Invitation fut faite à tous les membres (ou artistes intéressés futurs membres  ou amiEs de la cause pacifiste), le 21 septembre Journée internationale de la Paix selon l’ONU. L’Assemblée générale annuelle des Artistes pour la Paix s’est tenue au théâtre Prospéro, 1371 Ontario est, Montréal.

L’ordre du jour :

0 – Ouverture de l’assemblée, mot de bienvenue: les membres et visiteurs présents se présentent (plusieurs nouvelles têtes!)
1- Lecture et adoption de l’ordre du jour
2- Lecture et adoption du procès-verbal de l’assemblée générale du 15 septembre 2014: Jean-François Garneau, secrétaire
3- Rapport des activités de l’année 2014-2015 : Judi Richards et Pierre Jasmin, v-p
4- Rapport 2014-2015 de la trésorière Diane Croteau
5- Mot de la présidente Guylaine Maroist: projets et orientations
6- Proposition de modification mineure de nos statuts et règlements (voir  sur notre site) : il a été voté à l’unanimité d’enlever au point 7.3 : «Il ou elle doit aussi présenter un discours d’intention et fournir un bref CV. »
7- Mise en candidatures et élection du nouveau C. A.
8- Suggestions de l’assemblée
9- Remerciements au Théâtre Prospero pour son accueil.
10- Levée de l’assemblée

Une première brève réunion du nouveau C.A. afin de nommer un exécutif a immédiatement suivi la fin de l’Assemblée générale annuelle (de 21 heures 40 à 22 heures) décidant d’un prochain C.A. le 6 octobre à 19h et reconduisant à leurs postes avec acclamation Guylaine Maroist, présidente, Diane Croteau, trésorière, Judi Richards et Pierre Jasmin, vice-présidents.

BILAN 2014-2015
Notre bilan artistique en cinq points par Judi Richards:

  • Concours Art et Paix : exposition d’une trentaine d’œuvres
  • Coup de cœur francophone du 10 novembre pour souligner nos 30 ans, monté par Judi Richards et Jo’ Clément avec Daniel Lavoie, Catherine Major, Michel Rivard, Marc Hervieux, Margie Gillis, Domlebo, François Cousineau, Kyra Shaughnessy, Raôul Duguay + Izabella, Romain, Daniel, Jean-François, Yolande, Pierre …
  • Notre traditionnelle Saint-Valentin, avec les 7 doigts de la main, Alanis Obomsawin, Dolorès Duquette et l’hommage à Paul Buissonneau
  • Au symposium international sur l’uranium à Québec (14-16 avril), présence au festival international du film sur le nucléaire de Karine Vanasse et interprétation par Gilles Vigneault de sa chanson Uranium
  • À la semaine Pierre-Dansereau à l’UQAM, en mai, les cinéastes Fernand et Mireille Dansereau, Romain Pollender et les Bach-Beethoven de Pierre Jasmin

Le vice-président a rappelé les engagements plus politiques des Artistes pour la Paix en 2014-2015. Voici son discours:

Le 1er octobre dernier, les Artistes pour la Paix écrivaient ceci à cinq députés de cinq partis différents. « Nous, citoyens, demandons aux élus d’écouter notre voix collective qui dénonce haut et fort le recours à la guerre. Nous croyons que les bombardements envisagés par le Premier Ministre contre les terroristes de l’État islamiste, en absurde alliance avec des pays qui ont nourri leur fanatisme, ne pourront que nuire à la sécurité mondiale.   La guerre n’apporte JAMAIS de solution satisfaisante et durable. Depuis 2003, les morts afghanes, irakiennes, libyennes et syriennes en ont fait la preuve un demi-million de fois. Nous croyons que la violence engendre la violence. Nous voulons un pays pacifique, qui s’offre en exemple à l’Organisation des Nations unies.  Nous demandons, par conséquent, aux députés de la Chambre des Communes de s’opposer à toute entreprise guerrière du Canada. »

Nous avions vu juste. La triste réalité de la crise humanitaire en cours en est une flagrante démonstration. Notre demande a été signée par 30 personnes vite réquisitionnées en 48 heures devant l’intention rapidement exprimée par Harper de faire voter la Chambre des Communes sur l’envoi de bombardiers canadiens afin de détruire des maisons en Irak et en Syrie. C’est pourquoi un groupe comme le nôtre existe, pour de telles urgences.

Elizabeth May chef du Parti Vert et Hélène Laverdière du NPD ont répondu avec enthousiasme, madame Laverdière ayant même lu à haute voix notre pétition en Chambre des Communes. Marc Garneau du Parti libéral, Louis Plamondon du Bloc Québécois et le ministre conservateur John Baird n’ont même pas répondu. Les médias ont aussi totalement ignoré notre initiative qu’Échec à la guerre a hélas refusée aussi.

