3 années aujourd’hui de souffrances ukrainiennes
Par Pierre Jasmin et les Artistes pour la Paix
Voici l’intolérable réalité de ce matin où on souffre dans nos âmes en sympathie avec le peuple ukrainien, grande victime de la guerre. On relit notre cri d’alarme envoyé il y a un an et demi, exacte copie ci-dessous relayée par beaucoup de médias, dont l’Association des Médias Communautaires du Québec, mais les médias mainstream n’ont rien changé à leurs plans de davantage de guerre et de bombes, et plus de souffrances principalement pour la population russophone du Donbas. Et depuis, à part Poutine et l’OTAN immuables hélas, on a vu les Biden, Trudeau et Scholz, hier, désavoués par leurs compatriotes conscients.
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui? Trump veut la fin de la guerre, pour des raisons que lui seul connaît mais qu’on soupçonne être d’abord racistes : alors qu’il appuie le « génocidaire » (Cour pénale Internationale) Nétanyahou, parce qu’il combat des Palestiniens bruns de peau, son cœur ne supporte pas la tuerie entre Blancs ukrainiens et russes.
Nous sommes pacifistes d’abord et avant tout et c’est pourquoi nous disons comme John Lennon : donnons une chance à la paix. Et à nos médias, reproduisez et écoutez les discours de l’ONU et d’Antonio Guterres, de même que toutes les ouvertures à un cessez-le-feu, …même venant de Trump.
1 1/2 an de souffrances ukrainiennes : SVP des NÉGOS!
2023/08/30 | par Artistes pour la paix L’Aut’Journal
S’il est clair pour tout le monde qu’une part majoritaire des souffrances ukrainiennes est attribuable à la Russie, hélas nos prises de position n’y exercent aucune influence, car moins d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notre lettre collective à Oleg Stepanov, ambassadeur russe au Canada, n’a reçu ni réponse, ni même accusé de réception[i], et fut en outre boycottée par les médias proguerre des pays de l’OTAN.
Les Artistes pour la Paix n’ont pas attendu l’appel du Bureau International de la Paix, la plus ancienne et plus grande organisation parapluie au monde pour les mouvements de paix (IPB), pour une Semaine de mobilisation mondiale pour la paix en Ukraine du samedi 30 septembre au dimanche 8 octobre 2023 dont « l’objectif commun est d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et aux négociations de paix pour mettre fin à la guerre en Ukraine ».
Dès le 26 février 2022, nous publiions l’appel de Pugwash international[ii], puis aussitôt après, celui de notre ami Riccardo Petrella fondateur de l’Agora des Habitants de la Terre[iii], du secrétaire général des Nations Unies António Guterres[iv], de l’ex-sénateur Douglas Roche[v], de son collègue humanitaire Ernie Regehr (Project Ploughshares)[vi], des pacifistes russes et ukrainiens emprisonnés par leurs gouvernements respectifs, du professeur Jeffrey Sachs[vii], président du UN Sustainable Development Solutions Network et du Sommet international pour la Paix en Ukraine de Vienne du 11 juin[viii], avec le mouvement mondial des femmes (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté – WILPF et Voix des Femmes – VOW) qui a la sagesse de se méfier autant des patrons ultralibéraux machos que des politburos mâles russes, chinois et coréens du Nord.
Au Canada, nos pressions (jusqu’en son ministère même toute la journée du 28 juin !) sur la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, ont frappé le mur de son intransigeance OTANesque : les AplP réclament depuis la chute du mur de Berlin l’abrogation de cette alliance militariste agitant le spectre de ses bombes nucléaires[ix].
Aux États-Unis, la pacifiste Medea Benjamin a été expulsée du Sénat quand elle y a interpelé le Secrétaire d’État Anthony J. Blinken : « Soyez un diplomate, pas un épervier de guerre ! ». Rappelons qu’elle est cofondatrice du groupe pacifiste Code Pink qui s’opposait en 2002 à l’invasion de l’Irak par George W. Bush, à laquelle un vrai leader libéral canadien, le Premier ministre Jean Chrétien, s’était objecté, évitant ainsi la complicité d’un massacre de plus de cent mille Irakiens, sans compter l’autre centaine de milliers de victimes qui ont suivi en Syrie.
L’Europe dont la mollesse de l’opposition à la guerre oscille de façon absurde entre une propagande déclarant la Russie vaincue (photo en couverture) ou alors une russophobie paniquée laissant croire que les armées de Poutine (sans Prigojine) pourraient déferler sur le continent fait semblant d’ignorer que les pays de l’OTAN sont au moins vingt fois plus armés, selon le Stockholm International Peace Research Institute, qu’on censure comme l’ONU. SCANDALEUX ! Indignez-vous avec nous, svp, en recopiant cet article directement à vos amiEs, pas sur les réseaux sociaux GAFAM, à boycotter par respect des journalistes qui ne sont pas responsables de la censure appliquée par leurs patrons!
