La réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires est l’un des objectifs les plus anciens de l’Organisation des Nations Unies. Cette question était, en effet, déjà inscrite dans la première résolution de l’Assemblée générale en 1946, qui établit aussi la Commission de l’énergie atomique des Nations Unies (dissoute en 1952), ayant pour mandat de réfléchir à des mesures spécifiques pour le contrôle de l’énergie nucléaire et l’élimination de tout type d’armes de destruction massive.

En 1959, l’Assemblée générale a appuyé la nécessité d’un désarmement général et complet. Depuis, elle travaille sans relâche pour faire avancer le désarmement nucléaire, qui reste une question à l’ordre du jour encore aujourd’hui et parmi l’une des priorités des Nations Unies. Le désarmement nucléaire a dominé aussi, à partir de 1975, la conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En 1978, la première session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement a réaffirmé que des mesures efficaces en matière de désarmement nucléaire constituaient la plus haute priorité, appuyée ensuite par l’ensemble des Secrétaires généraux des Nations Unies.

L’Assemblée générale a décidé de déclarer le 26 septembre Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires. Cette journée est l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur du désarmement nucléaire mondial et de reconnaître l’urgence d’y parvenir. Elle permet également de sensibiliser le grand public, ainsi que les dirigeants, aux avantages socio-économiques d’un monde exempt d’armes nucléaires. Cette Journée est particulièrement importante pour l’Organisation des Nations Unies, étant donné la nature universelle de ses membres. Il s’agit du lieu idéal pour trouver des solutions aux plus grands défis de l’humanité et pour parvenir à la paix et la sécurité internationales.

Pourtant, à ce jour, il reste environ 13 080 armes nucléaires dans le monde et les pays qui possèdent de tels armements ont financé des plans à long terme pour les moderniser. Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui possèdent de telles armes ou font partie d’alliances nucléaires. Alors qu’on a assisté à d’importantes réductions des armes nucléaires déployées depuis la guerre froide, aucune ogive nucléaire n’a été détruite en vertu d’un traité bilatéral ou multilatéral, de même qu’aucune négociation en vue du désarmement nucléaire n’a été pour le moment initiée.

Un peu d’histoire

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1945 – Deux bombes atomiques ont détruit les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, au Japon, tuant 213 000 personnes.

1946 – Dans sa toute première résolution, l’Assemblée générale a fait du désarmement nucléaire l’un des principaux objectifs des Nations Unies.

1959 – L’Assemblée générale a inscrit le désarmement nucléaire dans le cadre de l’objectif plus global d’un désarmement général et complet sous un contrôle international efficace (résolution 1378 (XIV)). Il s’agit de la première résolution de l’Assemblée générale à être parrainée par l’ensemble des États Membres de l’ONU.

1963 – Le Traité interdisant les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau, également connu sous le nom de Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, a été ouvert à la signature. Des discussions de plusieurs années entre l’Union soviétique, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont déroulées avec un sentiment d’urgence à la suite de la crise des missiles de Cuba en 1962.

1967 – La course aux armements nucléaires et la crise des missiles de Cuba de 1962 ont incité les gouvernements latino-américains à négocier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco), qui a créé la première zone exempte d’armes nucléaires au sein d’une région très peuplée.

1978 – L’Assemblée générale a tenu sa première session extraordinaire consacrée au désarmement. Dans le document final, les États Membres ont affirmé que leur objectif ultime commun est « un désarmement général et complet sous un contrôle international efficace » et que « des mesures efficaces de désarmement nucléaire et de prévention de la guerre nucléaire ont la plus haute priorité ».

1985 – Le Pacifique Sud est devenu la deuxième zone exempte d’armes nucléaires (Traité de Rarotonga).

1991 – L’Afrique du Sud a renoncé volontairement à son programme d’armes nucléaires.

1992 – Par le Protocole de Lisbonne et le Traité sur la réduction des armes stratégiques (START I), la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine ont renoncé volontairement aux armes nucléaires en leur possession après la dissolution de l’Union soviétique.

1995 – À la Conférence d’examen et de prorogation du TNP de 1995, les États parties ont adopté sans vote les décisions sur la prorogation indéfinie du Traité, « Renforcement du processus d’examen du Traité » et « Principes et objectifs relatifs à la non-prolifération et au désarmement nucléaires », ainsi que « Résolution sur le Moyen-Orient ».

L’Asie du Sud-Est est devenue la troisième zone exempte d’armes nucléaires (Traité de Bangkok).

1996 – L’Afrique est devenue la quatrième zone exempte d’armes nucléaires (Traité de Pelindaba).

À la demande de l’Assemblée générale, la Cour internationale de Justice a rendu un avis consultatif sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires.

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est ouvert à la signature.

2000 – À la Conférence d’examen du TNP de 2000, les États parties ont adopté treize mesures pratiques et progressives pour un désarmement nucléaire.

2006 – L’Asie centrale est devenue la cinquième zone exempte d’armes nucléaires (Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale).

2008 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a annoncé son plan en cinq points pour atteindre le désarmement nucléaire.

2010 – À la Conférence d’examen du TNP de 2010, les États parties ont adopté un plan d’action en 64 points couvrant les trois piliers du Traité – désarmement nucléaire, non-prolifération nucléaire et utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire – et des mesures pratiques pour mettre en œuvre la résolution de 1995 visant la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires.

2013 – L’Assemblée générale a tenu sa toute première réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire. L’Assemblée générale, dans sa résolution 68/32, a déclaré que le 26 septembre serait la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.

L’Assemblée générale, conformément à la résolution 67/56, convoque un groupe de travail à composition non limitée chargé de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

2016 – L’Assemblée générale, conformément à la résolution 70/33, convoque un deuxième groupe de travail à composition non limitée chargé de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

2017 –  Le 7 juillet, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est adopté. C’est le premier instrument multilatéral juridiquement contraignant pour le désarmement nucléaire à avoir été négocié en 20 ans.

2018 – Le Secrétaire général a lancé « Assurer notre avenir commun : un agenda pour le désarmement ». L’Agenda traite de l’élimination des armes nucléaires dans le cadre du « désarmement pour sauver l’humanité ».

2020 – Cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

2021 – Entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires le 22 janvier. Le 3 février, les parties sont convenues de proroger jusqu’au 4 février 2026 le Traité entre les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie sur des mesures visant de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (« new START »).

Source : www.un.org