Réflexions soumises à des membres de Pugwash et des Artistes pour la Paix, par Pierre Jasmin, professeur honoraire de l’Université du Québec à Montréal

1- Un premier succès québécois

Le BAPE se prononce contre le nucléaire

Le BAPE vient de nous transmettre son rapport du 17 juillet [1]. Recommandant au gouvernement du Québec de refuser l’exploitation minière de l’uranium (refus à concrétiser politiquement!), il s’agit d’une grande victoire attribuable aux Cris et à des collectifs tels que Pour que le Québec ait meilleure mine, la Canadian Coalition for Nuclear Responsability, les Professionnel-les de la Santé pour la Survie mondiale et le Mouvement Sortons le Québec du nucléaire porté par Michel Duguay, Nature Québec, Greenpeace, Philippe Giroul, Sébastien Bois, François Lachapelle … et les Artistes pour la Paix [2]. Cette victoire est due « à la confluence d’un vaste mouvement citoyen », comme le souligne avec raison Gordon Edwards (CCNR) : ceux « remarquables et persistants des médecins de Sept-Îles (Isabelle Gingras), de Marc Fafard et ses collègues de SISUR, ainsi que l’action du Maire d’Amqui Gaëtan Ruest motivant les maires de quelques centaines de municipalités à approuver une résolution contre l’exploitation d’uranium. Et cette victoire citoyenne a pris racine à partir d’organismes comme Alliance Tournesol (Jacques Boucher et feu Jean-Guy Vaillancourt), le Mouvement vert de Mauricie (Michel Fugère), l’APEHL (François Lapierre) », sans oublier les entrevues dans les médias par Gordon Edwards, Michel Duguay, Ugo Lapointe, Éric Notebaert et Jacques Dagenais, notamment, et le film Gentilly or not to be, de Guylaine Maroist et Éric Ruel. Le tout s’est joué sur la scène politique, d’abord avec Québec Solidaire – une pétition en 2009 sur le site de l’Assemblée Nationale, signée Amir Khadir et Pierre Jasmin -, avec le Parti Vert – Daniel Green – et principalement le Parti Québécois – Martine Ouellet, Scott McKay, Sylvain Gaudreault et Daniel Breton lors de son passage ministériel, grâce à ses contacts avec Matthew Coon-Come et la nomination à la présidence du BAPE de l’écologiste et journaliste au Devoir Louis-Gilles Francoeur, disciple de Pierre Dansereau -. Avant de succomber à un chauvinisme québécois, soulignons le travail sans relâche des Premières Nations du Québec et du Canada, qui ont souffert de l’exploration ou de l’exploitation d’uranium : elles ont mené la lutte de façon exemplaire. Et rappelons, à la suite de Gordon, « le travail pionnier de l’Association Médicale de Colombie-Britannique en 1980 qui a publié un livre de 500 pages intitulé Health Dangers of Uranium Mining, le Interchurch Uranium Committee et le Saskatchewan Environmental Society à Saskatoon (saluons la docteure Dale Dewar), les environnementalistes de Nouvelle-Écosse au tout début et du Nouveau-Brunswick, récemment ». [1] À lire sur http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/uranium-enjeux/ [2] Guylaine Marois, présidente APLP, a témoigné devant le BAPE le 17 novembre à l’hôtel Delta de Montréal pour refuser l’exploitation uranifère (comme Pierre Jasmin v-p l’avait fait en mai 2014) : lire http://artistespourlapaix.org/?p=5305

