L’essence de la conscience libérée, c’est d’être elle-même la source de sa propre existence.

Le moi, la personne comme telle ne peut être confondue avec une aveugle spontanéité ; elle est une participation à la puissance créatrice de la nature non seulement en créant des œuvres, mais en se créant elle-même. Et pour la grande tradition, cette création d’elle-même échappe à l’anéantissement parce qu’elle n’est pas créature, mais source créatrice. Auteure.

La conscience libre, c’est l’être s’affirmant lui-même, se voulant lui-même, voulant durer et se démontrer ouvrier de son être en œuvrant à l’œuvre de la vie.

Cette source est en dessous de l’être puisqu’elle n’est qu’origine possible. Pourtant, elle est au-dessus de l’être, puisqu’elle est la mère de son propre être.

Autrefois, on disait que la liberté s’exerce dans le passage de l’essence à l’existence, ce qui veut dire dans la capacité à matérialiser (faire exister) des valeurs (l’essence). Mais elle s’exerce aussi et en même temps dans le passage de l’existence (faire exister) à la transcendance (son propre être en tant que source d’être).

En cette nouvelle année, il est bon de prendre conscience de tout ce que la pensée matérialiste nous a fait perdre.

bedard-31-12-2022