C’est pourquoi nous avons besoin de tous les militants, à tous les niveaux (j’y reviendrai à la fin de mon discours-bilan), pour résister au complexe militaro-industriel qui censure nos prises de position. Merci pour votre courage d’être ici présents ce soir, prêts à influencer nos futures actions et prises de position, car elles sont influençables par l’exercice de la parole démocratique de tous, vu que sur notre site, chacun des articles est suivi de la possibilité de les commenter, favorablement ou négativement. Merci de nous aider à relayer ces articles. Merci pour votre présence dans notre mouvement qui nous permet d’être à l’avant-scène comme ce matin à la mairie de Montréal : Guylaine va nous raconter plus tard sa magnifique prise de parole avec Michel Rivard, sa chanson pour la paix, guitare à ses côtés.

Cette année 2014-2015 a été une grande année avec des engagements de quatre types:

Pacifiste : la pétition que je viens de vous lire puis la seconde, contre les industries de mort: appuyée par notre manif contre la foire d’armes CANSEC à Ottawa, signée par plus de trois cents personnes, elle a été envoyée il y a deux semaines et demie aux 5 chefs de partis en même temps que nos 5 questions dénonçant sous couvert de questions le changement de cap du Canada face aux enjeux mondiaux de paix défendus par l’Organisation des Nations-Unies, l’UNICEF, l’UNESCO, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés, Amnistie Internationale et Oxfam.

Nucléaire : Guylaine et moi étions à Pugwash du 9 au 11 juillet en Nouvelle Écosse pour appuyer les initiatives internationales de ce groupe (auquel Guylaine se joint, aujourd’hui même). Mon article avec Michel Duguay et Philippe Giroul du mouvement pour sortir le Québec du nucléaire établissant à 9 milliards de $ les économies du Québec grâce à la fermeture de Gentilly 2 et le retrait de l’achat projeté par Hydro-Québec de Pointe-Lepreau du Nouveau-Brunswick a été publié par le Journal de Montréal et le Journal de Québec et bien sûr par l’Aut’Journal qui a publié une bonne vingtaine de nos articles cette année!

Humaniste :

  • pour les 25 ans de Polytechnique et l’affirmation des femmes et en faveur du registre des armes à feu,
  • pour les droits des manifestants étudiants avec notre lettre à la ministre Thériault rappelant l’agression policière de notre APLP de l’année 2012 Serge Lavoie,
  • en faveur de l’enfant-soldat Omar Khadr, des réfugiéEs de NOS guerres et de Raïf Badawi, contre la dictature des pétro$ de l’Arabie Saoudite,
  • face à la tuerie de Charlie Hebdo et de l’épicerie Kasher, notre article a été reproduit par Le Devoir, ce qui est hélas exceptionnel
  • en faveur des victimes de Gaza, du Vietnam il y a 40 ans, de la Grèce représentée par le compositeur engagé Mikis Theodorakis, mais aussi en faveur de notre ami Haïtien et Académicien Dany Laferrière

Écologique :

  • Manif du 21 septembre 2014 à Montréal avec Yvon Deschamps, Margie Gillis, Guylaine Maroist et trois mille autres personnes
  • Manif du 11 octobre à Cacouna avec Isabelle Miron, Yvon Rivard, deux mille autres personnes dont votre humble serviteur
  • 50 APLP ont signé le Manifeste de l’Élan global rédigé par Annie Roy, Dominic Champagne, Laure Waridel…
  • La Semaine Pierre-Dansereau à l’UQAM avec nos membres-professeurs Lucie Sauvé, Louise Vandelac et Marie St Arnaud et un grand professeur écologiste brésilien devenu membre des APLP.
  • Le Comité des Sages à Projet Écosphère TOHU le 13 juin avec Laure Waridel, Dominic Champagne, Domlebo, JiCi Lauzon et moi-même qui suis invité samedi le 26 septembre à Brome en fin d’après-midi, pour parler de la journée de l’ONU pour l’abolition des armes nucléaires
  • Sans oublier notre pétition transit du pétrole des sables bitumineux d’Alberta au Québec adoptée il y a un an en notre Assemblée Générale Annuelle alertée par Isabelle Miron, pétition envoyée au ministre de l’Environnement Heurtel le 14 octobre

Notre comité exécutif de juin a eu la sagesse de recentrer nos ambitions sur notre opposition à la guerre, mais nous devons éviter que notre message soit perçu comme uniquement négatif. Si notre dernière pétition déplore la multiplication des réfugiés de guerre, elle veut améliorer leur accueil chez nous mais surtout veut régler le problème à la source : les guerres occidentales bombardent avec des armes financées à mille huit cent milliards de $ annuels (chiffres de SIPRI) les maisons afghanes, irakiennes, pakistanaises, syriennes, libyennes, yéménites ETC.

