Article suivi d’un éloge funèbre à Adele Buckley
Agence
Internationale
d’énergie
atomique
AIEA
- Une attaque illégale et contreproductive d’Israël »
Le 1er juin 2025, l’AIEA mettait en garde l’Iran contre la poursuite de sa stratégie nucléaire.
Malgré les fréquentes mises en garde de l’expert de Pugwash Tarik Rauf sur l’objectivité douteuse des membres actuels de l’AIEA, nous avons pris acte de l’article suivant de Hana Levi Julian, analyste pour la Jewish Press :
Un rapport détaillé et classifié de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a révélé que l’Iran poursuit sa progression vers l’arme nucléaire. Les conclusions du rapport doivent être présentées lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA le 9 juin. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne prévoient soumettre à ce moment-là une résolution au Conseil qui déclarerait l’Iran non conforme à ses obligations de non-prolifération. Il y a 20 ans, une décision similaire avait incité le Conseil de sécurité des Nations Unies à imposer des sanctions contre la République islamique en 2006.
Le rapport, préparé en réponse à une demande du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, a montré qu’au 17 mai, l’Iran possédait 408,6 kilogrammes (900,8 livres) d’uranium enrichi à 60 %, qui peut facilement et rapidement être transformé en combustible nucléaire de qualité militaire, enrichi à 90 %. Ce chiffre représente une augmentation de 133,8 kilogrammes (294,9 livres) – près de 50 pour cent – d’uranium hautement enrichi depuis le dernier rapport de l’agence en février, lorsque le stock iranien d’uranium enrichi à 60 pour cent s’élevait à 274,8 kilogrammes (605,8 livres). Dans son rapport, l’AIEA a qualifié ce développement de « risque majeur de prolifération ».
En outre, le rapport note que Téhéran a entravé les enquêtes de l’AIEA sur des traces d’uranium trouvées sur trois sites non déclarés soupçonnés d’avoir abrité auparavant un programme d’armement secret – Turquzabad, Varamin et Lavisan-Shian – qui semblaient avoir été « nettoyés » pour dissimuler des activités passées de développement nucléaire. L’Iran est le seul État non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à 60 pour cent, un niveau qui n’est pas pertinent à des fins civiles, ajoute le rapport.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a averti à plusieurs reprises que l’Iran possédait suffisamment d’uranium hautement enrichi pour créer « plusieurs » armes nucléaires. Israël a averti samedi dans un communiqué que le rapport « sert de signal d’alarme clair : malgré d’innombrables avertissements de la communauté internationale, l’Iran est totalement déterminé à achever son programme d’armes nucléaires ». L’Iran a déclaré à plusieurs reprises son intention de « rayer l’État sioniste de la carte du monde ».
https://www.jforum.fr/nucleaire-laiea-met-en-garde-liran-contre-son-projet.html
Comment agiter un chiffon rouge plus provoquant devant un taureau fou comme Nétanyahou ? Sa fuite en avant représente sa seule façon d’éviter la prison israélienne pour ses crimes avérés de corruption et la prison de La Haye pour ses crimes génocidaires et néanmoins nos télévisions présentent complaisamment ses faux arguments (mais continuent à nous censurer).
Quant à la riposte de l’Iran, comment les APLP pourraient ne pas leur attribuer aussi une part de responsabilité dans les événements dramatiques guerriers d’aujourd’hui 13 juin ? Comme le disait si bien la chercheure iranologue Hanieh Ziaeh de la chaire Raoul-Dandurand, interviewée par madame Dussault à la télévision de Radio-Canada, « il n’y a pas de gagnant dans une guerre, que des survivants. »

Caricature reçue du journaliste américain Chris Hedges.
Quant au chercheur américain et directeur exécutif de Arms Control Association aux États-unis, Daryl G. Kimball, il déclarait aujourd’hui que les attaques illégales et contre-productives d’Israël rendent plus probable un Iran doté de l’arme nucléaire, déclaration appuyée par Kelsey Davenport, directeur de la politique de non-prolifération, et Thomas Countryman, président du conseil d’administration et ancien secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour la non-prolifération et la sécurité internationale.
2- Pour sortir de cette spirale guerrière, les APLP comptaient autrefois sur
LA RASSEMBLEUSE ADELE BUCKLEY (1938 -2025)
Adele Buckley is a physicist, engineer and environmental scientist. Formerly, V.P. and founding partner of Sciex, developer and manufacturer of mass spectrometry systems with extensive worldwide installations V.P. Technology and Research, Ontario Centre for Environmental Technology Advancement; formerly V.P. Solarchem Environmental Systems.