Symposium international de Québec sur l’uranium

C’est à Ugo Lapointe qu’on doit la tenue du 14 au 16 avril dernier à Québec, grâce en particulier à une subvention de 40 000$ de la part de la nation Crie, du Symposium international de Québec sur l’uranium. Tous les membres de Pugwash Canada ont reçu, grâce à la vigilance de notre secrétaire aux Communications Sergueï Plekhanov, l’inspirante Déclaration de Québec [1] qui s’en est suivie. Le professeur de l’Université Laval Michel Duguay, PhD de Yale University en physique nucléaire, fut avec Erika Simpson de l’Université Western et Gordon Edwards un participant remarqué à ce colloque de trois jours qui a attiré des experts des cinq continents. Nous y avons aussi écouté avec attention une présentation éloquente de M. Doug Weir, fondateur britannique d’un groupe international dénonçant l’uranium appauvri utilisé par certaines armes pourtant classées comme non-nucléaires: Sandra Butcher et Adele Buckley se souviennent m’avoir vu soulever cette question, hélas sans succès, à ma première présence devant le comité exécutif de Pugwash à sa 59e rencontre internationale de Berlin le 1er juillet 2011. Ce fut aussi un immense plaisir pour moi d’accueillir, au nom de tous, la docteure Helen Caldicott, célèbre par le documentaire oscarisé If you love this planet, ainsi que notre légende Gilles Vigneault qui, avant d’interpréter sa chanson Uranium, a salué la comédienne Karine Vanasse. Avec le coup de pouce publicitaire que représenta la présence de la jeune actrice connue pour ses rôles hollywoodiens dans Pan Am et Revenge et au Québec dans le film Polytechnique, le Symposium de Québec fut un jalon important dans la reconnaissance des liens inextricables entre productions civile et militaire du nucléaire, sans doute un élément clé de la décision du BAPE. [1] http://artistespourlapaix.org/?p=7114


 

2- Une victoire internationale

Vice-président des Artistes pour la Paix, j’avais lors du Symposium présenté au public Arielle Denis, sommité de l’International Campaign to Abolish Nuclear weapons (ICANW.org) qui a développé le Humanitarian Pledge du Ministre des Affaires étrangères autrichien, Sebastian Kurz. Elle a, soit dit en passant, réfuté le reproche qu’ICAN ne reconnaissait pas les efforts du TNP en vue d’atteindre le même objectif, en louant la diversité des approches face à l’hydre nucléaire. C’est ensemble que le mouvement anti-nucléaire a permis la victoire suivante, durement gagnée mais réversible.

Victoire de l’entente Iran – P5+1 

L’acceptation par l’Iran le 13 juillet des limites imposées sur son programme nucléaire en retour de la levée de sévères sanctions économiques représente à coup sûr une bonne nouvelle favorisant la paix et l’option diplomatique à privilégier en tout temps sur les expéditions guerrières : les membres de Pugwash travaillaient dans cette direction depuis au moins douze ans [2]. Cet ardu succès diplomatique restaure la crédibilité du Traité de non-prolifération, qui ne pouvait vraiment pas se permettre de se voir entachée davantage, après l’échec de ses discussions quinquennales de mai dernier à New York. On se souvient que la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada, ce dernier pays pourtant non-nucléaire, se sont groupés à l’incitation d’Israël, un pays pourtant non-membre (qui viole la loi du TNP comme le font la Corée du Nord, l’Inde et le Pakistan) en s’opposant à une motion émanant d’un large consensus favorable à une conférence au Moyen-Orient en vue de le débarrasser de ses armes de destruction massive. Pas étonnant que l’entente de paix avec l’Iran soit l’objet d’attaques féroces par les grands exploitants pétroliers du Parti Républicain américain (l’Iran étant le 4e pays producteur de pétrole au monde) et par le premier ministre israélien Nétanyahou qui craint que les yeux du monde entier se tournent maintenant vers son stock illégal de 150 à 250 armes nucléaires. [2] On me permettra un souvenir personnel d’un dialogue entrepris en juillet 2011 pendant la 59e conférence internationale Pugwash à Berlin avec une autorité israélienne et son Excellence Ali Asghar Soltanieh, ambassadeur iranien à l’Agence internationale d’Énergie Atomique (AIEA).

Conférence canadienne Pugwash La voie vers un monde libéré des armes nucléaires

Au premier plan, l’artiste Sylvat Aziz, Paul Meyer, Douglas Roche, Phyllis Creighton et Adele Buckley. Au centre, Guylaine Maroist à côté de Macha MacKay. Derrière Erika Simpson à gauche Michel Duguay en chemise verte, et en chemise rose, Pierre Jasmin derrière Bev Delong, présidente du réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire.

Au premier plan, l’artiste Sylvat Aziz, Paul Meyer, Douglas Roche, Phyllis Creighton et Adele Buckley. Au centre, Guylaine Maroist entre Alexa McDonough et Macha MacKay. Derrière Erika Simpson à gauche, Michel Duguay en chemise verte, et en chemise rose, Pierre Jasmin derrière Bev Delong, présidente du réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire (CNANW).