D’autant plus que s’ajouteront bientôt des millions de réfugiés climatiques, victimes de la non-efficacité programmée de COP21 à Paris dans deux mois. Mon pessimisme, dont je ne veux surtout pas vous convaincre pour vous empêcher d’agir, provient d’intérêts divergents qui grenouillent comme sponsors de la conférence. Par exemple, Électricité de France, un de ses commanditaires majeurs pernicieux, prétend guérir les gaz à effets de serres en construisant toujours plus de centrales nucléaires, comme à Fukushima.

Certes, nous déclarons la guerre à la guerre. J’ai écrit cette semaine un article sur les bombes à sous-munitions, les cluster bombs, utilisées par exemple par Israël au Liban en 2006. C’est la raison pour laquelle le premier ministre Harper a tenté de faire dérailler le processus international qui travaille à les condamner. Le dernier congrès du groupe à Dubrovnik vendredi dernier a rejeté l’amendement canadien qui cherchait à permettre l’utilisation de ces armes par des alliés tels les Américains ou les Israéliens. Car Harper a tenté cette manœuvre crapuleuse, et ce en dépit du fait que ces armes estropient ou tuent à 95% des victimes civiles, en majorité des enfants ou des fermiers, les enfants parce qu’ils sont curieux en face de petits objets; les fermiers, parce que souvent ces bombelettes sont emportées par les pluies sur de longues distances et explosent même 50 ans plus tard, comme on le voit au Laos. J’ai utilisé sur le site une photo terrible d’un enfant victime de ces bombes que le Canada de Jean Chrétien avait cherché à éliminer, dans la foulée du Traité d’Ottawa contre les mines anti-personnel.

Je suis très fier de cet article informatif. Mais il ne sert à rien, s’il n’y a pas quelqu’un parmi nos membres qui décide de le relayer aux journaux étudiants de Beauce, de Lévis et du Lac St-Jean dans les comtés où se présentent les Maxime Bernier, Steven Blaney et Denis Le Bel. Or, personne ne fait cela actuellement et je le déplore depuis dix ans au moins. Si l’une d’entre vous croit pouvoir nous aider, qu’elle n’hésite pas à se joindre à notre C.A.

Il s’agit pour nous tous de respecter le cheminement de chaque artiste qui joint notre mouvement : il y a des personnes qui

E – explorent d’abord prudemment le sujet si chargé historiquement du pacifisme,
D – dialoguent ensemble en notre C.A. pour l’apprivoiser,
U- utilisent nos slogans et nos prises de position antérieures,
C – comprennent petit à petit le cheminement tortueux de la paix en distinguant les faux amiEs qui prônent des raccourcis violents
A – agissent en n’hésitant pas à descendre dans la rue protéger les plus faibles de notre société
T – travaillent à rédiger nos pétitions, lettres aux ministres et pancartes de paix
I – influencent leur entourage et la population par les réseaux sociaux
O – organisent des manifestations comme celle du 24 septembre 18h 30 devant Radio-Canada dans le respect de la
N – non-violence

Mon dernier mot : notre combat est POUR la paix. Quoi de mieux pour vous en convaincre que de vous faire part de la dernière signature à notre pétition, celle du docteur en philosophie-écrivain-écologiste Jean Bédard. Son 10e ROMAN paru cette semaine qui s’intitule Le chant de la terre blanche met en scène un groupe de chrétiens moraves qui fuient les persécutions de leur pays et croient venir évangéliser les Inuïts du Labrador, mais découvrent avec stupéfaction qu’ils sont ceux qui ont le plus à apprendre.

Je vous en lis un court extrait : « Cette fois, Drachart resta longtemps silencieux. Il voyait à droite notre petit peuple sans défense, à gauche le monde armé anglais et français qui contredisait l’Évangile même s’il le lisait chaque dimanche, et au milieu, les frères, une petite communauté que toute l’Europe avait persécutée, sauvagement pourchassée, et qu’elle méprisait encore à cause de leurs écoles de la nature, de leur communautarisme, de leur démocratie et de leur pacifisme entêté. »

Bref, je viens de résumer nos engagements non par la révolution mais en épelant le mot ÉDUCATION. Car nous n’oublions jamais que c’est au nom de valeurs de respect des autochtones, des femmes, de la nature et des réfugiés de toutes religions et agnostiques que les Artistes pour la Paix s’engagent, pour la Paix, par l’exercice de notre art.