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Discours de Setsuko Thurlow à Oslo, lors de la réception du prix Nobel par ICAN (10/12/2017). Photo NTB Scanpix Reuters

Nous sommes à une semaine du 75e funeste anniversaire des explosions atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, causant 200 000 victimes, tandis que la Nippo-Canadienne Setsuko Thurlow parcourt le monde, malgré une santé fragile à 88 ans, afin de porter son message de paix. Née à Hiroshima, elle est à treize ans devenue hibakusha [1], lorsque la bombe atomique américaine a décimé sa famille. Elle a reçu conjointement avec l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons le prix Nobel de la Paix, deuxième Canadienne, soixante ans après Lester B. Pearson[2], à recevoir cet honneur international. Justin Trudeau, qui a reçu le prétendant Juan Guaido du Venezuela en grandes pompes en janvier dernier, a toujours refusé de rencontrer celle à qui le pape François a ouvert les bras et à qui l’ONG Conférences Pugwash sur la Science et les Affaires Mondiales, fondée en 1957 suite au Manifeste Einstein/Russel, a accordé le statut de « membre à vie » le 22 février 2019 [3].

En plus de livrer le discours d’acceptation du Prix Nobel le 10 décembre 2017 à Oslo, madame Thurlow avait prononcé le discours de clôture à l’Assemblée Générale de l’ONU du 8 juillet 2017 lors de la session qui a vu à New York l’endossement par 122 pays du Traité sur l’Interdiction de l’Arme Nucléaire, dont les discussions avaient été honteusement boycottées par le Canada à l’incitation de l’OTAN qui a empêché ses 28 pays membres à même réfléchir à la question.

Elayne, pierre, steven et debbie

Pierre Jasmin (APLP et Pugwash), Debbie Grisdale (Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire) et Steven Staples (Institut Rideau et ceasefire.ca) encadrent l’ambassadrice Elayne Whyte Gómez du Costa Rica, le 25 septembre 2017 à Ottawa, en l’absence totale de membres du gouvernement Trudeau.

Fruit du travail d’Elayne Whyte-Gómez (voir photo), Ambassadrice à l’ONU d’un rare pays sans armée, le Costa-Rica, le traité a été porté en partie par le travail militant de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, un ensemble d’ONGs contre la prolifération nucléaire, coordonné par Beatrice Fihn.

Madame Setsuko Thurlow vient d’envoyer il y a un mois au Premier ministre Trudeau une lettre traduite par les Artistes pour la Paix (ci-dessous), sur un ton plus doux que celui qu’elle avait employé dans sa lettre à Emmanuel Macron en février dernier, ce dernier présidant la France, troisième pays au monde le plus armé de bombes nucléaires (trois cents environ, plus que la Chine).

Il est à observer que Justin Trudeau, qui prétend avoir inscrit un virage féministe à la politique étrangère du Canada, bloque tout avancement de l’humanité vers un futur sans armes nucléaires, se faisant ainsi l’allié objectif du président américain Donald Trump. Malgré des ouvertures répétées de Pugwash, du Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires et d’autres ONGs, il a refusé obstinément de répondre à nos nombreuses lettres ou ne serait-ce que de rencontrer mesdames Setsuko Thurlow, Beatrice Fihn et Elayne Whyte-Gómez, trois grandes architectes de la paix dans le monde.

Le 22 juin 2020

Cher Premier ministre Trudeau,

En tant que survivante d’Hiroshima, j’ai eu l’honneur de recevoir, conjointement avec ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires), le Prix Nobel de la Paix en 2017. À l’approche du 75e anniversaire des bombardements atomiques à Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août, j’ai écrit à tous les chefs d’état de la planète pour leur demander de ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires des Nations Unies, et je demande la même chose à votre gouvernement.

Depuis mon mariage avec James Thurlow et mon arrivée au Canada en 1955, je me suis souvent demandé à quel point le Canada était impliqué dans le développement de la bombe atomique responsable, fin 1945, de 140 000 morts à Hiroshima, 70 000 à Nagasaki ainsi que de l’effroyable dévastation dont j’ai été, alors une jeune fille de 13 ans, la témoin directe. C’était vraiment l’enfer sur terre.