Du 9 au 12 juillet, au site historique du Thinker’s Lodge à Pugwash en Nouvelle-Écosse, s’est effectué un tour d’horizon scientifique des armes nucléaires. Ce fut un grand honneur de côtoyer des légendes du mouvement, sans doute en grande partie responsables du succès international du 17 juillet : Sandra Butcher, directrice exécutive à Londres des Conférences Pugwash sur la paix et les affaires mondiales, Walter Dorn, ex-président de Pugwash Canada, professeur au Collège Militaire Royal de Toronto et expert en désarmement à l’ONU [3], trois membres des USA, Dre Kennette Benedict ex-rédactrice-en-chef du Bulletin des savants atomistes qui avait ramené l’horloge atomique à minuit moins trois, Dr. Randy Rydell, Senior Policy Advisor au bureau des affaires de désarmement à l’ONU, John Burroughs à la tête de l’Association internationale des gens de loi contre les armes nucléaires (IALANA), le diplomate irlandais Michael Hurley et quatre ex-ambassadeurs canadiens pour le désarmement Douglas Roche, Marius Grinius, Peggy Mason (Institut RIDEAU) et Paul Meyer; ce dernier a coorganisé la conférence de trois jours avec Adele Buckley, Bev Delong et David Harries, président actuel de Pugwash Canada ayant assuré les liens avec la Thinker’s Lodge Society. Nous les remercions grandement pour leur présence à ces trois jours intitulés La voie vers un monde libéré des armes nucléaires, assurément une façon idéale de commémorer le 70e anniversaire des bombardements de Hiroshima-Nagasaki et de la fondation de l’ONU. N’oublions jamais que contre les folles ambitions criminelles de neuf pays délinquants et de l’OTAN, l’ONU représente la seule solution de regroupement des peuples pour sauver la planète. Remercions son courageux Secrétaire Général, M. Ban Ki-moon, avec ses priorités clairement énoncées, non seulement la lutte anti-nucléaire, mais aussi le combat contre le réchauffement climatique, mortel pour une grande part de l’humanité (qui fera l’objet de mon 3e chapitre). Les soirées des 9 et 11 juillet ont permis aux villageois de Pugwash d’en connaître davantage sur leur place historique dans le mouvement global de la paix et d’entendre des présentations d’experts avec qui ils ont pu échanger. Le 9 juillet, nous avons marqué l’exact 60e anniversaire du manifeste d’Albert Einstein et de Bertrand Russell dont l’avertissement «Souvenez-vous de votre humanité, et oubliez tout le reste!» a représenté une véritable révolution de la pensée scientifique [4], en particulier celle des savants rassemblés par le physicien nucléaire prix Nobel de la Paix et fondateur du mouvement Pugwash, Josef Rotblat : on sait que ce gentilhomme d’origine polonaise et juive fut le seul savant (parmi 600) assez conscient des conséquences fatales de la fabrication des armes atomiques, pour quitter Los Alamos. Il l’a fait en protestation contre la destruction éventuelle des villes d’Hiroshima et de Nagasaki par les bombes du Projet Manhattan qui allaient provoquer la mort de deux cent mille civils. Il faut voir le film d’Éric Bednarski sur la biographie de cet homme exceptionnel récompensé par un Prix Nobel de la paix en 1995, The strangest dream. On le trouve sur le site web du Thinker’s Lodge [5]. La conférence aborda de nombreux autres sujets, tels que les nouveaux systèmes armés (robots armés, drones…), la résurgence d’attitudes de Guerre Froide par l’OTAN, les USA et la Russie (Ukraine), ainsi que le Traité international de Commerce des Armes, avec de nouvelles négociations prévues à Mexico en août (hélas sans la participation du Canada, vu son scandaleux refus de signer le traité). Des groupes thématiques ont contribué au développement d’une série de recommandations que Paul Meyer acheminera bientôt au gouvernement du Canada pour sa considération.

