout dans le monde un état d’esprit libéral, démo­cra­tique, laïque, à orien­tation sociale, moins militant. Si le gou­ver­nement israélien per­siste dans son com­por­tement actuel, son iso­lement dans le monde va s’accroître dangereusement.

À moins que nous fas­sions à Néta­nyahou ce que les Amé­ri­cains viennent de faire à Romney.

COMME CHACUN sait, il y a quelques simi­li­tudes fon­da­men­tales entre les États-Unis et Israël.

Toutes deux sont des nations d’immigration. Toutes deux ont été construites par des colons blancs qui se sont livré à un net­toyage eth­nique. Toutes deux se glo­ri­fient de leurs immenses réa­li­sa­tions tout en restant dis­crètes sur les côtés sombres de leur passé.

Les élec­tions dans les deux pays mettent en lumière une autre simi­litude : l’écart qui ne cesse de se creuser entre les divers “seg­ments” de la société. Les hommes amé­ri­cains blancs se sont rangés der­rière Romney, les Amé­ri­cains de couleur et les femmes der­rière Obama. Les fac­teurs démo­gra­phiques ont joué un rôle majeur. Dans une cer­taine mesure il s’agissait d’un combat d’arrière-garde de l’élite mas­culine blanche domi­nante contre la nou­velle majorité de noirs, d’hispaniques, de femmes et des jeunes.

L’écart a été poussé à son comble par les fana­tiques du Tea Party. Il semble que toutes les quelques géné­ra­tions la nation amé­ri­caine soit atteinte d’une nou­velle vague de folie – l’hystérie anti-anarchiste après la pre­mière guerre mon­diale, McCarthy après la seconde guerre mon­diale, le Tea Party actuel­lement. Il faut porter à l’immense crédit des États-Unis leur capacité à sur­monter ces vagues. Mais le Tea Party a tué Romney, en dépit de ses volte-faces désespérées.

Israël est frag­menté de façon sem­blable. La société est divisée en seg­ments, qui votent suivant des orien­ta­tions caté­go­rielles : Blancs (Askhé­nazes), Orientaux, Ultra-orthodoxes (Haredim), Religieux-nationalistes, immi­grants russes, Arabes. Le Likoud est un parti oriental dominé par des hommes blancs. Le parti de Lie­berman est le parti des “Russes”. Unis aux reli­gieux de diverses obé­diences ils consti­tuent une coa­lition puis­sante. À la dif­fé­rence d’Obama, la gauche israé­lienne n’a pas été capable jusqu’à présent de ras­sembler une coa­lition adverse efficace.

Il nous faut un Obama israélien, qui agira avec l’Obama des États-Unis pour la paix.

Avant qu’il ne soit trop tard, s’il vous plaît.

C’était un article publié le samedi 10 novembre 2012 par Uri Avnery, activiste pour la paix israélien né en 1923, dont les opinions sont respectées de tous en Israël.

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Lire aussi le commentaire de Pierre Foglia après le visionnement du film « Five broken cameras »

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/201211/21/01-4596422-a-hurler.php

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Reproduction de l’article de Manlio Dinucci: L’art de la guerre, la ligne noire de Netanyahu

article mis en ligne par Daniel-Jean Primeau le 4 octobre dernier 

Nous savons maintenant comment sera la bombe nucléaire iranienne : une boule avec la mèche allumée, comme celle des bandes dessinées pour enfants. Le premier ministre israélien Netanyahu l’a montrée avec un dessin, à l’Assemblée générale de l’Onu et, comme un maître d’école maternelle, il a sorti un feutre et il a tracé sur la bombe une belle ligne rouge. Ici, a-t-il expliqué, doit être arrêté « le plus dangereux régime terroriste du monde », l’iranien, « avant qu’il ne porte à terme l’enrichissement nucléaire nécessaire pour fabriquer une bombe ».

Un tout autre cadre aurait dû être présenté à l’ONU : celui du puissant arsenal nucléaire israélien, entouré de la ligne noire du secret et de l’omertà. Selon Jane’s Defense Weekly, Israël –la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient- possède de 100 à 300 têtes nucléaires, prêtes au lancement sur des missiles balistiques qui, avec le Jericho 3, atteignent une portée de 8-9mille km. L’Allemagne a fourni à Israël (sous forme de don ou à prix réduits) quatre sous-marins Dolphin modifiés : dans chacun d’eux, aux six tubes de lancement de missiles de croisière à courte portée en ont été ajoutés quatre pour les Popeye Turbo, des missiles nucléaires de 1.500 km de portée.

