Si la valeur est la raison d’être de l’être, elle ne peut jamais devenir une chose, car elle réside dans la source de la création. Qu’elle se manifeste en nous ou dans la nature, elle est inhérente à l’acte créateur, à l’art de mettre en œuvre sa vie. Toute valeur est suspendue à la liberté de conscience, si bien qu’elle disparaît si elle est imposée. Quand nous mettons la valeur au-dessus des personnes, c’est que nous nions aux personnes leur valeur. Et c’est ce qui arrive lorsqu’on tue ou torture une personne au nom d’une valeur. Quand nous mettons la valeur au-dessus de la nature, c’est que nous nions sa valeur pour en faire un monceau de possédables.
Le réel serait dépourvu pour nous d’intelligibilité et de signification si son existence n’était pas sur le chemin des valeurs. On abolirait cette intelligibilité et cette signification si l’on voulait qu’il y eût d’emblée identité entre l’existence et la valeur. Le monde n’a de sens que s’il est un acte de valeur et non un tas de valeurs.
La valeur jaillit toujours d’une rencontre.
« Quand nous mettons la valeur au-dessus des personnes, c’est que nous nions aux personnes leur valeur. »
Tout à fait d’accord, la paix étant davantage un état qu’une valeur, car elle permet de suspendre le bafouement de toutes valeurs que la guerre impose en niant tous dialogues, remplacés par les commandements (mais pas ceux de Dieu selon la Bible, en particulier le sixième).