[3] Walter Dorn, qui a aidé à l’élimination des armes chimiques syriennes il y a deux ans, nous a informés qu’il y a cette année record historique du nombre élevé de Casques Bleus pour la sauvegarde de la paix (ONU), en même temps, hélas, qu’un triste record historique du peu de Casques Bleus canadiens, depuis leur création sous le premier ministre libéral Lester B. Pearson qui lui avait valu un prix Nobel pour la Paix

[4] En écho à l’avertissement de Rabelais au XVIe siècle : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », souvent cité par l’écrivain Antonine Maillet, co-présidente d’honneur des Artistes pour la Paix

[5] Cliquer sur Gallery (en haut de la page d’accueil) et voir le film tout au bas de ses photos inspirées

Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires

Le 7 juillet, nous avions reçu de bonnes nouvelles de Helsinki par Alyn Ware, coordonnateur des Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires: inspirée par un discours transcendant de leur co-présidente, l’Autrichienne Christine Muttonen, l’Assemblée Parlementaire annuelle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a fait les premiers pas vers un éventuel endossement du Humanitarian Pledge. Pour Alyn, il s’agit d’un véritable progrès, compte tenu que seulement 7 des 58 pays membres de l’OSCE [6] l’ont endossé, alors qu’il est déjà signé par 117 pays. Lors d’une session que je présidais portant sur ce sujet brillamment exploré par Marius Grinius et John Burroughs, Cesar Jaramillo, directeur de Project Ploughshares, a prononcé une conférence savante sur la problématique du bannissement légal des bombes nucléaires. Il a rappelé l’initiative de Murray Thomson qui a rassemblé une à une les signatures de plus de 800 membres de l’Ordre du Canada favorables à la convocation par le Canada d’une Convention anti-nucléaire mondiale. [6] Andorre, Autriche, Irlande, Kyrghizistan, Liechtenstein, Malte et San Marino


 

3- Mobilisation vs réchauffement global

Semaine Pierre-Dansereau

Du 7 au 9 mai, l’Université du Québec à Montréal a organisé, avec l’aide de son Institut des sciences de l’environnement dirigé par le professeur René Audet et avec celle notable des experts Marie Saint-Arnaud, Louise Vandelac, Normand Brunet et Lucie Sauvé, une importante série de conférences (et un récital Bach-Beethoven!) en mémoire de Pierre Dansereau, dont le nom fut donné au Pavillon de la Faculté des Sciences. Selon l’Encyclopédie Britannique, il fut le premier savant à introduire l’homme, avec son influence tour à tour bienfaisante et malveillante, dans l’écologie: pour avoir brisé cette ségrégation, quinze universités à travers le monde lui décernèrent des doctorats honorifiques. Trois professeurs du Brésil qui furent ses élèves, Paulo Freire Vieira, de la Federal Universidad de Santa Catarina, Mauricio Andrés Ribeiro, qui dirige l’Agence Nationale de l’Eau au Brésil et Luiza Maria Schwarz ont fait le voyage à Montréal pour honorer la mémoire de ce grand homme qui mourut quelques jours avant de devenir centenaire en 2011. Membre des Artistes pour la Paix, il nous avait avertis à l’avance de la seconde plus grande menace à la sécurité mondiale. Car si nous sommes tous d’accord que les armes nucléaires représentent la plus grande menace soudaine à l’existence de l’humanité, nous sommes maintenant conscients, spécialement après la plaidoirie de 36 prix Nobel endossant les deux luttes contre ces menaces, que notre prochain rendez-vous pour sauver la planète sera la 21e conférence de l’ONU sur les changements climatiques, COP21 à Paris, en décembre. Plusieurs savants ayant démontré que le réchauffement climatique provient de l’activité humaine, les Artistes pour la Paix ont dénoncé activement l’appui du gouvernement du Canada aux sables bitumineux qui attaquent la biodiversité et la santé humaine, en outrage permanent aux droits ancestraux des Premières Nations. Ils transforment aussi un paysage captant d’importantes réserves de gaz carbonique en une étendue qui en dégage et accélèrent ainsi la pollution avec effet de réchauffement climatique, faisant fondre le pergélisol et produisant ainsi du méthane, gaz à effet de serre vingt-et-une fois plus toxique que le C02. À l’automne dernier, j’ai eu le plaisir d’accompagner l’auteure et professeure de l’UQAM Isabelle Miron à la grande protestation de Cacouna [1] pour sauver les bélugas d’une éventuelle pollution par les industries pétrolières : ce fut une petite victoire, inattendue, y compris contre le ministre de l’Environnement Heurtel. Le 19 octobre, il sera du devoir des savants et artistes canadiens de voter pour se débarrasser du gouvernement conservateur et de ses politiques irresponsables, causant une aggravation non seulement du réchauffement du climat mais aussi des menaces de guerres. Un mois et demi plus tard, nous espérons qu’un nouveau gouvernement canadien se joindra à Paris aux délégués du Pape François et du Dalaï Lama, ainsi qu’aux représentants écologistes du monde entier, dont David Suzuki et les adhérents au 350.org de Bill McKibben [2], plus le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) formé à l’incitation du Programme sur l’Environnement de l’ONU.

