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Bruno Roy fut engagé à l’UQAM sous la recommandation du premier professeur en musique populaire dans notre histoire universitaire, Gaston Rochon, collaborateur de Gilles Vigneault. Se distinguant par son courage à aborder des sujets négligés dans les années 80 qui marquaient en nos universités le triomphe dogmatique à la Boulez, méprisant toute musique tonale, de Chostakovitch à la musique populaire, il est essentiel pour Bruno de retracer les débuts de notre chanson québécoise, qui avaient signifié pour lui sa délivrance personnelle de son statut d’orphelin débile qui permettait aux religieuses de recevoir des fonds du gouvernement fédéral par arrangement crapuleux ficelé par Duplessis. Une religieuse, à qui Bruno voudra une reconnaissance toute sa vie, remarque chez son pupille un éveil de sensibilité et de compréhension qu’elle va nourrir et qu’il cultivera par ses travaux, même universitaires.

À ce sujet, on peut lire l’ouvrage très récent intitulé La Chanson comme berceau de l’identité québécoise et sous-titré Mélanges en l’honneur de Bruno Roy sous la direction de Jean Nicolas de Surmont aux Éditions du Québécois.

Bruno va plus loin dans ses recherches que mon ami de Charlevoix Félix-Antoine Savard, en s’intéressant aux talents émergents tels Mary Travers (la Bolduc) et Clémence Desrochers. Consacrés à Paris, débarquent les Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Pauline Julien, Jean-Pierre Ferland, Raymond Lévesque à qui les APLP ont rendu hommage pour ses chansons engagées telle l’immortelle Quand les hommes vivront d’amour contre la misère et la guerre.

L’année 1961 voit la gloire des boîtes à chansons, même si c’est à l’auditorium de l’Université de Montréal que chante Claude Léveillée, accompagné par André Gagnon au piano, par Roland Desjardins et Yvon Deschamps à la batterie. Claude Gauthier, Gilbert Langevin, Pierre Létourneau, Monique Leyrac, Stéphane Venne, Diane Tell, François Cousineau et Diane Dufresne s’ajoutent aux Georges Dor et Renée Claude assez sensibles à notre cause pour siéger à notre conseil d’administration pendant une dizaine d’années. Suivra Robert Charlebois à qui Bruno consacre un ouvrage entier sur l’Osstidcho, une mémorable publication sur les fructueuses controverses sociales.

Ayant obtenu à l’UQAM une maitrise en études littéraires sous la direction de Jean Fisette, puis un doctorat en 1992 avec une thèse intitulée « Chanson québécoise à dimension manifestaire et manifestions 1960-1980 » , cette thèse» inspire notre mémoire sur la révolte étudiante et artistique menée par Dominic Champagne nommé APLP de l’année 2012 contre Jean Charest qui cherche à s’enrichir par l’exploitation du nucléaire et de l’amiante.

Enfin, quand Robert Dupuy tombe malade et ne peut plus assumer son admirable tâche de secrétaire – webmestre, nous faisons appel à Bruno qui répond oui malgré la surcharge de ses tâches à la tête des Orphelins de Duplessis et de l’Union nationale des écrivains québécois (UNEQ) pour qui ses démarches opiniâtres au ministère de la Culture leur procurera leur maison historique hélas remise en question au Carré St-Louis.