Pourquoi les Artistes pour la Paix n’ont pas signé comme groupe cette année ?
- La mission des Artistes pour la Paix est de mettre de l’avant la paix, en insistant sur la nécessité de négocier qui vient en 7e petite place dans la déclaration publiée.
- Comme l’écrit Jean Bédard, est incontournable la déclaration du Secrétaire général Antonio Guterres devant l’Assemblée annuelle des Nations-Unies : « Notre monde est abîmé par la guerre, frappé par le chaos climatique, meurtri par la haine, couvert de honte par la pauvreté et les inégalités ».
- Son message endossé par la Chine, l’Inde, la majorité des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, l’Agora des Habitants de la Terre, le Cercle universel des Ambassadeurs de Paix, Pugwash etc., justifie un certain optimisme qui est hélas absent de la déclaration.
- La propagande de nos médias insiste sur la folie sans justification aucune de Poutine (« on ne négocie pas avec des fous, n’est-ce pas? »), ce que l’histoire contredit, que nous avons rappelée par trois articles écrits en 2014 et 2015 sur la guerre du Maïdan, priorisée par Harper et les militaires canadiens contre les deux traités de Minsk (ONU). Sans justifier l’invasion russe, elle l’explique.
Au moment où nos médias refusent d’entendre ou même de documenter (!) la demande prioritaire des Artistes pour la Paix de NÉGOCIER, réitérée depuis la fin février sous diverses formes, nous invitons les bilingues d’entre vous à prendre 12 minutes de leur temps pour regarder les débuts de deux documents que nous estimons essentiels dans la dénonciation de la propagande nord-américaine guerrière face à l’Ukraine :
Les 8 premières minutes de cette entrevue de l’ex-congressiste démocrate Dennis Kucinich déplorent la fermeture de Biden qui s’est assuré de CENSURER trente congressistes démocrates qui lui demandaient d’utiliser la voie diplomatique plutôt que la voie guerrière en Ukraine. Kucinich nous parle aussi du parti démocrate à l’époque de Kennedy qui déclarait : « Si les USA ne doivent jamais avoir à négocier sous l’effet de la peur, ils ne devraient jamais non plus à avoir peur de négocier ! ». M.Kucinich avait voté contre la guerre en Irak et contre la guerre en Libye. Il sera important d’en reparler APRÈS les élections de mi-mandat d’après-demain pour ne pas nuire aux chances ddémocrates.
Le documentaire suivant du 22 octobre 2022 est davantage sujet à caution, vu sa production russe. Mais il débute par le discours guerrier de Porochenko après son installation au pouvoir suite à la révolution du Maïdan : il montre à lui seul combien les Artistes pour la Paix avaient vu juste en écrivant leurs trois articles en 2014 et 2015 exprimant leur soutien aux deux traités Minsk négociés par l’ONU et en dénonçant les attaques ukrainiennes contre la population russophone du Donbass, préludes à la guerre de février dernier :
Enfin, les quatre artistes pour la paix qui ont payé et signé la déclaration d’Échec à la guerre la perçoivent comme une action urgente et nécessaire, quoiqu’imparfaite, pour contrer la propagande guerrière. Remarquons que dans cette déclaration, nous citions l’appel à la paix du pape, qui explique le nombre d’institutions religieuses qui ont endossé la déclaration d’Échec à la guerre, bravant ainsi les manipulations du gouvernement Trudeau. Quelle infamie que dans notre monde soi-disant libre, les pacifistes doivent rémunérer la presse pour se faire entendre, tandis que Radio-Canada et TVA restent totalement sourds à nos messages de paix ! PJ
On a demandé quelles étaient les perspectives du professeur émérite Jacques Lévesque, fondateur de l’Institut en Études Internationales de Montréal (UQAM) et spécialiste de l’URSS sur le conflit russo-ukrainien actuel :
« Je suis catastrophé de ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Ce que fait la Russie actuellement est abominable ». Mais, insiste-t-il, « la responsabilité de ce qui se passe actuellement est au moins à 50% du côté américain ». Pour lui, le conflit ne peut se comprendre sans y intégrer une dimension historique.
« Gorbatchev s’était battu pour que l’Allemagne réunifiée, grâce à lui, ne fasse pas partie de l’OTAN dans le cadre du processus de paix entre l’URSS et le monde occidental. On lui avait promis qu’elle n’irait pas plus loin vers l’est; ce qui a été bafoué. »
De plus, il ajoute que, « par la suite, tous les dirigeants russes à commencer par Eltsine ont toujours protesté contre l’élargissement de l’OTAN vers l’Est. À la demande des États-Unis, l’OTAN a officiellement promis à l’Ukraine en 1994 qu’elle deviendrait membre de l’OTAN. Elle n’a jamais osé le faire pour éviter une confrontation directe avec la Russie. Washington lui envoyait cependant de plus en plus d’armements sophistiqués, et subventionnait la construction de bases aériennes susceptibles de pouvoir recevoir des avions militaires de l’OTAN. »
« Bref, ce sont les Ukrainiens qui payent le terrible prix de l’extension de l’OTAN. On est donc très loin et pour très longtemps de l’Europe à laquelle Gorbatchev avait ouvert la porte. »