[1] En lire le compte-rendu sur http://artistespourlapaix.org/?p=6139

[2] Lire l’article sur le Manifeste de l’Élan global et sur le comité des sages rassemblé par Projet Écosphère d’Éric Ferland sur http://artistespourlapaix.org/?p=7351


 

4- À vous de jouer, lecteurs et lectrices!

Nous souhaitons que la prochaine rencontre annuelle Pugwash à Toronto se consacre à cet immense nouveau défi. Le mouvement sera alors en mesure, dans cinq mois à peine, de revenir à son Haupthema nucléaire, en compagnie de nouveaux alliés écologiques qui auront réalisé que l’argent nécessaire pour sauver le climat de notre planète ne pourra provenir que des mille milliards de $ planifiés pour la modernisation des bombes de destruction massive [1]. Si la Délégation Jeunesse internationale rassemblée par Poul-Erik Christiansen dimanche le 12 juillet montre des signes de rajeunissement de Pugwash, l’âge moyen des membres de son exécutif reste néanmoins environ à 68 ans. Heureusement, le mouvement se féminise : on observera que si en 1957, vingt-deux messieurs d’un âge avancé se sont rassemblés à Pugwash pour sauver le monde d’une catastrophe nucléaire, cette année, pour la première fois, une importante délégation de femmes a pris le relais. Nombre de discussions furent animées par les Sandra, Kennette, Erika, Bev, Adele, Peggy, rejointes par Emma, Jamie, Kelly, la fougueuse Phyllis Creighton, Sylvat Aziz avec l’apport essentiel de sa sensibilité pakistanaise, la résiliente Alexa McDonough, Dennice Leahey et Macha Mackay, toutes trois de Nouvelle-Écosse, et plusieurs autres. On mesurera le succès de Pugwash, non par la seule attraction exercée sur les masses [2] mais par sa croissance spirituelle : avouerai-je à mes collègues mes profondes émotion et reconnaissance pour ces trois jours que nous avons partagés, avec une progression pas à pas à la découverte de vérités, réunis dans un esprit d’amitié grâce à des discussions parfois en français, parfois même en russe avec Sergueï Plekhanov, autour de bons repas préparés pour nous par nos commanditaires et servis par des gens généreux du Thinker’s Lodge de Pugwash? De même, les Artistes pour la Paix seront appelés à renouveler leur conseil d’administration. La présidente Guylaine Maroist prépare plusieurs films, dont un sur le désarmement mondial et souhaiterait donc se dégager de la présidence. Les Artistes pour la Paix ont besoin de relève. Nous avons besoin de nouvelles et jeunes énergies le 24 août et surtout lors de notre assemblée générale annuelle du 21 septembre, date choisie en hommage à l’ONU qui l’a consacrée Journée internationale de la Paix. À bientôt, donc.

[1] Il s’agit là du seul budget gouvernemental américain. Cela ne comptabilise pas, par exemple, les milliards de $ fournis aux usines d’armement nucléaire américaines par nos banques et institutions financières tel Sun Life Financial (lire le rapport www.dontbankonthebomb.com produit par ICANW.org) [2] Je remercie pour son haut professionnalisme Radio-Canada Acadie, avec le concours des Sophie Desrosiers, Benoît Livernoche et Léo Thériault qui ont consacré (à ma connaissance directe de participant) au sujet de la conférence Pugwash deux longues entrevues radios les 16 juin et 10 juillet