Le Parti Québécois ordonne le déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2

Le Parti Québécois ordonne le déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2

Maintenant que la fermeture de la Centrale nucléaire Gentilly-2 est confirmée, écrivez à la Première Ministre Marois et à l’opposition pour leur signifier votre appui à son démantèlement.

Il serait irresponsable de plonger les Québécois dans une aventure risquée pour notre santé, notre sécurité et nos finances publiques.

Voilà ce qu’on dit sur le site de la Fondation David Suzuki.

Plus de 7473 messages ont été envoyés. Aidez la Fondation à atteindre son objectif de 10000 messages!

http://action2.davidsuzuki.org/fr/gentilly-2

Voici une lettre signée par plusieurs artistes, écologistes et autres à l’initiative de Karel Mayrand de la Fondation Suzuki (10 octobre)

Gentilly 2: le délire économique doit cesser

La construction de Gentilly-2 a commencé en 1976. Son démantèlement se terminera en 2062. 86 ans de dépenses publiques pour 25 ans d’énergie. En annonçant dès son entrée en fonction le déclassement de la Centrale nucléaire Gentilly-2, le gouvernement Marois a pris la seule décision responsable, une décision que le gouvernement du Parti libéral avait tardé à prendre par pur clientélisme électoral. Le nouveau gouvernement a fait preuve de courage politique et il doit en être félicité. Mais le concert de désinformation alimenté par certains élus de la région de Trois-Rivières, par les chambres de commerce, par le Parti libéral du Québec et SNC Lavalin nous force à réagir.

Évalué à 1,9 milliards de dollars en 2008, le coût de la réfection est passé à 3, puis à 4,3 milliards, et il y a fort à parier qu’il dépasserait les cinq milliards s’il se réalisait, et ce sans compter les coûts futurs du démantèlement et de l’entreposage de 2500 tonnes additionnelles de déchets hautement radioactifs, au coût approximatif d’un million de dollars la tonne. Une fois l’ensemble de ces coûts inclus, le Québec se retrouvera avec une facture dont personne aujourd’hui ne peut prédire l’ampleur.

Pour soutenir l’économie de la Mauricie-Centre-du-Québec, devrions-nous accepter de lancer le Québec dans cette aventure financière qui a déjà l’allure d’un éléphant blanc ? Thierry Vandal a résumé la situation : les coûts du nucléaire explosent, le prix de l’électricité diminue. L’écart entre le prix de production et celui du marché rendra l’opération déficitaire. Selon Hydro-Québec, la centrale ferait perdre 215 millions par année à la société d’État sur toute sa durée de vie. Compte tenu des surplus d’électricité du Québec, cette énergie serait exportée à perte aux États-Unis. Les contribuables québécois devraient-ils financer les consommateurs d’électricité américains ?

Les tenants de la réfection se gardent bien également de dire que bon nombre d’employés de Gentilly-2 ont la sécurité d’emploi et seront redéployés ailleurs chez Hydro-Québec. Devrait-on investir plus de cinq millions de dollars par emploi pour maintenir coûte que coûte ces emplois en Mauricie? Ils omettent aussi de dire que 75% des activités d’Énergie atomique Canada sont réalisées en Ontario et que les retombées économiques de la réfection nous échapperaient en grande partie. Devrait-on financer des emplois en Ontario avec des fonds publics Québécois ?  

Finalement, SNC-Lavalin propose maintenant de procéder à rabais à la réfection de la centrale de Gentilly-2 et de l’opérer en signant un bail avec Hydro-Québec. Permettons-nous de douter de la capacité de cette entreprise de réaliser cette promesse alors qu’on n’a pu maîtriser les coûts et les délais de réfection de la centrale de Pointe Lepreau au Nouveau Brunswick et que les dépassements de coûts sont systématiques dans le nucléaire. Est-il prudent d’accorder à cette entreprise un contrat public d’une telle ampleur alors même qu’elle est présentement sous enquête pour de présumées malversations dans l’obtention du contrat de 1,3 milliards $ du CUSM ? 