[i] http://www.artistespourlapaix.org/signez-cette-lettre-contre-la-guerre-en-ukraine/
[ii] http://www.artistespourlapaix.org/?p=21744
[iii] http://www.artistespourlapaix.org/?p=21856
[iv] http://www.artistespourlapaix.org/censure-par-nos-medias-du-secretaire-general-des-nations-unies/
[v] http://www.artistespourlapaix.org/melanie-joly-ecoutez-ceux-qui-parlent-de-paix/
[vi] http://www.artistespourlapaix.org/affaires-mondiales-canada-alignees-sur-lotan
[vii] http://www.artistespourlapaix.org/la-vraie-histoire-de-la-guerre-en-ukraine/
[viii] https://www.pressenza.com/fr/2023/06/sommet-international-pour-la-paix-en-ukraine-vienne-10-et-11-juin-2023/
[ix] 23 mars 2023 http://www.artistespourlapaix.org/une-avenue-vers-le-desarmement-nucleaire/
Pourquoi nous ne faisons pas confiance à Zelensky pour faire la paix?
S’inspirer de Vaclav Havel…
Par Pierre Jasmin, Artiste pour la Paix, 21 février 2025
- Vaclav Havel et l’art du compromis
Je n’ai hélas pas connu personnellement Vaclav Havel, même en donnant pendant quatorze étés entre 1991 et 2005 classes de maître (sauf une à Piešťany en Slovaquie), concertos et récitals en République tchèque. J’ai donc eu le privilège de vivre le miracle de la Révolution de velours dans un pays aussi est-européen que l’Ukraine. La nomenclatura communiste au pouvoir, alliée de l’armée soviétique qui avait arrêté dans le sang la révolution de Dubcek était allée chercher en prison en 1989 un dramaturge humaniste pour l’installer sur le siège présidentiel. Le nouveau gouvernement Havel a accepté moins de trois ans plus tard la séparation, sans une goutte de sang versée, de la Tchéco-Slovaquie.
Cinq ans après le premier traité de Minsk (ONU) maltraité par notre ministre Baird complice du fascisant Porochenko, une espérance semblable en Ukraine surgit avec l’élection en mai 2019 du comédien Zelensky. Ce moment électoral inouï s’était déroulé au premier tour par la défaite de l’option confortable gazière russe (pour empêcher les vieux de mourir dans leurs logements mal isolés) représentée par la succession du président corrompu Ianoukovitch déposé par la révolution du Maïdan en 2014, puis, au second tour, du chef de l’État sortant, Porochenko. Mais au contraire de Havel, Zelensky, fort de 73,2 % des voix, s’est entouré de Bandéristes nationalistes qui l’ont menacé de mort pour qu’il bombarde le Donbass et joigne son pays à l’OTAN militariste, provoquant ainsi l’invasion russe de son pays. Dans un contexte de guerre dévastatrice, il a évité de se représenter en élections.
Notre gouvernement, Radio-Canada et les professeurs du genre Dominique Arel, seuls autorisés à prendre la parole (les Artistes pour la Paix sont censurés) imposent l’obstination d’un appui inconditionnel canadien à ce Zelensky corrompu par les armes et l’argent de Biden, contre l’imposition d’une paix voulue par les jeunes sacrifiés des tranchées du Donbass, ceux qui ont survécu, et par le duo improbable Poutine-Trump. D’autres arguments à lire en (i).
Ce point 1 était une « opinion » envoyée au Devoir mercredi qui ne l’a pas publiée. Le 20 février, Arel trônait parmi six confrères universitaires qui ont lâchement évité de contredire sa propagande pro-Zelensky, sauf Frédérik Gagnon de l’UQAM : voir point 7.
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Lviv et son histoire trouble
On blâme Poutine d’avoir voulu envahir l’Ukraine entière dès la fin février 2022 par son avancée près de Kyiv, qui avait pour but de bombarder les usines d’armements et de munitions situées dans la capitale et à Lviv. Pourquoi cette ancienne capitale de la Galicie qui a aussi porté le nom autrichien de Lwow, allemand de Lemberg et polonais de Lvov? La réponse est dans l’histoire trouble dévoilée en deux livres que j’ai lus de Philippe Sands, « Retour à Lemberg » et « la filière ». Avec une ambigüité complaisante qui a fait les délices de ses lecteurs d’extrême-droite chez Albin Michel, l’avocat franco-britannique raconte la saga romantisée de Charlotte, épouse nazie d’Otto von Wächter. Membre du parti nazi dès 1923, ce dernier est devenu, après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, deux territoires qui se signalèrent par l’extermination massive de Juifs qu’il voyait comme alliés de l’Union Soviétique bolchévique. « Le bel Otto » a fait l’apologie de Lemberg, endroit bien plus accueillant pour sa famille que Berlin et Cracovie, tant elle partageait entièrement l’idéologie nazie. Il échappera à la justice jusqu’en 1949, notamment par des complicités au Vatican.