J’espère que vous pourrez charger un de vos assistants de prendre connaissance du document ci-joint, Canada and the Atom Bomb, et de vous en relater le contenu.

Les points principaux du document sont que le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni, en tant qu’alliés lors de la Deuxième guerre mondiale, avaient complètement intégré non seulement leur production d’armement conventionnel : le Canada joua aussi un rôle majeur et direct dans le Projet Manhattan de mise au point des bombes à l’uranium et au plutonium larguées sur le Japon. Cette implication relevait des plus hautes sphères politiques et gouvernementales canadiennes.

Lorsque le Premier ministre Mackenzie King reçut le Président Roosevelt et le Premier ministre britannique Churchill à Québec en 1943 pour la signature de l’Accord de Québec sur le développement conjoint de la bombe atomique, il déclara – et ce sont ses propres mots – que l’Accord « faisait du Canada un partenaire du développement ».

À l’occasion du 75e anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août, je demande respectueusement que vous reconnaissiez le rôle et l’implication du Canada dans ces deux bombardements, et que vous émettiez un communiqué exprimant, au nom du gouvernement du Canada, les regrets pour les morts et les souffrances causées par les bombes atomiques qui détruisirent deux villes du Japon.

Cette implication directe du gouvernement canadien (décrite dans le document ci-joint) se détaille comme suit :

– Le ministre le plus influent de Mackenzie King, C.D. Howe, ministre de l’Armement et de l’Approvisionnement, représentait le Canada au Comité conjoint des politiques chargé de coordonner les efforts communs des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada pour mettre au point la bombe atomique.

– C.J. Mackenzie, président du Conseil canadien de la recherche, représentait le Canada au sein du sous-comité créé par le Comité conjoint des politiques pour coordonner les travaux des scientifiques oeuvrant sur des projets canadiens, avec leurs collègues des États-Unis.

– Le Conseil national de la recherche du Canada dessina et construisit des réacteurs nucléaires dans son laboratoire de Montréal et à Chalk River (Ontario), à partir de 1942 et 1944, pour ensuite transmettre ses découvertes scientifiques au Projet Manhattan.

– L’Eldorado Gold Mines Limited fournit des tonnes de minerai d’uranium provenant de sa mine du lac Great Bear (territoire du Nord-Ouest) à des scientifiques britanniques ainsi qu’américains, qui exploraient la fission nucléaire à l’université Columbia de New York, et ce à partir d’octobre 1939.

– Lorsqu’Enrico Fermi réussit la première réaction en chaîne nucléaire auto-suffisante au monde à l’université de Chicago le 2 décembre 1942, il utilisa de l’uranium canadien fourni par l’Eldorado.

– Sur recommandation de C.J. Mackenzie et C.D. Howe, un Ordre du Conseil secret du 15 juillet 1942 alloua 4 900 000 $ (plus de 75 millions en dollars 2020) pour que le gouvernement canadien puisse acheter assez d’actions de l’Eldorado pour en prendre le contrôle.

– L’Eldorado signa des contrats exclusifs avec le Projet Manhattan en juillet et décembre 1942 pour la fourniture de 350 tonnes de minerai d’uranium, et plus tard, de 500 tonnes additionnelles.

– Le gouvernement canadien nationalisa l’Eldorado Mining and Refining Limited en janvier 1944 et la transforma en société de la Couronne afin d’assurer la fourniture d’uranium au Projet Manhattan. C.D. Howe déclara que « la prise de contrôle de l’Eldorado Mining and Smelting Company par le gouvernement s’inscrit dans le programme de développement de la bombe atomique ».

– La raffinerie de l’Eldorado de Port Hope (Ontario) était la seule en Amérique de Nord à même de traiter l’uranium provenant du Congo Belge, lequel (avec l’uranium canadien) entra dans la fabrication des bombes d’Hiroshima et Nagasaki.