La proposition économique des tenants de la réfection se résume à engloutir des fonds publics dans un éléphant blanc pour maintenir une activité économique qui serait générée à moindre coût par des investissements dans la reconversion de l’économie régionale. On ne peut que s’étonner que des acteurs qui accusent le nouveau gouvernement d’incompétence économique et qui prônent le contrôle des dépenses publiques soient si favorables au gaspillage de fonds publics lorsqu’ils en sont les bénéficiaires. Ce délire économique doit cesser. La décision de déclasser Gentilly-2 sert l’intérêt financier de l’ensemble des Québécois.

Antonio Pierre de Almeida, Jean-Martin Aussant, Gilles Bélanger, Dominic Champagne, Jim Corcoran, Louis Jean Cormier, Steven Guilbeault, Pierre Jasmin, Hugo Latulippe, Martin Léon, David Marin, Guylaine Maroist, Karel Mayrand, Éric Notebaert, Yann Perreau, Michel Rivard, Éric Ruel, Richard Séguin, Christian Simard, Vincent Vallières et Laure Waridel

Voici aussi le dernier communiqué par le Mouvement Sortons le Québec du mucléaire envoyé aux médias qui ne l’ont pas publié

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Mythes répandus sur Gentilly-2

Le MSQN appelle les libéraux et les opposants au calme et à la responsabilité

Trois-Rivières, le 26 septembre 2012 — Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire appelle les opposants au démantèlement de la centrale nucléaire Gentilly-2 au calme et à la modération. « Par leurs ultimatums, leurs images déconnectées de la réalité et par la présentation caricaturale des conséquences de la fermeture les notables locaux, le syndicat, le lobby nucléaire et le Parti libéral tentent d’exercer une pression indue sur le gouvernement Marois et de manipuler l’opinion publique. Le gouvernement a pris une bonne décision, qui va dans l’intérêt de tous les Québécois », a déclaré Christian Simard, de Nature Québec. « Le fait demeure que la centrale Gentilly-2 est coûteuse, inutile et sa gestion risquée. Cette centrale a déjà produit plus de 2 500 tonnes de déchets hautement radioactifs, que nous léguons aux générations futures. Il faut mettre fin à cette situation », ajoute-t-il.
Mythe 1  La sécurité de Gentilly-2: « Pas plus dangereux que de conduire une voiture » (Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières) –  « Plus sécuritaire ouvert que fermé » (SCFP)
Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a déclaré cette semaine que faire fonctionner une centrale nucléaire « n’était pas plus dangereux que de conduire une voiture » et, du même souffle, a appelé « au renversement du gouvernement ». Ce genre de déclaration, dans la lignée des « On va s’éclairer à la chandelle » (Michel Arsenault, FTQ) ou « C’est impossible qu’une centrale nucléaire explose » (ancien maire de Bécancour), rabaisse le débat. « On doit rappeler que la catastrophe de Fukushima (où il y a eu 7 explosions)…) a provoqué la création d’une zone d’exclusion totale de 20 kilomètres et qu’il est faux de prétendre qu’au Québec nous sommes à l’abri d’une telle éventualité. De plus, une centrale en opération émet quotidiennement dans l’environnement une quantité importante de radionucléides qui ne sont pas sans effets pour les humains et les habitats essentiels à leur existence », rappelle Michel Duguay, physicien nucléaire. « Et que dire de la déclaration du SCFP, qui juge que la centrale Gentilly-2 serait plus sécuritaire ouverte que fermée ? Sinon qu’elle heurte le sens commun », ajoute Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix.
Mythe 2 : « Le démantèlement sera plus cher que la réfection»
Sans aucun document à l’appui, les opposants déclarent que la fermeture et le démantèlement de Gentilly-2 coûteront plus cher que sa réfection. On veut simplement rappeler ici qu’à la note 13 de ses états financiers 2011, Hydro-Québec évalue à 729 millions le démantèlement et la disposition du combustible de Gentilly-2, alors que le coût de la réfection ne se ferait pas en bas de 3 milliards $ (http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/gentilly-2/201204/20/01-4517217-pas-moins-de-3-milliards-pour-gentilly-2.php). De plus, on ne peut pas vraiment opposer les coûts de démantèlement aux coûts de réfection, car il faudra un jour ou l’autre déclasser Gentilly-2 et que ces coûts ne pourront être évités. Les repousser d’une vingtaine d’années, advenant une réfection, n’aurait pour effets que de les accroître.
Un autre épouvantail économique vient de surgir : Hydro-Québec devra inscrire immédiatement une perte à ses états financiers advenant la fermeture de Gentilly-2 ce qui affectera le dividende versé au gouvernement. En créant une Société  Québécoise de démantèlement de Gentilly-2, cette situation pourra être évitée. Pour André Bélisle de l’AQLPA « Il faut voir le démantèlement de Gentilly-2 comme une occasion magnifique de développement d’expertise, non seulement dans le démantèlement de centrales, mais également en conservation et en efficacité énergétique, en nouveaux modes de production d’énergie et en robotique. Au lieu de développer une énergie chère et toxique, dont le prix s’élève en Amérique du Nord entre 15 et 20 sous le kilowatt/heure, pourquoi ne pas s’orienter vers des choix d’avenir ? ».
 