Avant ses deux livres critiquables, Sands avait travaillé sur les horreurs du génocide au Rwanda, les massacres serbo-bosniaques, Guantanamo et l’invasion de l’Irak par Blair et Bush mais pas Jean Chrétien, à la suite de nos manifestations de masse à Montréal motivées par le refus de l’ONU de cautionner la guerre, vu les conclusions du Suédois Hans Blix innocentant Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive.
On lira aussi le livre de Sands, prophétique en 2006 de la marginalisation récente de l’ONU par Biden, Trump, Macron etc. Lawless World soustitré Torture made in USA (Music And Entertainment Books, 2009) où il dénonçait l’utilisation de la musique à Abu Ghraïb par les agents de la CIA et l’armée américaine condamnés en novembre dernier à verser des millions de $ pour dédommager trois victimes (mieux défendues que les milliers d’autres).
- 21 février : une historienne ukrainienne expose “le vrai » Zelensky
Accueillie par l’Université Clark (Atlanta), l’historienne Marta Havryshko, graduée et professeure de l’Université de Lviv (!), y a reçu des menaces de mort pour avoir critiqué l’extrême-droite ukrainienne à qui elle rétorque :
« Chaque jour, nous perdons des parties de territoire. Chaque jour, nous perdons des gens. Chaque jour, nos enfants souffrent d’attaques de missiles et de drones. Et on en ignore les conséquences.”
Elle commente ainsi pour Aaron Maté la destruction de sa patrie par une guerre de procuration livrée entre Russie et États-Unis, avec la complicité de Zelensky :
“Ceux qui veulent continuer ce désastre, cet enfer, dit-elle en s’adressant aux guerriers étrangers et à ceux qui l’ont critiquée pour avoir recherché la paix, SONT-ILS PRÊTS À SACRIFIER LEUR VIE, et celle de leur frère, fils et autre membre aimé de leur famille, POUR L’IDÉE ABSURDE D’OBTENIR VICTOIRE? « La Russie est plus grosse, pleine de ressources avec des amis puissants. Je ne peux concevoir que quiconque non mentalement dérangé puisse vraiment croire que l’Ukraine peut changer la situation sur le front et reconquérir les territoires perdus. »
Marta a observé des membres de sa famille forcés à combattre et à mourir pour cette guerre par procuration. Elle a présenté à Aaron Maté des actualités montrant l’armée ukrainienne en train de chasser et kidnapper des hommes afin de les forcer à devenir conscrits pour remplacer les soldats qui meurent (ou sont envoyés en hôpitaux).
« Qui va reconquérir ces territoires? Plusieurs de mes amis, plusieurs de mes parents sont enrôlés maintenant. Ils souffrent de pensées suicidaires, ils souffrent de désespoir ou de frustration intenses. Personne ne peut les remplacer à cause des problèmes de mobilisation forcée, et parce que nous manquons de main d’œuvre tout simplement. »
Et elle explique que tout ce monde (sauf les Néo-Nazis) blâme Zelensky :
« Sa popularité est descendue très bas (même si les canaux de télévision sont censurés). L’Ukraine sous Zelensky n’est plus une démocratie. »
L’Américaine Caitlin Johnstone renchérit que tous ceux qui n’appuient pas un cessez-le-feu sont des monstres (d’ignorance, ajouterais-je, pour atténuer son attaque).
- Babi Yar
La censure occidentale de la musique russe et même celle d’un génie tel Dimitri Chostakovitch est appliquée par exemple à l’excellent film italien le Rapt. En 2019, l’Orchestre Symphonique de Montréal et Nagano avaient programmé sa treizième symphonie avec le chœur où chantait le donateur David Sela. Par un long poème de l’Ukrainien Yevtuchenko (dont j’ai connu l’ex-épouse à Moscou en 1978 et en 1987, la poète Bella Achmadoulina), la symphonie Babi Yar, son chef d’œuvre, dénonce le pire pogrom de tous les temps, perpétré par des einsatzgruppen ukrainiens : 33 771 Juifs assassinés dans la nuit du 29 au 30 septembre 1941. Pourquoi les activistes pro-Nétanyahou ne disent pas un mot sur cette œuvre humaniste? Parce que l’OTAN appuie Israël?
