Le chanteur Harry Belafonte, sur scène le 24 septembre 1988 à Paris © 2023 AFP

Harold George Bellanfanti Jr., dit Harry Belafonte, est un chanteur, compositeur, acteur et militant des droits civiques américain, né le 1ᵉʳ mars 1927 à Harlem d’un père martiniquais et d’une mère jamaïcaine, dans la ville de New York, et mort le 25 avril 2023 dans la même ville d’une insuffisance cardiaque, sa femme Pamela à ses côtés.

Par Pierre Jasmin, (avec des remerciements à Maggy DONALDSON et Nicolas REVISE)

Sa mort vient d’être saluée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la directrice de l’Unicef, Catherine Russell. Bernie Sanders, a vu en « Harry Belafonte pas uniquement un grand artiste du divertissement, mais un dirigeant courageux dans la lutte contre le racisme et l’oppression des travailleurs ». L’artiste John Legend, a souligné mardi la dimension « subversive » et « révolutionnaire » des « messages » contenus dans les chansons de Belafonte.

Son action pour la lutte pour l’égalité raciale devient cruciale, en effet, pour le chanteur devenu acteur, qui se rapproche alors des combats politiques de la gauche et se lie avec l’icône Martin Luther King, qu’il soutient financièrement. Notre moteur de recherche étant encore non réactivé, il nous est difficile de retrouver toutes les infos à son sujet, y compris sa participation à un festival montréalais où nous l’avions rencontré ainsi qu’à un film américain récent BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan où il jouait le rôle d’un vieux militant anti-raciste relatant ses blessures au service de la cause : même Spike Lee suspendait son humour pour cette scène dramatique! Jusqu’à cette année 2018, il a poursuivi ses batailles, s’opposant à la guerre en Irak menée par le président républicain George W. Bush, qu’il a accusé à raison d’être un « terroriste ».

Il fut aussi un militant contre l’apartheid en Afrique du Sud, contre le sida et un admirateur du président vénézuélien Hugo Chavez. En 2014, il reçoit un Oscar d’honneur car « dès le début de sa carrière, il a choisi des projets mettant en lumière le racisme et les inégalités ». En décembre 2021, il s’était vu décerner le titre de chevalier de la Légion d’honneur des mains de l’ambassadeur de France aux Etats-Unis.

On écoutera ses chansons légendaires Matilda, Dey – Oe, Jamaica Farewell qui lui ont valu plusieurs disques d’or.

Et maintenant l’information qu’on ne retrouve sur aucune de ses biographies : il a fondé avec l’actrice suédoise Liv Ullmann l’association Performing Artists for Nuclear Disarmament qui a attiré l’attention d’Yvon Deschamps, Gilles Vigneault, Margie Gillis, Judi Richards, Raymond Lévesque, Georges Beaudereau et la première coordonnatrice du mouvement, Dolorès Duquette, en comptant sur Raôul Duguay, Gilles Marsolais et Jean-Louis Roux qui ont alors fondé les Artistes pour la Paix comme antenne québécoise de PAND, hélas dissouts deux ans plus tard.

Les Artistes pour la Paix sont donc doublement orphelins.