Par Pierre Jasmin, Nancy Brown et William Sloan

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La cloche de la Paix. Photo Ville de Montréal

La cérémonie commémorant Hiroshima à Montréal aura lieu comme chaque année le 5 août au Pavillon japonais du Jardin Botanique, lundi à 19 heures : ainsi la cloche, don de la Ville de Hiroshima à la Ville de Montréal, sonnera le glas en synchronicité avec l’heure du bombardement, car 12 heures de décalage avec le Japon nous amènent au fatidique 6 août 1945, il y aura 74 ans. Toronto, Ottawa, Kingston, Victoria et la région de Kootenay auront aussi leurs cérémonies, nous informent International Peace Bureau et Public Response (Steve Staples).

Guylaine Maroist et Judi Richards représentaient les APLP en 2015, avec Armand Vaillancourt et Robert Del Tredici.

C’est en 1998 que Montréal se jumelait avec Hiroshima, sous le maire Pierre Bourque, grâce à l’intercession de monsieur TANAKA qui sera présent demain aux côtés de Misa Hirai, épouse de l’ancien délégué général du Québec au Japon, le professeur Claude-Yves Charron (qui fut aussi vice-recteur de l’UQAM et directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal). Sans être formellement invités, des membres des Artistes pour la Paix (Nancy Brown, Bill Sloan, Pierre Jasmin, Martin Duckworth cinéaste auteur de Plus jamais d’hibakusha (1983), Nathan McDonnell, des Mémés déchaînées & Raging Grannies), des membres de LEAP Montreal, d’Amnistie Internationale et du Mouvement Québécois pour la Paix, de même que Michael Dworkind ( Professionnel-les de la Santé pour la Survie Mondiale) seront présents.

Le maire Coderre et le consul Kuromitsu font sonner la cloche d’Hiroshima

Le maire Coderre et le consul Kuromitsu font sonner la cloche d’Hiroshima en 2015.

À Toronto, les cérémonies de commémoration d’Hiroshima plus imposantes, ouvertes au public du centre-ville, contiennent des réflexions cruciales sur le désarmement mondial amenées par celle qui les anime traditionnellement, Phyllis Creighton, membre de Pugwash et de Science for Peace, une amie de Setsuko Thurlow récompensée par le Prix Nobel de la Paix décerné en 2017 à ICAN.org. Sans aucun doute, celle qui les présidera cette année le 6 août, Ray Acheson, « politisera [1] » la cérémonie, étant Directrice de Reaching Critical Will, disarmament program of the Women’s International League for Peace and Freedom fondée en 1915 (elle sera notre invitée spéciale à Montréal pour Convergence Septembre 21 : des articles suivront).

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2018 : André Michel.président des APLP en compagnie de M. André Dorais et M. Yuji Kubo, consul du Japon.

Les commémorations de ce massacre de près de deux cent mille femmes, vieillards et enfants (si on additionne les victimes de Nagasaki bombardée trois jours après en 1945) se tiendront cette année moins d’une semaine après la terminaison officielle du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires qui, avant que le président Donald Trump le déchire sous les conseils de John Bolton, liait Russie et États-Unis depuis sa signature en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

Le Secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, a été sévèrement blâmé par le Directeur Exécutif de l’Association pour le Contrôle des Armes (USA), M. Darryl Kimball, pour avoir approuvé la décision américaine de déchirer le traité sans plan réaliste pour résoudre la crise. Si le développement inacceptable par la Russie de son missile 9M729 méritait une ferme réponse, installer des missiles Cruise américains de courte portée en Europe orientale compromet plus sérieusement la sécurité du monde. Le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, a vivement déploré cette brèche dans la sécurité qui ouvre la porte à une militarisation croissante du monde, contre tous les objectifs de lutte aux changements climatiques, les armées étant les + gros consommateurs de pétrole au monde.

À lire aussi : nos articles sur les cérémonies de 2018 , 2017 et 2015.


[1] Cela a toujours été, depuis 1984 où les Artistes pour la Paix participent avec Hubert Reeves et Frédéric Back, la crainte de « responsables municipaux » de laisser ces « irresponsables » faire les liens politiques qui s’imposent entre Hiroshima et utilisateurs de la bombe nucléaire, telle l’OTAN.