Aperçus de la cérémonie APLP du 14 février 2024 

1- Imagine – John Lennon❤️Art – Pablo Stanley 

 

2- Projection d’extraits de notre 40e anniversaire – 4 minutes :

 

3- La présidente SYLVA BALASSANIAN se présente et souhaite la bienvenue à tous :  permettez quelques mots de présentation de l’organisme ARTISTES POUR LA PAIX que je préside; on vient de voir un court extrait de notre 40eanniversaire, qui a eu lieu  le 28 septembre au Jardin Botanique, présidée par son directeur Michel Labrecque, à  la maison de l’Arbre Frédéric Back. Frédéric fut à la fois notre plus célèbre et plus  humble porte-parole de notre message de non-violence. Vous y avez entendu ma chanson qui prône l’accueil des immigrants. La vraie solution au débordement réel de  nos capacités d’accueil, selon les statistiques avancées par le Premier ministre François  Legault, serait de diminuer les dépenses militaires et les participations à l’OTAN du  Canada et d’augmenter son aide à l’ONU et à la lutte contre les changements climatiques en arrêtant de subventionner le pétrole des sables bitumineux. Car la  détérioration des conditions de vie force une centaine de millions de personnes, selon  l’UNHCR, de quitter leurs pays déchirés par nos bombardements (attaque de la Libye  en 2011, exportations du Canada de produits militaires offensifs et l’effet nocif de nos  considérables émissions à effets de serres.

Pour la projection des photos ce midi, je remercie la doctorante en environnement de  l’UQAM et bénévole APLP pour aujourd’hui, Barbara Guy. L’organisme sans but lucratif  auquel tant d’artistes ont choisi de s’identifier s’appelle Artistes pour la Paix : nous  sommes engagés en faveur d’une paix durable par le désarmement et la justice sociale.

 

Notre fondation date de 1983  quand Gilles Vigneault, Dolorès Duquette, Raôul Duguay, Margie Gillis, Yvon Deschamps, Judi Richards,  Raymond Lévesque, Jean Louis Roux et d’autres ont d’abord fait partie d’une organisation internationale coprésidée par : l’actrice suédoise Liv Ullmann et le chanteur américain Harry Belafonte, décédé il y a un an  formaient le PAND.

Nos co-présidents d’honneur Antonine Maillet et Richard Séguin, aptes à réconcilier fédéralistes et indépendantistes.

Nos membres du conseil d’administration ne sont élus que pour un an renouvelable, par  une assemblée générale annuelle souveraine, convoquée par notre site web. Je transmets le  micro à DANIEL GINGRAS, membre de nos C.A. pendant plus de trente ans. Bonjour à tous et toutes. Les Artistes pour la Paix favorisent les objectifs de l’UNESCO et  de l’ONU avec son Secrétaire général Antonio Guterres, en dénonçant toutefois que les  cinq membres permanents du Conseil de sécurité soient des pays nucléaires et parmi les  plus grands exportateurs d’armements au monde. Car nous dénonçons le militarisme, qu’il soit au Myanmar, en Corée du Nord ou aux États-Unis. Contre les manœuvres des riches armés qui abusent de leurs pouvoirs, notre engagement démocratique cherche, par son  influence, à valoriser l’autre, désarmé, démuni : le Tiers-Monde, les autochtones, les  femmes, les jeunes et les artistes, en particulier LGBTQI+.

 

Un demi-million de manifestants – une sorte de record mondial : les APLP en étaient.

Toutes les trente minutes, un enfant crève à Gaza, le Tiers-Monde du Tiers-Monde. Les  Artistes pour la Paix appellent Israël à obéir à la Cour Internationale de Justice en cessant  ses bombardements génocidaires et invitent le Canada, plutôt qu’à envoyer des dizaines de  milliards de $ d’armes en Israël, en Ukraine et à l’OTAN, à rétablir ses subventions à  l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le  Proche-Orient (UNRWA – qui compte treize mille membres à Gaza seulement).

Réunis aujourd’hui pour consacrer l’Artiste pour la Paix de l’Année, je rappelle les  artistes qui depuis 1989 ont reçu cette distinction. En trente-six ans, seize femmes et dix-neuf hommes ont été honorés + deux collectifs : les clowns sans frontières et les 7 doigts,  que je veux remercier, en particulier Nassib el-Husseini pour son aide précieuse. Les voici : En 1989, Daniel Lavoie, auteur-compositeur-interprète Richard Séguin, auteur-compositeur-interprète Armand Vaillancourt, sculpteur

En 1993, seule année avec ex-aequo, Florent Vollant, auteur-compositeur-interprète et Alex  Magrini, sculpteur-fondateur du Silence des Armes post féminicide 1989 de Polytechnique,  Suivis par Marie-Claire Séguin, auteure-compositrice-interprète,

Ginette Noiseux, costumière et directrice de l’Espace Go

Clowns sans frontières, organisme international

Josée Lambert, photographe

Marquise Lepage, cinéaste

Jean-Claude Côté, homme de théâtre

Martin Duckworth, cinéaste nommé, depuis, Prix du Québec

Karen Young, chanteuse

Luc Picard, comédien et réalisateur

Wajdi Mouawad, dramaturge

Dan Bigras, chanteur-comédien

l’Action Terroriste Socialement Acceptable : Annie Roy et son conjoint Pierre Allard Chloé Sainte-Marie, interprète actrice et chanteuse

Pascale Montpetit, comédienne

Dominic Champagne, metteur en scène

Anaïs Barbeau-Lavalette, cinéaste et autrice

Serge Lavoie, guitariste

Les 7 doigts de la main, collectif de cirque

Samian, slammeur, photographe et comédien

René Derouin, peintre-sculpteur

Aquil Virani, peintre

Robert Lepage, metteur en scène et comédien

En 2020, du théâtre Porte-Parole, Christine Beaulieu, Pascale Bussières, Annabelle Soutar  Dominique Fils-Aimé, autrice-compositrice-interprète,

L’an dernier, Jacques Goldstyn, alias Boris, dessinateur de presse et conteur,

Et cette année, …tadam !

…faisons durer le suspense puisque nous vous reviendrons pour cette annonce. En attendant, voici notre secrétaire-général PIERRE JASMIN.

Les observatrices auront remarqué, dans la nomenclature de Daniel, l’absence des prix  suivants : 1990, Andrée Lachapelle, comédienne ; 1992, Simonne Monet-Chartrand,  écrivaine ; 1993, Gilles Tremblay, compositeur ; 2001, la peintre et signataire du Refus  Global Marcelle Ferron, dont on célèbrerait le centenaire cette année ; et en 2005, Myra  Cree, animatrice à Radio-Canada et médiatrice pro-autochtone pendant la crise d’Oka.

Des hommages posthumes officiels des APLP ont été décernés à Hélène Pedneault, à  l’écrivain Bruno Roy qui fut aussi notre secrétaire, aux cinéastes Gilles Carle, Magnus  Isaacson, Arthur Lamothe et André Melançon, aux chanteuses Pauline Julien et Renée  Claude, à la poète Hélène Monette, ainsi qu’à Lucia Kowaluk, l’âme de Milton Park avec  son conjoint Dimitri Roussopoulos, notre ex-président de 1984 à 1991 qui nous offre ses  vœux depuis la Grèce d’où il veille sur les prisons turques surpeuplées de Kurdes.

Cette année, tout en ayant une pensée émue pour les décédés de 2023 Pierre Gauvreau,  Alain Chartrand, Zïlon, Louisette Dussault qui a aidé à la démarche canadienne en faveur  de la Bosnie et pour Christian Morin, secrétaire-webmestre qui nous manque si  cruellement, notre conseil d’administration rend hommage à HUBERT REEVES.

– pour ses présences lors de cérémonies montréalaises marquant le souvenir indélébile de  Hiroshima et de Nagasaki, organisées par le maire Pierre Bourque, où nous l’avons connu.

– pour son amour témoigné en tant qu’astrophysicien à notre planète, comme nous  remercions le docteur Amir Khadir et les savants Laure Waridel, Louise Vandelac, Michel  Duguay et Gordon Edwards pour la fondation du Mouvement Sortons le Québec du  Nucléaire, Lucie Sauvé et Guylaine Maroist, que nous avions nommée présidente avec son  film Gentilly or not to be, ainsi que nos trois soumissions (professeur Derek Paul et autres)  au BAPE présidé par Louis-Gilles Francoeur. L’organisation par Ugo Lapointe (Québec  Meilleure Mine) du Symposium International sur l’Uranium à Québec financé par les Cris  du Québec m’ont réuni à Gilles Vigneault et Karine Vanasse et pavé la voie pour qu’une  session du Bureau d’Audiences Publiques en Environnement présidée par Louis-Gilles  Francoeur déclare la société québécoise réfractaire à l’uranium et au nucléaire.

