Le pacifisme, c’est à la fois un cri du cœur et un appel de la raison.

Être pacifiste, c’est refuser de considérer la guerre comme inévitable. C’est croire, au contraire, que l’élimination de la guerre est possible et qu’elle sera la plus grande conquête de l’humanité. C’est penser que l’on qualifiera un jour de temps barbares cette époque où l’humanité considérait la guerre comme un moyen de régler les conflits entre les humains.

Être pacifiste, c’est comprendre que la guerre, en plus d’être cruelle, dévastatrice et polluante, est inefficace comme solution à long terme des problèmes qu’elle prétend régler. La pseudo victoire des Etats-Unis sur l’Irak prouve, une fois de plus, que la solution par la force demeure une grande illusion.

Être pacifiste, c’est refuser l’axiome « si tu veux la paix, prépare la guerre » et travailler, au contraire, à obtenir la paix en préparant la paix.

Être pacifiste, c’est savoir que la guerre et les industries qui en découlent ne sont pas, comme on voudrait nous le faire croire, de bons leviers économiques, et que toute conversion des industries de guerre en industries de paix assurerait une plus grande prospérité économique en même temps qu’une détente entre les peuples.

Être pacifiste, c’est travailler à transformer les mentalités individuelles et collectives, afin qu’un jour on en arrive à bannir la guerre et toute autre forme de violence comme moyen de résoudre les conflits. Cela se produira au moment où les individus et les États auront compris que, pour arrêter la course aux armements et les dangers qu’elle fait courir à l’humanité, il faut confier à une institution supranationale, qui adhère à une philosophie de non violence, le soin d’assurer la paix sur l’ensemble de notre planète. Cela donnera aux nations la chance de réaliser que la force des armes n’est pas un facteur propice à leur autonomie et leur sécurité. À moins que l’humanité ne renonce entre-temps à la notion d’État telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Débarrassée du spectre de la guerre, l’humanité pourra se consacrer avec confiance et efficacité aux défis colossaux qui attendent les générations futures : l’écologie planétaire et l’abolition des inégalités honteuses entre les pays autant qu’entre les individus. Alors pourront se développer pleinement les arts, les sciences et les techniques, au service d’une meilleure qualité de vie.

Pour l’humanité, il n’y a plus de moyen terme : il faut choisir entre le militarisme, qui entretient la mentalité guerrière des peuples, et le pacifisme.

Nous, Les Artistes pour la Paix, avons déjà fait notre choix.