ar-15

Le Premier ministre Trudeau a décrété le bannissement de plusieurs types d’armes d’assaut, quelques jours après le drame en Nouvelle-Écosse, mais trente ans après Polytechnique. Ces armes à feu n’ont « aucune utilité et n’ont pas leur place chez nous », a-t-il dit en conférence de presse au Parlement, [elles] n’ont été conçues qu’à une seule et unique fin : tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible ».

Il ne sera plus possible de vendre, d’acheter, de transporter, d’importer ou d’utiliser des armes d’assaut de type militaire au Canada. Cette règle touche environ 90 000 armes de 1500 modèles, dont les neuf plus populaires comme les fusils M16, AR-10, AR-15, Ruger Mini-14, M14 et les carabines M4, Beretta et SIG Sauer.

Il y a environ 105 000 armes à feu à autorisation restreinte au pays. Parmi celles-ci, environ 90 000 seront visées par la prohibition, en plus des armes à feu sans restriction. Les autorités ignorent le nombre exact d’armes qui sera touché par le Règlement, puisque cette dernière catégorie d’armes n’a pas besoin d’être enregistrée. On compte 2,2 millions de titulaires de permis d’armes à feu au pays.

Pour Heidi Rathjen, cofondatrice et porte-parole de PolySeSouvient, l’annonce du gouvernement Trudeau est une « victoire mitigée » en raison de « l’immense concession » accordée aux propriétaires d’armes à feu. « La gamme des armes couvertes par l’interdiction est très, très, complète. Ça inclut des armes dont on demande l’interdiction depuis 30 ans, comme l’arme utilisée à la Polytechnique. C’est vraiment excellent, mais tout est teinté par le fait de perdre le programme de rachat obligatoire promis aux élections. Il y a une différence énorme entre une interdiction totale et un programme qui assure que les armes soient retirées, et une interdiction partielle qui donne des droits acquis aux propriétaires actuels et qui permettent à des dizaines de milliers d’armes d’assaut de rester dans des mains privées ».

Le Règlement prévoit en effet une clause grand-père, une période d’amnistie et un programme de rachat dont les termes doivent faire l’objet d’un projet de loi au Parlement.

Du côté des Conservateurs, Andrew Scheer a réagi : « Justin Trudeau utilise la pandémie actuelle et l’émotion provoquée par l’horrible attaque commise en Nouvelle-Écosse pour promouvoir l’ordre du jour idéologique des libéraux et apporter des changements majeurs à la politique sur les armes à feu. C’est mal. »