Mythe 3 : Une catastrophe pour l’économie locale et l’emploi
Au lieu de pronostiquer une catastrophe économique pour la région, les chambres de commerce devraient s’informer et lire l’étude commandée par Hydro-Québec sur les impacts d’une fermeture de Gentilly-2 qui dit qu’une « perte annuelle de près de 13 millions est prévue pour les fournisseurs régionaux de Gentilly-2 » (http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/gentilly-2/documents/DA8.pdf, page i). Ces pertes seront largement compensées par le fonds de diversification de 200 millions $ annoncé par le gouvernement. Il en va de même pour les pertes d’emploi directes, quand on sait que plus de 90 % des employés de la centrale ont la sécurité d’emploi et pourront en bonne partie être réaffectés au démantèlement.
L’ultimatum des libéraux : une position irresponsable
Au lieu de poser des ultimatums, comme de sommer le gouvernement de rencontrer le comité stratégique régional, et de rouler des mécaniques dans un contexte de gouvernement minoritaire, le Parti libéral devrait tenir compte du fait que le Québec est en période de surplus énergétique et placer le bien commun avant les petites stratégies partisanes . « Dans ce contexte  et en regard des risques liés au nucléaire, la seule solution sensée demeure le déclassement de Gentilly-2 et la diversification de l’économie régionale », mentionne Karel Mayrand de la Fondation David-Suzuki.
 
La CAQ semble opérer un virage salutaire mais connaît peu le dossier
Après voir qualifié d’« irresponsable » la non réfection de Gentilly-2, la Coalition avenir Québec semble se repositionner et veut maintenant attendre les chiffres avant de se prononcer. Toutefois, Monsieur Bonnardel semble souhaiter que la centrale continue de fonctionner pendant l’exercice de réflexion, ignorant sans doute qu’elle est présentement en arrêt et que son permis ne lui permet pas d’être en fonction après le 31 décembre 2012… Sortons le Québec du nucléaire note avec intérêt que l’économiste Claude Garcia, près de certains éléments de la CAQ, s’oppose fortement au projet de réfection.
 
En terminant, le mouvement Sortons le Québec du nucléaire réitère son appui à la décision du gouvernement Marois et demande aux intervenants économiques de cesser de semer la peur par des affirmations non fondées et de fausses informations..
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Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire a été créé en août 2008 à la suite de l’annonce du projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2. Le mouvement a pour objectifs de sensibiliser et de mobiliser les citoyens et les décideurs politiques concernant l’ensemble des enjeux sociaux, économiques et environnementaux touchant la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2.
Information : 
Christian Simard, Nature Québec, 418-928-1150, direction@naturequebec.org
Michel Fugère, Mouvement Vert Mauricie, 819-532-2073, mfugeremvert@sympatico.ca
Philippe Giroul, mouvement Sortons le Québec du nucléaire, 819-377-3810, msqng2@yahoo.ca