 

 

 

 

 

L’hibakusha Setsuko Thurlow, prix Nobel de la Paix 2017 avec la Campagne  Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires, nous a lancé un appel récent :  http://www.artistespourlapaix.org/aplp-contre-la-bombe-nucleaire-avec-setsuko/

Notre t-shirt mentionne le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires; car Setsuko était  aussi présente auprès de l’ambassadrice Costa-Ricaine Elayne White-Gomez, quand ce  traité a été adopté par 122 des Nations-Unies, mais attaqué par les 31 pays de l’OTAN dont  le Canada. Setsuko, qui réside à Toronto, a le projet de bâtir avec nous en août 2025 une  commémoration incontournable pour les 80 ans de Hiroshima, où elle a survécu, jeune  fille, à la terrible expérience de l’explosion de la bombe.

  

 

Revenons au bleu regard de Hubert, sachant considérer l’humanité avec une bienveillance  humaniste et écologiste engagée, témoignée dans les films de l’ONF tournés par Iolande  Cadrin-Rossignol en 2003, H. R., conteur d’étoiles, en 2011, Dialogues sous le ciel étoilé  et le tout récent en juin 2023, L’océan vu du cœur. Sans morale culpabilisatrice, le grand

père affectueux privilégiait une approche en douceur pour, avec Frédéric Lenoir, laisser un  monde habitable à nos enfants. Mais dans L’heure de s’enivrer (1986), l’affection s’est faite plus rugueuse, en dressant un portrait inquiétant des arsenaux nucléaires américain et  russe. Et dans L’espace prend la forme de mon regard aux Éditions l’Essentiel, un texte de  1995 illustré de photographies de Mohror, Hubert nous confiait son désarroi, lui qui avait  dû lutter pour que l’Institut qui portait son nom n’approuve pas le Plan Nord pro-uranium de Jean Charest. Je le cite :

L’incapacité chronique des humains à ne pas sombrer dans la bêtise et l’horreur est une  pierre d’achoppement majeure de toute interprétation « optimiste » du sens de la réalité et  de l’évolution. Un second message encore plus difficile à recevoir : l’horreur reviendra  sûrement. Si jusqu’ici elle nous a épargnés, c’est que nous avons eu de la chance. Il faut  se préparer à l’affronter. REFUSER d’y participer même passivement. S’entraîner à dire  non. Échapper à la logistique interminable de la vengeance. (…) Il y a toujours une bonne  raison et les massacres se poursuivent dans une séquence interminable. Le refus global est  la seule façon possible d’en sortir. Le prix à payer est d’y perdre la vie.  

Le prix à gagner est de sauver « la » vie.

 

Nos condoléances à Nicolas Reeves, prof titulaire en arts design architecture informatique à l’UQAM qui accepte l’hommage à son père dont l’aventure poétique a démarré en 1981 par Patience dans l’azur, vendu à un million d’exemplaires et traduit en trente langues.  Voici le parchemin offert à Nicolas ainsi qu’à tous nos APLP de l’Année depuis des années.

Les Artistes pour la Paix rendent hommage à Hubert Reeves en ce 14 février 2024 

Nos armes de paix sont le cinéma, la musique, les arts visuels et  médiatiques,  

la chanson, le théâtre, la poésie, la danse, le cirque…  

Nos armes de paix sont nos gestes et nos paroles  

Nos armes de paix sont nos engagements  

Nos paroles et actions résonnent dans le présent de ce monde  et trouveront écho dans les générations à venir 

Quand les hommes vivront d’amour 

les soldats deviendront troubadours 

textes de notre co-président d’honneur Richard Séguin

et de notre regretté co-fondateur Raymond Lévesque.

 

Hubert Reeves – manifestant dans la rue à Paris en 1995

 

La décision de notre C.A. le 12 novembre dernier d’attribuer le prix Artiste pour la Paix  de l’Année 2023 aux Cowboys Fringants fut unanime. C’était deux jours et demi avant le  décès de Karl Tremblay pour qui le gouvernement du Québec a organisé le même type de  « cérémonie d’hommage national » qu’à notre amie Lise Payette en 2018, montrant ainsi  l’importance de ce héros authentiquement populaire.

Le prof en philo Jean-Philippe A. Beaudin a écrit : « ils se sont toujours battus pour la dignité des faibles, celle des gens « ordinaires » qui vivent des problèmes, voire la misère,  et ils leur ont toujours donné le beau rôle dans leurs chansons, celui de la dignité ».  Catherine Durand et Mara Tremblay désignés par Richard Séguin pour leur rendre  hommage sont dans l’impossibilité de le faire, vu un concert commun à Alma, mais « elles  transmettent leur amour à leurs amis qu’elles considèrent des artistes vrais, impliqués, généreux et sensibles au monde qui les entoure, de grands ambassadeurs ! »

Leur attachement à notre écologie menacée, si clairement exprimé dans leurs chansons,  explique pourquoi, dès le 13 novembre, c’est à Jérôme Dupras, chercheur en économie  écologique, professeur à l’Université du Québec en Outaouais, que j’ai d’abord  communiqué notre décision. Les musiciens connaissent tous la qualité musicale  incontournable selon laquelle la basse est la clé de l’harmonie, en tous les sens du mot. Le  2e parchemin attribué ce soir sera donc remis au bassiste Jérôme Dupras.