– Sur recommandation de C.D. Howe, la Consolidated Mining and Smelting Company de Trail (C.-B.) signa un contrat avec le Projet Manhattan en novembre 1942 pour la fourniture d’eau lourde destinée aux réacteurs nucléaires produisant du plutonium.

– Le militaire qui dirigea le Projet Manhattan, le général Leslie Grove, écrivit dans ses mémoires Now it can be told qu’« il y avait environ une douzaine de scientifiques canadiens dans le Projet ».

Lorsque le Premier ministre Mackenzie King fut mis au courant du largage de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945, il inscrivit dans son journal « Nous savons maintenant ce qui serait arrivé à la race britannique si les scientifiques allemands avaient gagné la course (à la bombe atomique). Heureusement, la bombe a été utilisée contre les Japonais plutôt que contre les races blanches d’Europe ».

En août 1998, une délégation de Deline (T.N.O.) représentant les chasseurs et trappeurs Dene employés par l’Eldorado pour transporter les sacs d’uranium radioactif à dos d’homme lors du transport vers la raffinerie de Port Hope, se rendit à Hiroshima pour y exprimer ses regrets d’avoir involontairement participé à la création de la bombe atomique. Plusieurs Dene devaient mourir victimes du cancer dû à leur exposition au minerai d’uranium, transformant Deline en village de veuves.

Le gouvernement canadien pourrait sûrement reconnaitre le rôle du Canada dans la création des bombes atomiques qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki. Les Canadiens ont le droit de savoir comment leur gouvernement fut impliqué dans le Projet Manhattan qui mit au point les premières armes nucléaires au monde.

Depuis 1988, date à laquelle le Premier ministre Brian Mulroney offrit des excuses officielles aux Communes pour l’internement des canadiens d’origine japonaise pendant la Deuxième guerre mondiale, le gouvernement canadien a reconnu une douzaine de torts historiques et présenté des excuses. Notons celles aux Premières Nations pour le système des pensionnats, qui séparait des enfants autochtones de leur famille dans le but de les assimiler en leur ôtant leur langue et leur culture.

Le Premier ministre Mulroney s’excusa pour l’internement des canado-italiens comme « étrangers ennemis » pendant la Deuxième guerre mondiale. Le Premier ministre Harper s’excusa en Chambre pour la taxe sur la tête des immigrants chinois entre 1885 et 1923.

Vous-même avez présenté des excuses en Chambre pour l’affaire du Komagata Maru, lors de laquelle il fut refusé à un navire plein d’immigrants venus d’Inde de débarquer à Vancouver en 1914.

Vous avez également offert des excuses pour la décision du Premier ministre Mackenzie King de refuser la demande d’asile de plus de 900 Juifs allemands qui fuyaient les Nazis à bord du Saint-Louis en 1939. 254 d’entre eux devaient périr pendant l’Holocauste quand ils durent retourner en Allemagne.

Vous vous êtes excusé une fois encore en Chambre pour le traitement discriminatoire sanctionné par l’État envers les personnes LGBTQ2 au Canada.

L’Eldorado a érigé une stèle en ciment sur le site de sa mine de Port Radium sur laquelle on lit en majuscules : « Cette mine a été réouverte en 1942 pour fournir de l’uranium au Projet Manhattan (le développement de la bombe atomique) ». Mais la connaissance qu’ont les Canadiens de l’implication directe de notre pays dans les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki a pour ainsi dire disparu de notre conscience collective.

Votre père, le Premier ministre Pierre Trudeau, fut courageusement à l’origine du retrait des armes nucléaires américaines déployées en sol canadien. J’étais présente à la Première session spéciale sur le désarmement de l’Assemblée générale de l’ONU, le 26 mai 1978, lorsque, dans une approche inédite, il proposa une « stratégie de suffocation » pour stopper et faire régresser la course aux armes nucléaires entre les États-Unis et l’Union Soviétique.

Il déclara : « Non seulement sommes-nous le premier pays capable de produire des armes nucléaires à choisir de ne pas le faire, nous sommes le premier pays disposant d’armes nucléaires à décider de nous en débarrasser ». Je fus profondément impressionnée et enthousiasmée par ce discours devant la Session sur le désarmement de l’ONU, confiante que j’étais que cette courageuse initiative mènerait vers une réduction des armes nucléaires.