- Chrystia Freeland vs Glenn Michalchuk
Nous ne reviendrons pas sur le rôle néfaste joué depuis 2015 par celle qui participera aujourd’hui au débat pour la chefferie du parti libéral, petite-fille d’un nazi ukrainien, et organisa l’horrible cérémonie de la Chambre des Communes qui ovationna Zelensky et le vieux soldat nazi Hunka, au grand désespoir de notre cher ami Glenn Michalchuk, président national de l’Association of United Ukrainian Canadians et activiste de paix à Winnipeg, qui a parlé avec les Artistes pour la Paix le 24 novembre au Contre-Sommet du Réseau Pancanadien pour la Justice et la Paix (ii).
- Le collègue David Mandel
et sa vision de paix appuyée par Sachs, Guterres, Swanson, Rabkin, Philpot, Saul, Seymour, Maté, Lorincz, Stone etc.
Professeur titulaire en sciences politiques de l’UQAM, David qui est juif a vécu une expérience meurtrie par la rupture ukrainienne du traité de l’ONU signé à Minsk en 2014 : il partageait ses étés avec des syndicalistes du Donbass ukrainien bombardés par le bataillon Azov; en voici une photo qui déclenche sur mon ordi des avertissements de la Gendarmerie Royale Canadienne à chaque fois que je la partage, même si mon intention n’est pas de prétendre que la nazification de l’Ukraine était un phénomène majoritaire dans la population. Mais là comme ailleurs, par exemple en Allemagne en ce jour d’élection où l’AfD augmente ses appuis par une féroce campagne contre les immigrants et l’illusion que plus d’argent à l’armée saura régler les problèmes, l’extrême-droite vociférante prend une place exagérée.
Appuyé par le professeur Jeffrey Sachs de l’Université de Columbia aussi conseiller d’Antonio Guterres, David Swanson de World beyond War écrit : « L’OTAN n’est pas ce que ses défenseurs imaginent qu’elle est. L’OTAN n’est ni légale ni légaliste. C’est une violation de la Charte des Nations Unies pour un groupe de nations de jurer de se joindre aux guerres des autres, et cela ne légalise pas, n’autorise pas, ne légitime pas ni ne sanctifie une guerre. » Amen pour les guerres britanno-américaines en Irak, en Syrie et en Afghanistan, au prix de centaines de milliers de morts. Avis aux journalistes qui mentent encore sur l’évidence.
- L’UQAM et la Chaire Raoul-Dandurand – forum du 20 février
Sept personnes invitées dont six profs d’université ont pris la parole en répétant les inepties médiatiques. Troisième, puis premier en ligne au micro pour poser des questions, l’organisation (qui me connaît) a interrompu la présentation quatre minutes avant l’heure prévue de 14 heures. L’opinion de PAIX n’est pas bienvenue chez les intellectuels qui la trouvent trop simpliste …et surtout antigouvernementale.
Les APLP n’aiment vraiment pas les dictateurs Poutine et Trump, mais s’ils arrêtent la guerre, sur ce point seulement, on les félicitera. Idem pour Elon Musk, s’il réussit à couper le budget militaire américain de moitié comme il dit en avoir l’intention. Les idéologues de gauche nous renient ? On les rassure qu’aussitôt ces deux objectifs atteints (?), on collaborera à la lutte de l’égalité, fraternité et liberté…
- Bonne nouvelle à Berlin avec l’obtention le 18 février d’un prix spécial au film
suivant que nous avons adoré pour son objectivité sur le Hamas et le sort dévolu aux civils de la Bande de Gaza par les bombardements israéliens qui ont décimé la famille de ce grand humaniste. Nos journaux n’en ont pas parlé (iii).
Conclusion : on nous critiquera pour avoir écrit un article trop long? Il faut ce qui faut pour contrer la propagande mur à mur de nos médias…
Si vous doutez de notre vision des choses, écoutez l’explication en anglais par Jeffrey SACHS, proche d’Antonio Guterres, professeur à l’Université Columbia où il dirige un comité pour préserver le climat et que nous suivons depuis deux ans! Plutôt qu’écouter les mensonges de Radio-Canada et des Justins, Trudeau, et Massie de la chaire Raoul-Dandurand, sur la guerre d’Ukraine (qu’il explique avoir été voulue par Nétanyahou, ce qui était nouveau pour moi!!!).
“This is a war that never should have happened,” says Sachs, who faults “U.S. provocations” like the expansion of NATO for laying the groundwork for Russia’s invasion in 2022. In holding these talks directly with Russia, “the Trump administration, for the first time, is telling the truth about the fundamental causes of this war,” adds Sachs, who thinks that Biden was the worst war hawk. À écouter sans faute: https://www.youtube.com/watch?v=hA9qmOIUYJA