Je donne le micro à l’APLP de l’an passé qui offre ce dessin d’hommage : Jacques Goldstyn

« Il y a des mots qui reviennent de façon récurrente dans les chansons des Cowboys  Fringants. Un qui me frappe en particulier : c’est le mot ‘’broche’’, mot bien de chez nous,  qui me fait toujours sourire : ‘’ Broche à foin’’, ‘’ Attache ta tuque avec d’ la broche’’. 

Et justement, par les temps qui courent, on a l’impression que le monde dans lequel on vit  est tout croche …et attaché avec d’la broche. C’est affligeant, c’est désolant. Indigne de la  civilisation des humains du XXIe siècle. 

On n’a pas le choix, il faut s’indigner, comme l’écrivait Stéphane Hessel en 2010. Voilà  pourquoi on a besoin de l’indignation déclamée, hurlée et chantée par les Cowboys. 

On a besoin de s’indigner pour une société de justice, pour la simplicité volontaire, pour  nos vieux abandonnés, pour les milieux humides, pour la lutte contre les changements  climatiques, pour les droits des autochtones, des femmes, des enfants, de tous les damnés  de la Terre, pour le droit des petites grenouilles faux-grillons et pour la paix sur la planète.  Ça va avec tout le reste. 

On peut compter sur toutes les chansons des Cowboys fringants.  

Toutes les chansons écrites et… celles qui sont à venir. Pour qu’un jour, nos enfants et nos  petits enfants ne voient plus « le Monde pleurer dans le rétroviseur ». 

Sylva : Que dire de la multi-talentueuse Marie-Annick Lépine, dont la ferveur enchante  grâce à ses prestations instrumentales diversifiées qui mettent le feu à la scène! Son  accordéon aussi séduisant que celui de l’Acadienne Marie-Jo Thério, et surtout son violon  de chasse-galerie endiablée que même ses danses échevelées ne réussissent jamais à  désaccorder, nous ont fait tomber sous le charme de l’artiste accomplie qu’elle est! Sans oublier sa créativité et son apport aux nombreuses chansons des Cowboys Fringants. Merci  à toi, Marie-Annick, tout notre amour!

Daniel : Enfin, pour la grande qualité de son français québécois, fidèlement livré par la  diction chaleureuse aux inflexions si mélodieuses de Karl Tremblay, compris et vivement  apprécié jusqu’en France, en Belgique et en Suisse, nous félicitons le parolier et guitariste  des Cowboys, Jean-François Pauzé. Ses mots imagés et engagés sont inoubliables! Et en  le voyant danser sur scène, on ne peut qu’observer le soin particulier qu’il a apporté à  l’aspect rythmique de ses vers, scandés par ses bottes ou swingés par ses espadrilles, avec  une farouche énergie communicative ! Merci, Jean-François !

 

Fin de la cérémonie avec la chanson « 8 secondes » diffusée sur l’écran de l’Atrium du Conseil  des Arts et entonnée par la salle quasi-déserte vu que les médias n’ont pas relayé notre invitation ;  sur la scène, de gauche à droite, Jacques Goldstyn, APLP de l’Année 2022, Barbara Guy, doctorante de l’UQAM, Pierre Jasmin, secrétaire général, Sylva Balassanian, présidente et Daniel  Gingras, membre du C.A. sont photographiés le 14 février 2024 à 13 heures!

Notre communiqué censuré contenait les premiers mots de la chanson 8 secondes. « Toutes  les 8 secondes, une de leurs chansons phares, un enfant crève au Tiers-Monde, parce qu’il  n’a pas accès à l’eau; …quand on sait qu’une toute petite fraction de tous ces budgets  militaires à la con pourrait abreuver les humains, leur assurer un lendemain, mais  l’Occident s’en lave encore les mains …et les multinationales croient que l’accès à l’eau  doit devenir commercial… » 

Que tous et toutes ici présents transmettent son message, pour pallier nos envois  interceptés. La cérémonie nous a permis d’au moins porter ensemble une culture de paix !

P.J.