Alors que les États-Unis et la Russie annoncent de nouveaux systèmes de lancement d’armes nucléaires encore plus dangereux, ainsi que la modernisation de leur arsenal – et que les États-Unis pensent à reprendre les tests nucléaires –, il est urgent que de nouvelles voix s’expriment en faveur du désarmement.

Vous avez affirmé que le Canada est de retour sur la scène diplomatique internationale. Le prochain 75e anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août serait le moment approprié pour reconnaitre le rôle critique du Canada dans la création des armes nucléaires, d’émettre un communiqué exprimant les regrets quant aux morts et aux souffrances causées à Hiroshima et Nagasaki, et aussi pour annoncer que le Canada ratifiera le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de l’ONU.

Sincèrement,

Setsuko Thurlow
CM, MSW

Traduction : Christian P. Morin et Pierre Jasmin.

Cette lettre a été envoyée à tous les députés fédéraux anglophones par le Dr Anton Wagner, et les APLP ont traduit et acheminé le texte aux député-e-s du Bloc québécois, précédé de ce préambule.

Message du conseil d’Administration des Artistes pour la Paix, 22 juillet 2020

Chers députés du Bloc Québécois,

Les 6 et 9 août prochains

La Carillonneuse officielle de la Tour de Paix (tour centrale de l’édifice principal du Parlement à Ottawa), Docteure Andrea McCrady, marquera le 75e anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki par 75 résonances de son bourdon grave, le tout diffusé les 6 et 9 août à travers le pays et même au-delà (liens à venir). C’est donc à une alliance mondiale contre l’arme nucléaire que nous vous convions d’adhérer, à la veille des commémorations du 75e anniversaire du bombardement qui a décimé la famille de la Nippo-Canadienne Setsuko Thurlow, native de Hiroshima.

Nous vous communiquons sa lettre adressée le 24 juin dernier au Premier ministre selon notre traduction en annexe 1. Elle fait écho aux développements remarquables mondiaux survenus dans les trois dernières années, hélas boycottés par le gouvernement libéral du Canada; votre parti peut y réagir en s’alliant à un mouvement mondial irréversible, en répondant à madame Thurlow, ainsi qu’aux ONGs qui l’appuient, principalement le Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire, Pugwash Canada et les APLP dont vous pouvez lire les nombreux articles sur la question sur le site web www.artistespourlapaix.org, animé par Christian P. Morin. Le Parti Vert a endossé le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (voir lettre d’Elizabeth May).

Un parti déjà très bien engagé

Dans les quatre derniers mois, des articles de fond dans l’Aut’Journal (journal auquel collabore sur une base quasi-hebdomadaire Pierre Jasmin, auteur de ce message) ont été signés par bon nombre d’entre vous : Xavier Barsalou-Duval, Yves-François Blanchet, Stéphane Bergeron, Louise Chabot, Christine Normandin, Yves Perron, Simon-Pierre Savard-Tremblay, Mario Simard, Gabriel Ste-Marie, Alain Therrien et Luc Thériault. Votre porte-parole en matière d’environnement, Monique Pauzé, appuyée par la députée Kristina Michaud au dossier des changements climatiques, se joint à vos écrits réguliers pour informer les Québécois de vos interventions pertinentes en Chambre des Communes contre la négligence environnementale des gouvernements Libéral-Conservateur.

Forts des accomplissements québécois en hydroélectricité dus notamment à l’opiniâtreté de René Lévesque et à celle de Bernard Landry avec la nation crie, vos efforts se sont tournés récemment en faveur de la sécurité des Grands lacs et de notre fleuve, contre la menace de stockage sans garantie de sécurité de déchets nucléaires près de Chalk River. Un projet similaire près du Lac Huron vient d’être abandonné le 26 juin par Ontario Power Generation (OPG) sous la pression de la nation Saugeen Ojibway, appuyée par les justes revendications d’une coalition de maires canadiens et américains informés par le montréalais Gordon Edwards (ccnr.org) et par le Ralliement contre la pollution radioactive (RCPR) réagissant positivement aux critiques de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la politique canadienne déficiente de gestion des déchets radioactifs.

