Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) appellent Israël et ses alliés à définir leur objectif final, alors que la reprise des violences entre le Hamas et Israël. Les appels au cessez- le-feu lancés par CJPMO et le Secrétaire général des Nations unies ont été ignorés.

« Même si, après une offensive massive, Israël porte un coup au Hamas, le statu quo se poursuivra malheureusement », affirme Thomas Woodley, président de CJPMO. Les experts du conflit soulignent que tant que les Palestiniens seront privés de leurs droits de la personne et de leur liberté, leur résistance armée à l’occupation belliqueuse et à l’apartheid d’Israël ne pourra que se poursuivre.

« Dans l’intérêt des Israéliens et des Palestiniens, les dirigeants mondiaux doivent insister sur un plan qui permette d’espérer un avenir différent », a poursuivi M. Woodley.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que son pays « s’engageait dans une guerre longue et difficile », qui comprendrait probablement une invasion terrestre de la bande de Gaza, ainsi que des frappes continues depuis la terre et la mer. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a annoncé qu’Israël imposait un « siège complet » à Gaza, coupant l’électricité et bloquant l’entrée de nourriture et de carburant, tout en qualifiant les Palestiniens d’« animaux humains ».

La CJPMO rappelle que les Quatrièmes Conventions de Genève exigent que les belligérants – c’est-à-dire Israël et le Hamas – permettent aux civils de fuir les hostilités, et qu’ils autorisent l’aide humanitaire – nourriture et fournitures médicales – à atteindre les civils pris au piège. À cette fin, le Programme alimentaire mondial des Nations unies a appelé à la mise en place de corridors humanitaires pour acheminer des vivres à Gaza à la suite des frappes aériennes israéliennes.

« Il est naturel de réagir avec horreur et colère aux images d’Israéliens morts et profanés », poursuit M. Woodley. CJPMO note que le droit international dicte que les mouvements de résistance armés doivent faire la distinction entre civils et combattants, et que les attaques du Hamas contre les civils et la prise d’otages civils sont illégales et épouvantables. « Mais une attaque prolongée et brutale d’Israël contre Gaza ne fera qu’accroître le nombre de morts et la misère, et ne fera que renforcer l’hostilité entre les Palestiniens et les Israéliens. »

Les vrais amis d’Israël et des Palestiniens insistent sur une fin de partie qui conduirait à un résultat différent, qui établirait la confiance, la sécurité et la liberté à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens.

Le CJPMO est également horrifié par le fait que la réponse militaire d’Israël ait impliqué jusqu’à présent un usage indiscriminé de la violence contre des cibles civiles à Gaza. Au cours des deux dernières nuits, des frappes aériennes ont tué des familles entières dans leurs maisons alors qu’elles dormaient. Plus tôt dans la journée, une attaque contre le centre du camp de réfugiés de Jabalya a tué au moins 50 personnes. Plusieurs tours résidentielles, des ambulances et même une école des Nations unies accueillant des familles déplacées ont été directement touchées. CJPMO prévient que dans ce contexte, l’expression par le Canada d’un « soutien total » à Israël sera comprise comme un feu vert pour commettre de nouveaux massacres.

CJPMO rappelle qu’en 2008-2009, lors du lancement de l’opération « Plomb durci », Israël a cherché à affaiblir les capacités militaires du Hamas, à mettre un terme aux tirs de roquettes du Hamas et à détruire les tunnels de contrebande du Hamas. Quinze ans plus tard, Israël est confronté exactement aux mêmes menaces, parce qu’il n’a cherché qu’à réprimer et à dominer les Palestiniens dans l’intervalle. CJPMO affirme que le soutien aveugle soit à la partie israélienne – comme l’ont exprimé récemment de nombreux politiciens canadiens – soit aux Palestiniens est une impasse politique et humanitaire.

Des voix nuancées sur le conflit appellent à reconnaître cette réalité et à faire pression sur les deux parties pour qu’elles trouvent un moyen d’aller au-delà de la violence et de trouver une voie vraiment viable.