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Manifestation pacifiste courageuse en Colombie

Appel pour une paix mondiale et neuf questions canadiennes

Nous avons joint notre signature (identifiée par ces chers Européens si anglophiles comme Artists for Peace !) à l’appel lancé hier à l’ONU par Riccardo Petrella et l’Agora des Habitants de la Terre, immédiatement diffusé sur les réseaux POUR et Pressenza.

D’ici le 21 septembre, Journée internationale de la Paix – ONU, Les Artistes pour la Paix enverront leur série de neuf questions au gouvernement Trudeau. Plus de cent personnalités cosignataires estiment que le gouvernement canadien, lors de son discours du trône du 23 septembre, aura un sérieux réexamen de conscience à faire dans sa conduite des Affaires extérieures, s’il veut revenir à un équilibre minimal souhaité [1]. Il n’est pas trop tard pour y joindre votre signature pro-ONU, qui fêtera ses 75 ans.

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Neuf exemples de faux pas dans la politique panaméricaine canadienne

à Cuba, le Canada creuse une distance avec un gouvernement aux interventions médicales exemplaires pour la prévention des pandémies en divers pays Africains;

au Venezuela, plutôt que de se joindre aux médiations proposées par le Mexique, la Norvège et l’Uruguay, le Canada, fait pression militaire sur le président élu ‎Nicolás Maduro, et alors qu’il se targue d’être grand défenseur de la liberté d’expression et de la démocratie, reçoit en grandes pompes l’autoproclamé “président intérimaire”, la marionnette Juan Guaidó, en refusant à teleSUR, chaîne d’information vénézuélienne, l’accès aux travaux du groupe de Lima lors de cette rencontre tenue à Ottawa en début d’année;

en Colombie [2], il s’allie avec le président Iván Duque, un protégé de l’ex-président d’extrême-droite proche des paramilitaires terroristes, Álvaro Uribe;

en Haïti, où il avait participé au kidnapping en 2004 du président Aristide pour l’expédier en République centrafricaine (tel que relaté par Noam Chomsky dans Qui mène le monde ?), le Canada avec l’Organisation des États Américains facilite la prolongation illégale du mandat du Président corrompu Jovenel Moïse jusqu’à février 2022;

en Bolivie, le Canada a appuyé le coup d’État fomenté par un groupe de propriétaires pétroliers, qui n’ayant jamais accepté la société plurinationale de l’ex-président autochtone Evo Morales, ont annulé sa légitime élection pour installer une présidente autoproclamée, l’évangéliste Jeanine Áñez. Selon Pressenza « non seulement [elle] réprime la population, pourchassant et emprisonnant dirigeants et militants politiques en provoquant des massacres, mais [elle] détruit aussi de manière systématique le modèle social, économique et les avancées réalisées par le gouvernement renversé du Movimiento Al Socialismo (MAS). Aujourd’hui, le pays est confronté à la pandémie de Covid-19. Morales rappelle que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait recommandé une quarantaine stricte en Bolivie que la présidente de fait n’a pas appliquée, et que la situation des familles les plus modestes s’est gravement détériorée dans des régions comme le département du Beni, le plus touché aujourd’hui par l’expansion rapide du Covid-19 »;

au Chili, le Canada appuie le gouvernement policier du président Sebastián Piñera;

en Équateur, il appuie l’autocrate Lenin Moreno;

au Brésil, sans appuyer ouvertement le président fasciste Jair Bolsonaro, le Canada n’a pas protesté contre le fait que trois ministres successifs de la Santé aient été « démissionnés » à cause de leurs efforts anti-COVID-19, alors que le pays est le troisième pays au monde le plus infecté, après les États-Unis et l’Inde qui l’a dépassé depuis peu;

OAS_logoau Honduras, comme au Guatemala où les gouvernements « élus » sont installés par la CIA, Pressenza nous informait que le 4 septembre, Julio Andrés Pineda Díaz, militant pour la paix au sein de Monde sans guerres et sans violence (MSGySV), a été retrouvé les mains liées, avec des traces de torture et des impacts de balles dans la tête. Comme le dénonce André Jacob, le Canada n’a dit, ne dit et ne dira probablement rien au sujet d’un tel crime. Business as usual à l’OAS !

L’essence des Artistes pour la Paix

Une nouvelle cérémonie est prévue le 21 septembre à onze heures, à l’occasion d’une cérémonie de la Ville de Montréal honorant Lucia Kowaluk, artiste pour la paix posthume. Hélas raccourcie vu la pandémie, elle honorera nos Artistes pour la Paix dans la tradition de l’an dernier, lorsque les APLP avaient choisi de distinguer les artistes engagés suivants :

– pour une humanité antiraciste : le fondateur de la compagnie théâtrale Ex Machina, Robert Lepage dont Slav et Kanata ont provoqué une salutaire et remuante remise en question, a aussi questionné la science (la face cachée de la lune avec Yves Jacques);

– pour un art non élitiste : Nathalie Bondil et ses expos sur Miles Davis (Black lives matter!), Cuba : art et histoire de 1868 à aujourd’hui, Imagine: The Peace Ballad of John and Yoko, jusqu’à l’inauguration du Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, toutes pilotées par l’ex-directrice générale du Musée des Beaux-Arts de Montréal;

– pour sa participation à Hambourg en 1983 au spectacle mythique des Performing Artists for Nuclear Disarmament et pour la coalition Eau-Secours qu’il a cofondée avec Richard Séguin et la regrettée Hélène Pedneault en 1997, nous avons nommé Raôul Duguay;

– pour une société capable de protéger des prisonniers politiques manifestant en faveur de la justice sociale, malgré les durs moments d’octobre 70 où Pauline Julien et son compagnon poète militant Gérald Godin connurent la prison, un prix posthume accordé en présence de la fille de la renarde, Pascale Galipeau.

Radio-Canada et Le Devoir [3] ont hélas boudé cette année nos articles sur les 75 ans des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki et ne semblent guère en voie de publiciser les 75 ans de l’Organisation des Nations-Unies, justement érigée pour remplacer les bombes par la diplomatie. Mais on constatera que nos lauréats 2020 sont bien dignes de la persévérance APLP à défendre la paix, en mettant en valeur par leur art des vérités historiques, sociales et scientifiques.


[1] http://www.artistespourlapaix.org/?p=18912

[2] https://www.pressenza.com/fr/2020/09/le-monde-exige-la-paix-conference-internationale-pour-la-mise-en-oeuvre-de-laccord-de-paix-final/

[3] Fin août, le rédacteur en chef Brian Myles a poussé l’injure jusqu’à prétendre en éditorial que le mouvement antinucléaire est devenu quasi-inexistant, alors que son journal a commis l’insulte de censurer tous les articles écrits par les Artistes pour la Paix ou par l’Aut’Journal depuis le 7 juillet 2017, jour où une majorité de 122 pays avaient appuyé à l’ONU le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires.