110organismes de paix, confessionnels, de femmes et d’environnement se sont mobilisés partout au Canada en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), qui aura force de loi internationale le 22 janvier aux Nations Unies.

Leur appel VERS UN MONDE LIBÉRÉ DES ARMES NUCLÉAIRES, publié dans le Ottawa Hill Times lundi (il se répètera mercredi) avec le texte en français suivant le texte en anglais, est également endossé par plus de 300 personnes. L’appel demande au Parlement de débattre et de tenir des audiences publiques sur le Traité des Nations Unies au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes : voir  https://www.foreignpolicy.ca/hilltimes

Le Traité interdit aux pays signataires de développer, tester, produire, posséder, stationner, transférer et utiliser ou de menacer d’utiliser les armes nucléaires. Le Canada a boycotté les négociations du Traité et a refusé de le ratifier.

L’appel au Parlement déclare les armes nucléaires la plus grande menace à laquelle est confrontée la civilisation humaine, au même titre que les changements climatiques et les pandémies. « Une conflagration de seulement 1 % de l’arsenal mondial des 13 400 armes nucléaires tuerait des dizaines de millions de personnes. Selon la Croix-Rouge (Croissant rouge), elle plongerait la planète dans un hiver nucléaire et entraînerait une famine généralisée, tuant des milliards d’autres personnes.

« Nous avons vu les effets dévastateurs mondiaux et deux millions de décès résultant du COVID-19 », a déclaré Anton Wagner de la Hiroshima Nagasaki Day Coalition à Toronto qui a co-organisé l’appel pan-canadien. « Toute utilisation d’armes nucléaires serait infiniment pire. » Wagner a également amené le conseil municipal de Toronto à réaffirmer la ville comme zone exempte d’armes nucléaires (ZLAN) en 2018 et à exhorter le gouvernement fédéral à signer le Traité d’interdiction, de même que d’autres municipalités (Cap-Breton, Halifax, Langley, Oakville, North Saanich, Saanich, Sooke, Squamish, Vancouver, Victoria et West Vancouver).

C’est la première fois [voir la mise à jour à la fin de ce texte] que des groupes de paix du Canada anglais et du Québec appellent conjointement le Parlement à débattre et à tenir des audiences publiques sur les dangers des armes nucléaires et la nécessité de les abolir. Notons la mobilisation des Artistes pour la Paix et du Collectif Échec à la guerre à Montréal : « en ignorant totalement le processus d’élaboration du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires des Nations Unies, le Canada a trahi ses engagements répétés en faveur du désarmement nucléaire » a déclaré Martine Eloy au nom du Collectif Échec à la guerre. « Les discours creux doivent cesser – le Canada doit ratifier le Traité ! »

« Tant d’autres engagements des Nations Unies sont bafoués par le Canada qui réduit les Casques Bleus, priorise l’OTAN avec ses armes nucléaires et ses exigences de dépenses militaires agressives, trahit la COP-21 avec ses pipelines et gazoducs et le Traité du Commerce des Armes en exportant des véhicules militaires blindés à l’Arabie saoudite, a dénoncé Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix dont le site reproduit des avertissements cruciaux de l’Organisation Mondiale de la Santé.

L’Institut canadien de politique étrangère soulignera l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction avec un webinaire de Noam Chomsky le 22 janvier intitulé The Threat of Nuclear Weapons: Why Canada Should Sign the UN Nuclear Ban Treaty. Cliquez ici pour vous inscrire.


[1] Mise à jour : NDLR  En fait, il y a un précédent. André Jacob, membre de longue date des APLP, nous fait remarquer que dans les années 80, une vaste campagne chapeautée conjointement par l’Alliance canadienne pour la paix (fondée en 1985 et regroupant environ 150 organismes de divers horizons) et l’Alliance pour la paix du Québec (dont il était le coordonnateur) a organisé une vaste pétition dans toutes les provinces pour demander que le Canada soit déclaré zone libre d’armes nucléaires. La pétition demandait justement au gouvernement de faire un débat public sur les dangers des armes nucléaires et la nécessité de les abolir et surtout de prendre position.