Les sous-marins israéliens made in Germany, silencieux et pouvant rester en immersion pendant une semaine, croisent en Méditerranée orientale, en Mer Rouge et dans le Golfe Persique, prêts 24 heures sur 24 à l’attaque nucléaire. Les Etats-Unis, qui ont déjà fourni à Israël plus de 350 chasseurs-bombardiers F-16 et F-15, se sont engagés à leur fournir au moins 75 chasseurs F-35, eux aussi à double capacité nucléaire et conventionnelle. Le Pentagone, qui garde secrets les codes d’accès au software du F-35 même avec les pays (comme l’Italie) qui participent à sa construction, les fournira par contre à Israël pour qu’il puisse intégrer le F-35 dans ses propres systèmes de guerre électronique. Il donnera en outre la priorité à l’entraînement des pilotes israéliens, en les préparant à l’attaque nucléaire avec ces chasseurs de cinquième génération.

Israël, qui à la différence de l’Iran refuse le Traité de non-prolifération,  n’admet pas qu’il possède un arsenal nucléaire (dont l’existence est reconnue par l’Agence internationale pour l’énergie atomique), mais laisse entendre de façon menaçante qu’il l’a et qu’il peut s’en servir. Il refuse ainsi de participer à la Conférence pour la création au Moyen-Orient d’une zone sans armes nucléaires, ordonnée par l’Onu, à laquelle l’Iran a par contre adhéré. Pendant ce temps Israël, qui selon le Sipri a produit jusqu’en 2011 690-950 kgs de plutonium, continue à en produire en quantité suffisante pour fabriquer chaque année 10-15 bombes de la puissance de celle de Nagasaki. Il produit certainement aussi du tritium, un gaz radioactif avec lequel il fabrique des armes nucléaires de nouvelle génération. Parmi lesquelles des mini-nukes, à utiliser dans un théâtre guerrier réduit, et des armes neutroniques, qui provoquent une contamination radioactive mineure, mais une létalité plus élevée à cause de leur forte émission de neutrons rapides : les plus adaptées contre des objectifs peu distants d’Israël.

Les états arabes de l’Aiea, qui avaient préparé une résolution sur « Les capacités nucléaires israéliennes », en ont, sous la pression des Usa, renvoyé la présentation en 2013.

Tandis que la mèche de la bombe, pas l’iranienne de la bande dessinée mais la vraie d’Israël, peut être allumée à tout moment.

………..

Et par ailleurs:

Affichage islamophobe dans le métro de New York

Une campagne d’affichage débute lundi 24 septembre 2012 dans le métro de New-York. On peut lire sur les affiches

Publicité islamophobe à New-York

« Dans toute guerre entre l’homme civilisé et le sauvage, soutenez l’homme civilisé. Soutenez Israël. Battez le djihad. »

« Dans toute guerre entre l’homme civilisé et le sauvage,
soutenez l’homme civilisé.
Soutenez Israël.
Battez le djihad
. »

Cette opération est promue par American Freedom Defense Initiative (AFDI), une association pro-israélienne qui tente par divers moyens de susciter la phobie de l’islam.

Source: http://www.voltairenet.org/article175938.html

Mais d’une part, le Réseau Voltaire n’est pas reconnu pour la fiabilité de ses informations.

D’autre part, si cette infâme publicité raciste existe et est répandue, elle est d’autant plus pernicieuse qu’elle apparaît au moment où Human Rights’ Watch publie un rapport dévastateur sur la torture largement utilisée par le Hamas dans la Bande de Gaza.

Les autorités palestiniennes en Cisjordanie ne sont pas exemptes de bavures non plus: on y cite le cas d’un homme de théâtre engagé qui, une fois relâché d’une prison israélienne, a été accusé de complot et torturé pendant des jours en une prison palestinienne, avant d’être relâché sans aucune accusation. On le comprend de s’interroger sur le degré de civilisation de ses bourreaux concitoyens.

Les Artistes pour la Paix se préoccupent à la fois du danger réel que représente l’arsenal nucléaire secret d’Israël et de l’intolérance entre les peuples et les groupes ethniques ou religieux