Vous nous représentez splendidement à la Chambre des Communes en luttant aussi contre les projets à onze milliards de $ de construction et d’extension de pipelines TransMountain de pétrole des sables bitumineux, qui bousculent les autochtones dont nous avons appuyé la résistance par le clan héréditaire des Wet’suwet’en en Colombie-Britannique.

Quelques engagements et jalons antinucléaires

  1. Le regretté Murray Thomson (Pugwash Canada, dont P. Jasmin est membre) a rassemblé une pétition d’éventuellement mille membres de l’Ordre du Canada qui avait dès 2010 convaincu le Sénat et le Parlement canadiens d’adopter à l’unanimité une Motion tendant à reconnaître le risque que pose la prolifération des matières et de la technologie nucléaires pour la paix et la sécurité. C’est dire combien une prise de position de votre parti présenterait de fermes assises démocratiques.
  2. Le 21 mars 2011, à peine dix jours après la catastrophe de Fukushima au Japon, le Parti Québécois a exigé la fermeture de la centrale désuète Gentilly 2 à la demande du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire, lors d’une conférence de presse présidée par P. Jasmin des APLP, avec l’aide de Greenpeace et de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW – Prix Nobel de la Paix 1985). Le député Yves-François Blanchet, qui deviendra, dans le gouvernement de madame Pauline Marois élu un an et demi plus tard, ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs et ensuite votre chef, a pendant cette conférence au Centre Saint-Pierre de Montréal, révélé sur scène une liste de 320 maires de municipalités québécoises opposées à l’industrie nucléaire, fournie par le maire Gaëtan Ruest d’Amqui et le regretté Robert Dupuy de Terrebonne, alors webmestre des APLP.
  3. Le 20 mai 2014, des représentants de la nation Crie, le docteur Éric Notebaert, le Collectif Pour que le Québec ait meilleure mine (dirigé par Ugo Lapointe avec son Symposium international de Québec sur l’uranium; il est maintenant à la tête de Mining Watch) et d’autres groupes écologistes ont participé aux pré-consultations de la commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Elle était présidée par l’ex-journaliste au Devoir, M. Louis-Gilles Francoeur, que la compagnie STRATECO intéressée à exploiter le site de Matoush a tenté de discréditer par une accusation publique assez grotesque de parti-pris… pour l’environnement ?!? Vous trouverez en annexe le mémoire déposé par Guylaine Maroist, alors présidente des APLP, qui a éventuellement mené à la décision du BAPE, le 17 juillet 2015, de recommander au gouvernement du Québec « de ne pas donner un feu vert, vu les risques pour la santé et l’environnement, à l’exploitation de l’uranium sur le territoire du Québec dans le contexte actuel ».

 

Tous ces efforts démocratiques sont mis en danger par la priorité mercantile des Libéraux, démontrée par les récents dérapages WE-UNIS de MM Morneau et Trudeau. Votre prise de position est donc urgente, morale et nécessaire.


[1] Martin Duckworth, Artiste pour la Paix 2002, prix du Québec Albert-Tessier 2015 pour le cinéma, a créé le documentaire Plus jamais d’Hiroshima sur les Hibakushas, survivants de l’explosion nucléaire, film de l’Office National du Film tourné en 1984 en grande partie au Japon.

[2] Lester Bowles Pearson (1897-1972), quatorzième Premier ministre du Canada, a assisté en 1945 à la conférence de San Francisco aboutissant à la création de l’Organisation des Nations Unies. Lorsque survient la crise de Suez en 1956, Pearson propose la création d’une force internationale de maintien de la paix, les Casques Bleus (décimés par Justin Trudeau), ce qui lui vaut de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1957.

[3] Pugwash Canada executive meeting, 22/02/2019 nomination. A motion by directors Pierre Jasmin/Sergueï Plekhanov to designate Setsuko Thurlow as a Life Member, pending her willingness to accept the status, was passed.