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L’Art de la paix

L’art commence lorsque j’ai perdu l’idée de transiger pour un bénéfice. On entre dans l’art lorsqu’on sort du commerce, car alors on découvre la valeur des êtres singuliers et irremplaçables qui sont là devant soi à tenter d’exprimer leur joie d’exister. La vache n’est plus de la viande, mais un être étonnant. Elle cesse de représenter autre chose qu’elle-même, tout à coup, elle est une présence totale, une valeur inestimable et irremplaçable.

Conclusion du Petit traité des consciences libres

Notre salut repose sur une sorte de fraternité qui est à faire dans la maison des œuvres, notre création dans la création. Si nous imaginons qu’une planète comme la terre a pour but d’engendrer une masse inconsciente et automatisée, et que cette masse puisse survivre, alors nous serons déçus, car une telle masse ne pourrait s’adapter puisqu’automatisée.

La noosphère

L’animal à potentiel humain, c’est-à-dire nous, s’exerce à la fraternité, mais il le fait impérativement. Il n’a pas le choix de la fraternité, sans elle, il ne survivra pas. Il n’a pas le choix d’y parvenir, car s’il n’y parvient pas, il se mettra dans des conditions extrêmes. Il lui est impossible de franchir l’étape de la puissance technique sans la fraternité, car alors, il acquiert la puissance de se détruire avant de pouvoir s’empêcher de le faire.

Vie politique et liberté de tolérance

La liberté est nécessairement double : il y a un usage défavorable à la vie et un usage favorable à la vie. Sinon, il n’y a pas de liberté. La tolérance est donc par le fait même une valeur nécessaire à l’existence de la liberté. Mais quelle est alors cette liberté de tolérance nécessairement au-dessus de la liberté de parole et d’action ?

En cette année, s’échapper de l’étroitesse

L’essence de la conscience libérée, c’est d’être elle-même la source de sa propre existence. Le moi, la personne comme telle ne peut être confondue avec une aveugle spontanéité ; elle est une participation à la puissance créatrice de la nature non seulement en créant des œuvres, mais en se créant elle-même. Et pour la grande tradition, cette création d’elle-même échappe à l’anéantissement parce qu’elle n’est pas créature, mais source créatrice.

L’humilité de la puissance

Si le propre de la liberté est d’éclater les possibilités, ce sont les tendances qui donnent à ces possibilités le pouvoir de se réunir et de se réaliser : elles deviennent alors des puissances. Ce qui nous permet de réhabiliter une notion (la puissance) qui mérite toutes les critiques quand on la considère comme exprimant une existence objective et indépendante, une sorte de surpuissance propre aux dieux, mais qui est, au contraire, inscrite dans la vie comme l’humilité parfaite d’une action encore hésitante.

La liberté dans l’harmonie

Toute liberté particulière est solidarité avec le Tout. On ne peut pas créer entre la nature et nos valeurs une contradiction à long terme, on est forcé à l’harmonie. La liberté nous fait voir : (1) Jusqu’à quel point, il nous faut savoir être de petits créateurs dans le grand créateur. Ne jamais oublier que nos actions font du présent qui devient du passé et que ce passé conditionne le futur. (2) Jusqu’à quel point, il nous faut comprendre que les valeurs ne sont jamais des cibles à atteindre, des formes pour mouler le présent et le futur mais du levain qu’on insère dans le réel pour qu’il s’ajuste à lui.