Her wide-ranging work in new environmental technology and science includes commercialization of new technology, verification of performance and international projects in Bangladesh and China.
She leads the Canadian Pugwash Group (CPG) campaign for a nuclear-weapon-free Arctic. Since 2007, has presented in 6 countries, given frequent lectures; led international workshop, Ottawa University, October 2012 Policy Imperatives for an Arctic Nuclear-Weapon-Free Zone. At Thinkers’ Lodge, Pugwash Nova Scotia, was Project Leader for international conference A Secure World without Nuclear Weapons (WWNW). Website Manager for pugwashgroup.ca; arcticnwfz.ca; and nuclearweaponsconvention.ca.
Consultant, Nuclear Abolition Forum; member, advisory board, Canadians for a Nuclear Weapons Convention. For CPG’s Global Issues Project (GIP) – led an international expert roundtable on Freshwater, one of a series of roundtables on looming crises of sustainability, compounded by climate change. Active organizer for GIP roundtable – Securing the Peaceful Uses of Space for Future Generations.
Elle a présenté en septembre 2013 avec Pierre Jasmin un article de fond sur la nécessité pour les universités de travailler à éliminer les armes atomiques dans University affairs qui en a, cette année seulement, effacé les traces (constatez par vous-mêmes) :
Voici quelques dates de nos engagements antinucléaires, Adèle et moi :
Je dois mentionner qu’en 1995, afin de commémorer le 40e anniversaire de l’attaque nucléaire sur Hiroshima, je donnais un récital à l’UQAM à l’intention du maire de Hiroshima en visite à Montréal à son ami Pierre Bourque, maire de la Ville.
Ma collègue uqamienne Florence Junca-Adenot, cofondatrice du Centre Pierre-Péladeau et de l’Agora de la Danse, vient d’être distinguée en mai 2025 commandeure de l’Ordre de Montréal.
Voici un exemple du courage bien plus grand que le nôtre que montrait le fondateur de Pugwash, Joseph Rotblat, manifestant à l’âge de 93 ans dans la rue en face de l’ambassade israélienne londonienne, en l’honneur de Mordechai Vanunu représenté à gauche, par une figure enchaînée : cette figure prométhéenne avait dévoilé le secret nucléaire de Dimona (i). Si nous l’avions davantage appuyé, peut-être aurions-nous pu empêcher le génocide actuel d’au moins 60 000 Gazaouis et le bombardement de l’Iran. Hélas, la branche canadienne de Pugwash semble avoir oublié la ferveur d’Adèle de publier des informations bilingues, ce qui a motivé mon retrait ou plutôt mon exclusion par Robin Collins, trouvant mon insistance de traduire les articles déplacée (shocking)…
Les Artistes pour la Paix remercient par ailleurs la professeure Dolores Chew qui avait invité le professeur Jasmin au Centre des Femmes Sud-Asiatiques de Montréal (CERAS) afin de contribuer à atténuer la tension nucléaire Inde-Pakistan.
https://www.artistespourlapaix.org/danger-de-guerre-indo-pakistanaise/
Je ne peux terminer mon éloge funèbre à Adele Buckley sans rappeler qu’elle est sans doute la chercheure canadienne la plus impliquée dans l’exécutif qui a guidé les pas internet de PUGWASH international (surtout dans les années avec à sa tête Paolo Cotta-Ramusino). Elle m’avait invité à participer à une de ses conférences sur l’Arctique canadien et auparavant introduit à l’exécutif de Pugwash : elle a pris la photo suivante de ma famille rassemblée autour de Roméo Dallaire, venu à Pugwash pour réitérer son opposition aux armes nucléaires en tenant dans ses mains la médaille d’or du prix Nobel pour la Paix offert à Joseph Rotblat en 1997.

Sur la photo prise par Adele, j’offre mon CD Bach-UQAM au plus éminent des centaines d’invités internationaux rassemblés pour le 50e anniversaire du mouvement PUGWASH créé par Bertrand Russell et Josef Rotblat.
Invité par Adèle à Pugwash en Nouvelle-Écosse en juillet 2007, j’y donnai un très court récital de piano Bach-Chopin, à la grande joie du maire de Hiroshima, Tadatoshi Akiba, président des Maires pour la Paix, pour qui Bach est le compositeur préféré.
Mon tout premier enregistrement (Bach – 2002 avec comparaisons bibliques illustrées par Giotto) était orné de photos prises en Palestine par l’artiste pour la paix de l’année 1998 Josée Lambert, montrant les injustices commises par Israël à l’égard du peuple palestinien, dénoncées par des pacifistes israéliens que je qualifie dans le livret comme animés d’un « courage exemplaire ».
Mais notre plus grand accomplissement ensemble, avec Adele Buckley et Louise Vandelac, fut la conférence suivante, qui allait provoquer la naissance quelques mois plus tard du Mouvement pour Sortir le Québec du Nucléaire d’octobre 2008.
14 juin 2025 Déclaration par les dirigeants de Pugwash
Pugwash condamne fermement les attaques militaires d’Israël contre l’Iran qui ont débuté le 13 juin, entraînant la mort de civils, de scientifiques et de hauts commandants, ainsi que des dommages et la destruction d’installations nucléaires, avec les risques qui en découlent pour les inspecteurs de l’AIEA présents. Cette action représente une violation dangereuse et inacceptable du droit international et des normes de souveraineté des États, qui aggrave considérablement les tensions dans une région déjà en proie à de multiples conflits.
Cette frappe constitue une violation flagrante des articles de la Charte des Nations Unies interdisant la menace ou le recours à la force armée et réglementant le droit de légitime défense, consacrés aux articles 2.4 et 51. Les frappes contre des installations nucléaires violent également l’esprit de l’article 56 du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève, qui interdit les attaques contre des installations si de telles attaques peuvent provoquer la libération de forces dangereuses des installations et entraîner de graves pertes parmi la population civile. Pugwash déplore en outre l’assassinat de scientifiques nucléaires en tant que civils qui ne peuvent légalement faire l’objet d’une attaque.
Ces attaques sont également en contradiction avec de nombreuses résolutions de l’AIEA sur les attaques militaires contre des installations nucléaires, en particulier les résolutions GC(XXIX)/RES/444 et GC(XXXIV)/RES/533, qui proposent, entre autres, que « toute attaque armée et menace contre des installations nucléaires consacrées à des fins pacifiques constitue une violation des principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Statut de l’Agence… [et que] les attaques armées contre des installations nucléaires pourraient entraîner des rejets radioactifs ayant de graves conséquences à l’intérieur et au-delà des frontières. de l’État attaqué ». L’Iran et Israël sont tous deux membres de l’AIEA.
En tant que dirigeants de Pugwash, nous sommes également profondément préoccupés par le fait qu’Israël, en tant qu’État doté d’armes nucléaires en dehors du régime mondial du TNP, ait mené des frappes militaires contre des installations nucléaires sous les garanties intégrales de l’AIEA d’un État non doté d’armes nucléaires et partie au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Ces attaques sapent les solutions diplomatiques en cours sur la question nucléaire iranienne. Une nouvelle escalade alimenterait et prolongerait la conflagration régionale, menacerait le TNP et risquerait de provoquer une prolifération nucléaire dans la région du Moyen-Orient.
Ancré dans les leçons de l’histoire et dans l’impératif de responsabilité scientifique envers l’humanité inspiré par le Manifeste Russell-Einstein, Pugwash réaffirme qu’il n’existe pas de solution militaire aux conflits complexes qui ravagent le Moyen-Orient. Seul un engagement renouvelé, soutenu et de bonne foi en faveur de la diplomatie et du dialogue, respectant les préoccupations de souveraineté et de sécurité de tous les États de la région et de résolution pacifique des différends conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, peut ouvrir la voie à une paix et une stabilité durables.
Hussain Al-Shahristani, président
Karen Hallberg, secrétaire générale
Tatsujiro Suzuki, président du comité exécutif
Götz Neuneck, président du conseil de Pugwash
14 June 2025 Statement by the Pugwash Leadership,
https://pugwash.org/2025/06/14/pugwash-condemns-israeli-attack-on-iran-and-warns-of-grave-escalatory-risks/
Pugwash strongly condemns the military attacks by Israel against Iran which began on June 13, resulting in the killing of civilians, scientists, and senior commanders, as well as damage and the destruction of nuclear facilities with the attendant risks posed to IAEA inspectors present. This action represents a dangerous and unacceptable violation of international law and the norms of State sovereignty which significantly escalates tensions in a region already engulfed in multiple conflicts.
The strike is in flagrant breach of the UN Charter articles prohibiting the threat or use of armed force and regulating the right of self-defence, enshrined in Articles 2.4 and 51. Strikes on nuclear facilities also violate the spirit of Article 56 of Additional Protocol I to the Geneva Conventions, which prohibits attacks on installations if such attacks may cause the release of dangerous forces from the installations and consequent severe losses among the civilian population. Pugwash furthermore deplores the assassination of nuclear scientists as civilians who cannot lawfully be made the object of an attack.
The attacks also are in contradiction to numerous IAEA resolutions on military attacks against nuclear facilities, in particular, GC(XXIX)/RES/444 and GC(XXXIV)/RES/533, which provide, inter alia, that “any armed attack on and threat against nuclear facilities devoted to peaceful purposes constitutes a violation of the principles of the United Nations Charter, international law and the Statute of the Agency … [and that] armed attacks on nuclear facilities could result in radioactive releases with grave consequences within and beyond the boundaries of the State which has been attacked”. Both Iran and Israel are members of the IAEA.
As the leaders of Pugwash, we are also deeply concerned that Israel, as a nuclear weapon State outside the global NPT regime, has carried out military strikes against nuclear facilities under full-scope IAEA safeguards of a non-nuclear-weapon State party to the nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT). These attacks undermine ongoing diplomatic solutions to the Iran nuclear issue. Further escalation will fuel and prolong regional conflagration, threaten the NPT, and risk nuclear proliferation in the Middle East region.
We strongly call on all parties to exercise maximum restraint, to cease all acts of aggression, and to commit to immediate de-escalation. Further military actions will only deepen the crisis. We appeal to Iran to fully cooperate with the IAEA in the implementation of its NPT safeguards agreements. Above all, we call for the resumption of negotiations aiming at a diplomatic agreement concerning Iran’s nuclear programme, taking into account security concerns and peaceful development aspirations of all parties involved. In addition, we call upon Israel to join and support the UN Secretary-General’s ongoing process to achieve a zone free of nuclear and other weapons of mass destruction in the region of the Middle East.
Pugwash, rooted in the lessons of history and the imperative of scientific responsibility towards humanity inspired by the Russell-Einstein Manifesto, reaffirms that there is no military solution to the complex conflicts plaguing the Middle East. Only a renewed, sustained, and good-faith commitment to diplomacy and dialogue, respecting the sovereignty and security concerns of all States in the region, peaceful resolution of disputes in accordance with the principles of the UN Charter, can offer a path towards lasting peace and stability.
Hussain Al-Shahristani, President
Karen Hallberg, Secretary General
Tatsujiro Suzuki, Chair of the Executive Committee
Götz Neuneck, Chair of the Pugwash Council
Canadien.nes $ de moins pour la famille, de moins pour l’écologie: https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2025-06-14/demystifier-l-economie/ce-que-nous-coutera-le-boom-des-depenses-militaires.php
Je suis très impressionné par le contenu du livre de l’ex-Président de l’Union Soviétique, Michaïl Gorbatchev: Perestroïka. Vues neuves sur notre pays et le monde.
Gorbatchev, s’y montre très écologiste, très pacifiste en concrétisant ces notions par la restructuration qu’il proposait pour son pays, nommée Perestroïka, accompagnée de transparence, nommée Glasnost. Comparez cette transparence aux ” baîllons” que font nos Gouvernements pour l’adoption de lois. Gorbatchev avait découvert que l’Union Soviétique, pour compétitionner le Capitalisme, dépensait 40% du budget, pour s’armer. Et cela empêchait de réparer le 50% des infrastructures brisées; tout comme c’est le cas actuellement aux États-Unis, comme le montre l’ingénieur industriel Seymour Melman dans ses livres, par exemple: Pentagon Capitalism ou: The demilitarized society. Disarmament and conversion. ( Les artistes pour la Paix parlent de désarmement mais presque pas de la conversion de l’industrie militaire à des fins civiles, à ma connaissance.) Bravo quand même pour le merveilleux travail accompli. Vu le Putch qui a mis Gorbatchev en chômage, la Pérestroïka n’a pu être complétée malheureusement mais le Plan… est clair dans ce livre de Gorby. Au tour du Capitalisme à opérer cette Perestroïka dans la transparence, à laquelle nous ne sommes pas habitué.es de Duplessis à Trudeau à Chrétien, à Legault en passant par Charest et plus bas au Sud, par Reagan et sa suite, imités par l’Europe. Le physicien Fritjof Capra, avec une oeuvre en écolittératie, est venu parler dans les Laurentides vers 1985. J’y étais pour CFLX, bénévolement dans le cadre de mon émission : Futur Désiré. ( je voulais équilibrer la notion PUNK: NO FUTURE.) Capra m’avait dit que Gorbatchev était le premier politicien et le seul qui comprenait ce qu’est le nouveau paradigme, écologiste, féministe et pacifique, en opposition au paradigme cartésien-newtonnien, – qui nous mène encore- . Le Tao de la physique, Le temps du changement, La toile de la vie, Sagesse des sages sont quelques uns de ses livres qui ont été traduits. Il donne actuellement en Californie une formation sur cette écolittératie en douze chapîtres, en anglais. M’en plaignant, désirant cette formation en langue de Molière, Capra m’a dit récemment par courriel qu’Edgar Morin, est sur le plan des idées, avec la pensée complexe, en quelque sorte l’équivalent de ces idées de paradigme à changer. J’ai aussi assisté vers 1986 à un gros congrès à Montréal organisé par les Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire. J’y ai interviewé Linus Pauling et une médecin soviétique. À l’époque les médecins des deux Blocs politiques se parlaient; je ne vois plus cela de nos jours et nous en avons besoin; question de ” Citizen Diplomacy”
ps désolé pour l’erreur: putch au lieu de putsch.
L’attaque des B-2 américains le 21 juin contre trois sites nucléaires iraniens est un geste perfide face à un pays qui négociait “sa bonne foi relative” dans un contexte où l’Iran, contrairement à Israël, est encore sous contrôle de l’AIEA et adhère officiellement au Traité de Non-Prolifération (en étirant l’élastique de l’enrichissement nucléaire permissible: pourquoi diable?). L’affirmation invérifiable du président Trump que toute fonction nucléaire iranienne est “totalement” oblitérée provient d’un “candidat au prix Nobel de la Paix” il y a trois mois, se discréditant “totalement” par cette attaque “bien concertée” avec “son ami Bibi Nétanyahou”… génocidaire. Et la déclaration de Trump se termine par un remerciement à Dieu qui a veillé à ce que les “magnifiques guerriers américains” reviennent sains et saufs, en souhaitant que désormais la pax americana s’établisse au Moyen-Orient. La foi en Dieu, Yahvé ou Mahomet semble un appui à toutes les dérives militaires. Les observateurs craignent la réaction de la Russie plus que celle de la Chine plus proche. La webmestre ayant démissionné des APLP, nous ne pouvons plus publier, d’autant moins que et l’Aut’journal et Presse-toi à gauche sont entamé en vacances estivales et que les médias mainstream nous boycottent.
Comme j’avais écrit au début de cet article “l’expert de Pugwash Tarik Rauf a émis des doutes sur l’objectivité des membres actuels de l’AIEA”: voici ” Comment les États-Unis et Israël ont utilisé Rafael Grossi pour détourner l’AIEA et déclencher une guerre contre l’Iran 24.06.25 – article publié sur Common Dreams, Other News et Pressenza.com
Par Medea Benjamin* et Nicolas JS Davies*
Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a permis que l’AIEA soit utilisée par les États-Unis et Israël – un État doté d’armes nucléaires non déclarées en violation à long terme des règles de l’AIEA – pour fabriquer un prétexte pour une guerre contre l’Iran, malgré la conclusion de son agence selon laquelle l’Iran n’avait pas de programme d’armes nucléaires.
Le 12 juin, sur la base d’un rapport accablant de Grossi, une faible majorité du Conseil des gouverneurs de l’AIEA a voté en faveur du non-respect par l’Iran de ses obligations en tant que membre de l’AIEA. Sur les 35 pays représentés au Conseil, seuls 19 ont voté pour la résolution, tandis que 3 ont voté contre, 11 se sont abstenus et 2 n’ont pas voté. Le 10 juin, les États-Unis avaient contacté huit gouvernements membres du Conseil afin de les persuader de voter pour la résolution ou de ne pas voter. Les responsables israéliens ont déclaré qu’ils considéraient la pression exercée par les États-Unis en faveur de la résolution de l’AIEA comme un signe significatif de leur soutien aux plans de guerre d’Israël, révélant ainsi l’importance qu’Israël accordait à la résolution de l’AIEA comme couverture diplomatique pour la guerre.
La réunion du conseil d’administration de l’AIEA coïncidait avec le dernier jour de l’ultimatum de 60 jours lancé par le président Trump à l’Iran pour négocier un nouvel accord nucléaire. Alors même que le conseil d’administration de l’AIEA votait, Israël chargeait des armes, du carburant et des réservoirs de largage sur ses avions de combat pour le long vol vers l’Iran et informait ses équipages sur leurs cibles. Les premières frappes aériennes israéliennes ont touché l’Iran à 3 heures du matin cette nuit-là.
Le 20 juin, l’Iran a déposé une plainte officielle contre le directeur général Grossi auprès du Secrétaire général de l’ONU et du Conseil de sécurité de l’ONU pour avoir porté atteinte à l’impartialité de son agence, à la fois par son omission de mentionner l’illégalité des menaces et des recours à la force d’Israël contre l’Iran dans ses déclarations publiques et par son attention particulière portée aux violations présumées de l’Iran.
La source de l’enquête de l’AIEA qui a conduit à cette résolution était un rapport des services de renseignement israéliens de 2018 selon lequel ses agents avaient identifié trois sites jusque-là non divulgués en Iran où l’Iran avait procédé à l’enrichissement d’uranium avant 2003. En 2019, Grossi a ouvert une enquête et l’AIEA a finalement eu accès aux sites et détecté des traces d’uranium enrichi.
Malgré les conséquences fatales de ses actes, Grossi n’a jamais expliqué publiquement comment l’AIEA peut être sûre que l’agence de renseignement israélienne Mossad ou ses collaborateurs iraniens, comme les Moudjahidine du peuple (ou MEK), n’ont pas eux-mêmes placé l’uranium enrichi dans ces sites, comme l’ont suggéré les responsables iraniens .
Alors que la résolution de l’AIEA qui a déclenché cette guerre ne concernait que les activités d’enrichissement de l’Iran avant 2003, les responsables politiques américains et israéliens ont rapidement adopté des affirmations infondées selon lesquelles l’Iran était sur le point de fabriquer une arme nucléaire. Les agences de renseignement américaines avaient précédemment signalé qu’un processus aussi complexe prendrait jusqu’à trois ans, avant même qu’Israël et les États-Unis ne commencent à bombarder et à dégrader les installations nucléaires civiles iraniennes existantes.
Les enquêtes précédentes de l’AIEA sur les activités nucléaires non signalées en Iran ont été officiellement achevées en décembre 2015, lorsque le directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, a publié son « Évaluation finale des questions passées et présentes en suspens concernant le programme nucléaire iranien ».
L’AIEA a estimé que, même si certaines activités passées de l’Iran pouvaient être pertinentes pour les armes nucléaires, elles « n’ont pas dépassé le stade des études de faisabilité et scientifiques, ni l’acquisition de certaines compétences et capacités techniques pertinentes ». L’AIEA « n’a trouvé aucune indication crédible de détournement de matières nucléaires en lien avec les éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien ».
À la mort de Yukiya Amano avant la fin de son mandat en 2019, le diplomate argentin Rafael Grossi a été nommé directeur général de l’AIEA. Grossi avait été directeur général adjoint sous Amano et, avant cela, chef de cabinet du directeur général Mohamed ElBaradei.
Les Israéliens ont une longue tradition de fabrication de fausses preuves concernant les activités nucléaires de l’Iran, comme les fameux « documents d’ordinateur portable » remis à la CIA par le MEK en 2004 et soupçonnés d’avoir été créés par le Mossad. Douglas Frantz, auteur d’un rapport sur le programme nucléaire iranien pour la commission sénatoriale des affaires étrangères en 2009, a révélé que le Mossad avait créé une unité spéciale en 2003 pour fournir des informations secrètes sur le programme nucléaire iranien, en utilisant des « documents provenant d’Iran et d’ailleurs ».
Et pourtant, Grossi a collaboré avec Israël pour étayer ses dernières allégations. Après plusieurs années de réunions en Israël, de négociations et d’inspections en Iran, il a rédigé son rapport au Conseil des gouverneurs de l’AIEA et a programmé une réunion du Conseil coïncidant avec la date prévue du début de la guerre israélienne.
Israël a mené ses derniers préparatifs de guerre sous les yeux des satellites et des services de renseignement des pays occidentaux qui ont rédigé et voté la résolution. Il n’est pas étonnant que 13 pays se soient abstenus ou n’aient pas voté, mais il est tragique que davantage de pays neutres n’aient pas trouvé la sagesse et le courage de voter contre cette résolution insidieuse.
L’objectif officiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est de « promouvoir l’utilisation sûre, sécurisée et pacifique des technologies nucléaires ». Depuis 1965 , ses 180 pays membres sont soumis aux garanties de l’AIEA afin de garantir que leurs programmes nucléaires ne soient « pas utilisés de manière à servir des fins militaires ».
Le travail de l’AIEA est évidemment compromis dans ses relations avec les pays déjà dotés de l’arme nucléaire. La Corée du Nord s’est retirée de l’AIEA en 1994 et de toutes les garanties en 2009. Les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et la Chine ont conclu des accords de garanties avec l’AIEA qui reposent uniquement sur des « offres volontaires » pour des sites non militaires « sélectionnés ». L’Inde a conclu un accord de garanties de 2009 qui l’oblige à séparer ses programmes nucléaires militaires et civils, et le Pakistan a dix accords de garanties distincts, mais uniquement pour des projets nucléaires civils, le dernier datant de 2017 et couvrant deux centrales construites par la Chine.
Israël, cependant, ne dispose que d’un accord de garanties limité datant de 1975, en regard d’un accord de coopération nucléaire civile conclu en 1955 avec les États-Unis. Un avenant de 1977 a prolongé indéfiniment l’accord de garanties de l’AIEA, même si l’accord de coopération avec les États-Unis qu’il couvrait a expiré quatre jours plus tard. Ainsi, par une parodie de conformité que les États-Unis et l’AIEA ont pratiquée pendant un demi-siècle, Israël a échappé à l’examen des garanties de l’AIEA tout aussi efficacement que la Corée du Nord.
Israël a commencé à travailler sur une arme nucléaire dans les années 1950, avec l’aide substantielle de pays occidentaux, dont la France, la Grande-Bretagne et l’Argentine, et a fabriqué ses premières armes en 1966 ou 1967. En 2015, lorsque l’Iran a signé l’accord nucléaire JCPOA, l’ancien secrétaire d’État Colin Powell a écrit dans un courriel divulgué qu’une arme nucléaire serait inutile à l’Iran car « Israël en possède 200, toutes dirigées vers Téhéran. » Powell a cité l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad demandant : « Que ferions-nous d’une arme nucléaire ? La peaufiner ? »
En 2003, alors que Powell tentait, sans succès, de plaider en faveur d’une guerre contre l’Irak auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, le président Bush qualifiait l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord d’« axe du mal », en raison de leur prétendue quête d’« armes de destruction massive ». Le directeur égyptien de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a assuré à plusieurs reprises au Conseil de sécurité que l’AIEA ne trouvait aucune preuve que l’Irak développait une arme nucléaire. Lorsque la CIA a produit un document montrant que l’Irak importait de l’uranium yellowcake du Niger, tout comme Israël l’avait secrètement importé d’Argentine dans les années 1960, l’AIEA n’a mis que quelques heures à reconnaître le document comme un faux, ce qu’ElBaradei a immédiatement signalé au Conseil de sécurité. Bush n’a cessé de répéter le mensonge sur le yellowcake du Niger, ainsi que d’autres mensonges flagrants sur l’Irak, et les États-Unis ont envahi et détruit l’Irak sur la base de ses mensonges, un crime de guerre aux proportions historiques. La plupart des gens savaient qu’ElBaradei et l’AIEA avaient raison depuis le début, et, en 2005, ils ont reçu le prix Nobel de la paix pour avoir dénoncé les mensonges de Bush, dit la vérité aux puissants et renforcé la non-prolifération nucléaire.
En 2007, une évaluation nationale du renseignement (NIE), menée par les 16 agences de renseignement américaines, confirmait les conclusions de l’AIEA selon lesquelles l’Iran, comme l’Irak, ne possédait pas de programme d’armement nucléaire. Comme l’écrivait Bush dans ses mémoires : « …après l’évaluation nationale du renseignement (NIE), comment aurais-je pu expliquer le recours à l’armée pour détruire les installations nucléaires d’un pays dont les services de renseignement disaient qu’il n’avait pas de programme d’armement nucléaire actif ? » Même Bush n’arrivait pas à croire qu’il pourrait s’en tirer en réutilisant les mêmes mensonges pour détruire l’Iran et l’Irak, et Trump joue avec le feu en agissant ainsi.
ElBaradei a écrit dans ses propres mémoires, The Age of Deception: Nuclear Diplomacy in Treacherous Times , que si l’Iran a fait des recherches préliminaires sur les armes nucléaires, elles ont probablement commencé pendant la guerre Iran-Irak dans les années 1980, après que les États-Unis et leurs alliés ont aidé l’Irak à fabriquer des armes chimiques qui ont tué jusqu’à 100 000 Iraniens.
Les néoconservateurs qui dominent la politique étrangère américaine après la guerre froide ont considéré le lauréat du prix Nobel ElBaradei comme un obstacle à leurs ambitions de changement de régime dans le monde et ont mené une campagne secrète pour trouver un nouveau directeur général de l’AIEA plus docile lorsque son mandat a expiré en 2009.
Après la nomination du diplomate japonais Yukiya Amano comme nouveau directeur général, des câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks ont révélé les détails de son examen approfondi par des diplomates américains, qui ont rapporté à Washington qu’Amano « était solidement ancré dans la cour américaine sur chaque décision stratégique clé, depuis les nominations de personnel de haut niveau jusqu’à la gestion du prétendu programme d’armes nucléaires de l’Iran. »
Après être devenu directeur général de l’AIEA en 2019, Rafael Grossi a non seulement continué la soumission de l’AIEA aux intérêts américains et occidentaux et sa pratique consistant à fermer les yeux sur les armes nucléaires d’Israël, mais a également veillé à ce que l’AIEA joue un rôle essentiel dans la marche d’Israël vers la guerre contre l’Iran.
Tout en reconnaissant publiquement que l’Iran ne possédait pas de programme d’armement nucléaire et que la diplomatie était le seul moyen de dissiper les inquiétudes de l’Occident à son égard, Grossi a aidé Israël à préparer le terrain pour la guerre en rouvrant l’enquête de l’AIEA sur les activités passées de l’Iran. Puis, le jour même où les avions de combat israéliens étaient chargés d’armes pour bombarder l’Iran, il a fait en sorte que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA adopte une résolution donnant à Israël et aux États-Unis le prétexte de guerre qu’ils souhaitaient.
Au cours de sa dernière année en tant que directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei a été confronté à un dilemme similaire à celui auquel Grossi est confronté depuis 2019. En 2008, les agences de renseignement américaines et israéliennes ont fourni à l’AIEA des copies de documents qui semblaient montrer que l’Iran menait quatre types distincts de recherches sur les armes nucléaires.
Alors qu’en 2003, le document de Bush sur le yellowcake du Niger était manifestement un faux, l’AIEA n’a pas pu établir l’authenticité des documents israéliens. ElBaradei a donc refusé d’agir sur la base de ces documents ou de les rendre publics, malgré une pression politique considérable, car, comme il l’a écrit dans L’Âge de la tromperie, il savait que les États-Unis et Israël « voulaient donner l’impression que l’Iran représentait une menace imminente, préparant peut-être le terrain pour un recours à la force ». ElBaradei a pris sa retraite en 2009, et ces allégations figuraient parmi les « questions en suspens » qu’il a laissées à Yukiya Amano pour qu’il les résolve en 2015.
Si Rafael Grossi avait fait preuve de la même prudence, de la même impartialité et de la même sagesse que Mohamed ElBaradei en 2009, il est fort possible que les États-Unis et Israël ne seraient pas en guerre contre l’Iran aujourd’hui.
Mohamed ElBaradei a écrit dans un tweet le 17 juin 2025 : « S’appuyer sur la force et non sur les négociations est un moyen sûr de détruire le TNP et le régime de non-prolifération nucléaire (aussi imparfait soit-il), et envoie un message clair à de nombreux pays « que leur « sécurité ultime » est de développer des armes nucléaires !!! »
Malgré le rôle de Grossi dans les plans de guerre américano-israéliens en tant que directeur général de l’AIEA, ou peut-être à cause de cela, il a été présenté comme un candidat soutenu par l’Occident pour succéder à Antonio Guterres au poste de secrétaire général de l’ONU en 2026. Ce serait un désastre pour le monde. Heureusement, il existe bien d’autres candidats qualifiés pour sortir le monde de la crise dans laquelle Rafael Grossi a aidé les États-Unis et Israël à le plonger.
Rafael Grossi devrait démissionner de son poste de directeur de l’AIEA avant de compromettre davantage la non-prolifération nucléaire et d’entraîner le monde plus près d’une guerre nucléaire. Il devrait également retirer sa candidature au poste de secrétaire général de l’ONU.
Les auteur.e.s *
*Medea Benjamin est cofondatrice de Global Exchange et de CODEPINK : Femmes pour la paix. Elle est coauteure, avec Nicolas J.S. Davies, de « La guerre en Ukraine : comprendre un conflit insensé ».
*Nicolas JS Davies est un journaliste indépendant et chercheur chez CODEPINK.