Marées humaines contre les $ guerriers

Par les Artistes pour la paix 9 octobre

Barcelone-Palestine Libre Photo Raquel Paricio diffusée par Pressenza.com, 5/10/2025

1- La force du nombre – Raquel Paricio

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue le 4 octobre dans de nombreuses municipalités espagnoles (photo ci-haut de Catalans rassemblés à Barcelone) et chez nous à Montréal, pour exiger une fois de plus la fin du génocide israélien contre le peuple palestinien. On remarquait à New-York une centaine de manifestants juifs hassidim avec des pancartes, sans doute bénies par notre collaborateur Yakov Rabkin, où on pouvait lire judaïsme vs sionisme.

« Lorsque la société se lève pour défendre le droit à la vie, lorsqu’elle se bat pour l’humanité elle-même, quelque chose s’enflamme dans les consciences qui va au-delà de l’arrêt d’une série d’atrocités. Se rassembler ne consiste pas seulement à rassembler des corps : il s’agit de créer une conscience collective qui transforme les émotions, les perceptions et les comportements. Nous crions des slogans, dénonçons les violations des droits humains et nous tourmentons contre l’industrie de l’armement, mais un rejet profond n’est pas seulement une analyse rationnelle : c’est une expérience émotionnelle et viscérale partagée. C’est la communion dans laquelle nous nous reconnaissons tous comme partageant une seule voix et un objectif commun. C’est là une mystique sociale. Ce 4 octobre, dans de nombreuses villes, cette mystique s’est à nouveau fait sentir. Cela ouvre peut-être la porte à l’espoir, à la foi en quelque chose de nouveau qui n’est pas encore arrivé et qui s’éveille en ces temps de véritable besoin. Ce 4 octobre était l’un de ces jours où les multiples crises que nous traversons quotidiennement pourraient inverser la tendance. La plus grande valeur sur laquelle nous pouvions compter était peut-être celle des gens eux-mêmes, qui, loin des institutions vétustes, pouvaient construire de nouveaux ponts vers de nouvelles voies. Ayons confiance que cette force humaine collective surmontera l’antihumanisme qui s’installe de plus en plus partout. Espérons que le rejet de la violence marque le début d’une véritable transformation où la dignité des peuples prévaudra sur la barbarie, » écrit Raquel Paricio, professeure titulaire d’un doctorat en Art et Technologie, selon Pressenza.com.

Les manifestants internationaux réclamaient aussi la libération des nouveaux otages, ceux emprisonnés par Israël pour avoir voulu apporter vivres et médicaments aux Gazaouis qui meurent de faim, y compris leurs otages israéliens. On pourra d’ailleurs compter sur la propagande honteusement relayée par nos médias de multiples organisations juives d’Amérique du Nord qui à partir de lundi prochain inonderont nos médias « objectifs » de « photos scandalisées » d’otages juifs amaigris, sans mentionner que c’était aussi le cas de leurs geôliers, à cause de la famine organisée par Israël : voir les infos censurées de Francesca Albanese, représentante de l’Office de Secours de l’ONU en Palestine.

Aujourd’hui, le sujet de notre inquiétude au Québec est Nimâ Machouf arrêtée illégalement hier matin au large de l’Égypte dans des eaux internationales sur son bateau baptisé avec raison Conscience. L’épidémiologiste, épouse d’Amir Khadir, était candidate NPD, arrivée très bonne deuxième dans ses deux dernières luttes électorales contre le ministre qui a renié ses convictions écologiques, Steven Guilbeault, dans la circonscription de l’UQAM. Mais saluons la ministre des Affaires étrangères Anita Anand qui a bien répondu à nos demandes en réclamant d’Israël la libération des prisonniers canadiens, membres de diverses flottilles.

2- Radio-Propagacanada

Radio-Propagacanada nous offre ce jeudi matin le discours traduit du Premier Ministre Carney (dont Dimitri Soudas nous rapporte qu’il n’a fait que 17% de ses discours en français depuis son entrée en fonction). Si le PM se réjouit comme nous tous de la libération promise des vingt otages encore vivants israéliens, en saluant les efforts pour la paix du Qatar (même s’il fut bombardé par Nétanyahou), de l’Égypte et de la Turquie, il ne condamne pas les bombardements de Tsahal qui se poursuivent encore, mettant en danger ces mêmes otages et tuant d’autres femmes et enfants palestiniens. Il ne se réjouit pas non plus de la libération de la centaine de Palestiniens, pour la plupart emprisonnés injustement. Radio-Canada inclut dans son reportage télévisé de ce matin un Israélien sceptique d’une entente qui va remettre en liberté un autre « Sinwar » terroriste. Malgré ses reportages courageux et anti-propagande de ses journalistes sur le terrain Marie-Ève Bédard, Sophie Langlois et Azeb Wolde-Georghis que nous admirons, jamais à notre connaissance Radio-Canada, ni d’ailleurs les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPM-E), n’ont appuyé la demande 2024 de la Cour Pénale Internationale ONU que Sinwar et Nétanyahou soient emprisonnés à La Haye pour leurs crimes de guerre. Sinwar, dont la famille a été impitoyablement massacrée par Tsahal, était le principal organisateur de l’action terroriste du 7 octobre 2023 contre un festival de musique : il aurait pu finir ses jours dans une prison européenne confortable.

En diffusant mieux les manifestations et déclarations contre la guerre du monde entier, en particulier celles du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Radio-Canada favoriserait la paix, qui n’est pas l’œuvre personnelle de Donald Trump, comme le modèle américain de réussite individuelle veut nous faire croire erronément.

Pierre Jasmin