Je suis artiste pour la paix parce que quand je me monte sur scene, j'ai l'impression de faire la paix avec mon âme et celle du public. Je me retrouve là, en lieu sûr, pour explorer les forces et les failles de nos coeurs, sans danger, sans jugement ni discrimination pour célébrer la beauté de l'humanité. Et si la vie était toujours ainsi ?"
C'est la paix et la justice pour tous que chacun d'entre nous souhaite et recherche. Contribuons à construire un monde meilleur, avec notre talent, quel qu'il soit !"
Parce que la paix est toujours à faire, en nous comme avec les autres, et que c’est par l’art que c’est le plus merveilleux de la promouvoir, de la défendre, de la fêter !"
Les mots de Louise Warren sur le dessaisissement et sur l’intensité préalable à la création me conduisent à Mozart et à Beethoven, à ma fille et à mon fils : je leur souhaite la paix… et travaille tous les jours à ce que ce vœu se réalise !"
La paix est loin d’être acquise. Avec l’explosion de l’industrie militaire dans le monde, on aura besoin de nos mots, notre musique, nos films, de notre art pour faire contrepoids. La culture est arme de construction massive."
Je suis artiste pour la paix... Sans la paix, pas d'avenir pour la planète. Contribuer à bâtir une culture de la paix me semble un devoir."
Je suis artiste pour la paix parce que la paix justifie l'espoir ."
Serge Chapleau
Menace à la démocratie ?
Une caricature de Serge Chapleau fait rire en montrant un chef démocratique de droite, Erin O’Toole, dépassé par l’extrémisme de membres de son parti plus à droite : des camionneurs complotistes, sexistes, racistes anti-autochtones et anti-canadiens-français ciblent surtout les libéraux par des drapeaux Union-Jack, des affiches et des pancartes violemment injurieuses. On rit déjà moins, quand une fibre de nous se sent honteusement solidaire, vu notre frustration face aux mesures de confinement qui nous affectent dans nos métiers artistiques de communications, compromis par les fermetures de salles.D’autant moins qu’il faut se souvenir de l’histoire du Chili qui vient tout juste cette année de se sortir du fascisme par l’élection in extremis d’un jeune leader de gauche et par une constitution nouvelle bientôt adoptée grâce à une cheffe mapuche. Mais souvenons-nous du Chili d’il y a cinquante ans où des difficultés réelles d’approvisionnement, aggravées par une inflation incontrôlable et une grève de camionneurs financée par l’extrême-droite et la CIA, avaient placé l’élu du peuple, Salvador Allende, dans une situation intenable au point de provoquer sa mort et l’irruption sanglante au pouvoir de généraux tortionnaires tel Augusto Pinochet pour plus d’un quart de siècle.
Dramatisons-nous ? Certes, mais nous inquiète la complicité des médias qui laissent aujourd’hui en leurs bulletins de nouvelles s’exprimer toutes les vagues de colère populiste des 9% non-vaccinés qui réclament la LIBÂRTÉ d’infecter la population et de polluer la planète par les gaz à effets de serres de leurs camions. Radio-Canada informe même les téléspectateurs des rendez-vous et de l’heure exacte où les Canadiens peuvent rejoindre « le convoi révolutionnaire en route pour Ottawa » depuis la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et l’Estrie : bravo, champions de l’information dirigée !
En Ukraine, qui menace qui ?
Notre position de paix en Ukraine lue hors du pays [1] est envoyée en vain à nos médias canadiens. La revoici, tue car peu propice à augmenter les profits de l’industrie militaire :
- Selon les statistiques colligées par le Stockholm International Peace Research Institute, les membres de l’OTAN dépensent annuellement depuis cinq ans en moyenne plus de mille milliards de U.S.$ pour leurs armées, soit près de 60% des dépenses militaires mondiales, alors que la Russie en dépense 17 fois moins, environ 3.4%.
- Des documents montrent en 1990 des dirigeants occidentaux donnant au leader Gorbatchev l’assurance qu’aucune expansion de l’OTANne viendrait compromettre la sécurité de l’Union soviétique; et pourtant 32 ans plus tard, l’OTAN, au mandat rendu caduc par la désintégration du Pacte de Varsovie, a fait campagne avec Trump pour augmenter les dépenses militaires de ses membres jusqu’à 3% de leur PIB. L’OTAN a en outre avalé quatorze pays appartenant auparavant aux sphères d’influence soviétique ou yougoslave: Albanie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie et visé la Géorgie et l’Ukraine. Et le Canada, au lieu de prôner l’usage de nos casques Bleus dans le Donbass ukrainien, se laisse imposer des achats démentiels (on parle de 350 milliards de $!) en chasseurs-bombardiers et frégates armées qui ne pourront qu’augmenter le nombre des 82 millions de réfugiés la plupart de guerres, répertoriés par l’UNHCR.
Mikhail Gorbachev approuve la réunification de l’Allemagne devant Hans-Dietrich Genscher et Helmut Kohl en Russie, le 15 juillet 1990. Photo: Bundesregierung Deutschland
- Alors que les armes nucléaires de la Russie représentent un très grave danger, le TIAN(Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires) appuyé par 133 (à ce jour, ratifié par 60) pays membres de l’ONU, avec l’appui du Secrétaire-général M. Antonio Guterres, serait en mesure d’éliminer peu à peu ce danger. Mais le Secrétaire-général de l’OTAN a INTERDIT à ses trente pays membres d’y adhérer ! M. Trudeau a même refusé de rencontrer l’hibakusha Setsuko Thurlow après le prix Nobel de la Paix qu’elle a reçu en décembre 2017 des mains du roi de Norvège pour son travail de paix effectué avec la Campagne internationale sur l’Interdiction de l’Arme Nucléaire (ICANW).
- En 1955, l’armée soviétique qui occupait encore le quart de la ville de Vienne a accepté de se retirer sous la condition que l’Autriche resterait neutre sans adhérer à l’OTAN, ce qu’elle a fait avec un développement remarquable et un fort appui au TIAN.
Retour à nos camionneurs
Le 28 janvier, grâce aux Boris Proulx et Anne-Marie Provost, le DEVOIR relate qu’aux États-Unis, les téléspectateurs du réseau Fox News ont pu entendre mercredi l’annonce exaltée de « 1,4 million de manifestants à Ottawa! En ce moment, au Canada, il y a l’une des plus grandes révolutions. [Les camionneurs] vont rester jusqu’à ce que [Justin] Trudeau démissionne ou qu’il nous redonne nos droits et libertés », clame un ex-hockeyeur canadien à l’animatrice Laura Ingraham. Fils de l’ex-président américain, Donald Trump Jr. qualifie de « patriotes » les participants au convoi contre la « discrimination médicale », tandis que le milliardaire Elon Musk félicite les camionneurs canadiens sur Twitter. Un membre d’un des nombreux groupes opposés aux mesures sanitaires « espère que Trudeau est en train de faire dans ses culottes », applaudi par Steeve Charland, figure bien connue du mouvement antimasque et ex-dirigeant du groupe identitaire La Meute, mieux connu que les Artistes pour la Paix grâce à nos médias sensationnalistes.
La police doit changer ses cibles
Le Service de police d’Ottawa sur un pied d’alerte, de même que le Service canadien du renseignement de sécurité, Michel Juneau-Katsuya est catégorique: « faire le lien avec ce qui s’est passé au Capitole le 6 janvier 2021 [2] n’est pas du tout tiré par les cheveux. Si la plupart des gens du cortège sont raisonnables, le danger provient de têtes brûlées », armées pourrait-on ajouter. L’autre problème selon nous ne serait-il pas que tous les moyens des polices montées et secrètes sont dirigés contre la gauche, les pacifistes, les écologistes, la Russie, la Chine et surtout les autochtones, par exemple, les Wet’suwet’en? Si nous avons félicité le gouvernement de consacrer 40 milliards de $ à l’amélioration de leurs conditions [3], la police reste encore majoritairement raciste et l’argent va toujours à la droite : la plateforme GoFundMe a récolté 7 millions de $ dont la plupart est retenue, en cas de manif non pacifique, une précaution utile face au témoignage suivant : « Je pense que ce qu’ils veulent, c’est carrément prendre le contrôle d’Ottawa, bloquer toutes les entrées, toutes les sorties», a exposé Sylvain Allard, un camionneur interviewé par le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime (qui vit son heure de gloire). Le routier de longue distance, Frédéric Bisson, qui ne compte pas participer au convoi, se désole plutôt du tort que peut faire la manifestation à l’image de sa profession dont il est fier. « Le discours s’est vraiment mis à déraper. […] À cause de ça, on va passer pour une gang de cowboys. »
[1] https://www.pressenza.com/fr/2022/01/appel-national-au-gouvernement-trudeau
Sur le thème « menace à la démocratie », il faut lire l’opinion informée que notre membre Claudio Zanchettin nous transmet:
http://plus.lapresse.ca/screens/9ac56989-087a-4d44-823e-1be8166f40bd__7C___0.html?utm_content=email&utm_source=lpp&utm_medium=referral&utm_campaign=internal+share