Dans ce texte, l’Assemblée générale, qui compte au total 193 États membres, « exige de nouveau que la Fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays, et appelle à une cessation des hostilités ».
Elle exige aussi que « le traitement par les parties au conflit armé de tous les prisonniers de guerre soit conforme aux dispositions de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre » et « demande l’échange complet des prisonniers de guerre, la libération de toutes les personnes détenues illégalement et le retour de tous les internés et des civils transférés et déportés de force, y compris les enfants ».
L’Assemblée générale souligne « la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies ».
En attendant, elle « demande aux parties au conflit armé de respecter pleinement les obligations qui leur incombent en vertu du droit humanitaire international, à savoir veiller systématiquement à épargner la population civile et les biens de caractère civil, assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave aux personnes qui en ont besoin, et s’abstenir d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de rendre inutilisables les biens indispensables à la survie de la population civile ».
Mercredi après-midi, à l’ouverture de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a un an est « un affront à la conscience collective » et qu’elle « remet en cause les principes et les valeurs fondamentaux de notre système multilatéral ».
Il a rappelé que la position des Nations Unies est sans équivoque : « Nous sommes attachés à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues ».
La position de la Chine
Le ministre des Affaires étrangères chinois a publié vendredi une déclaration en douze points sur la position de la Chine et la paix en Ukraine. En voici un résumé :
Respect de la souveraineté – L’intégrité territoriale des nations doit être respectée, telle que définie par la Charte de l’Onu.
Abandonner la mentalité de Guerre froide – La sécurité d’une région ne doit pas faire par l’expansion des blocs militaires.
Cesser les hostilités – Toutes les parties doivent calmer le jeu.
Reprendre les pourparlers de paix – La négociation est la seule issue, et la Chine veut jouer un rôle constructif.
Résoudre la crise humanitaire – Il faut permettre à l’ONU de coordonner l’acheminement de l’aide humanitaire librement et rapidement.
Protéger les civils et les prisonniers de guerre – La Chine appuie l’échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine.
Protéger les infrastructures nucléaires – La Chine appuie l’action préventive de l’AIEA.
Réduire les risques stratégiques – La guerre nucléaire ne doit pas avoir lieu. Halte à la prolifération, ainsi qu’à l’usage d’armes biologiques et chimiques.
Favoriser l’exportation des céréales – L’entente de la Mer Noire sur les céréales signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et l’ONU doit être respectée.
Halte aux sanctions unilatérales – La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales qui ne sont pas approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Préserver les chaines d’approvisionnement – il faut empêcher la dégradation des chaines de production et des écosystèmes de finance, transport, alimentaire et énergie.
La reconstruction – La communauté internationale doit dès maintenant prendre des mesures pour amorcer la reconstruction dans les zones de conflits.
Premières réactions : les Américains considèrent que la Chine est trop collée sur la Russie pour jouer le rôle de médiateur. Le président Zelensky a salué la bonne volonté de la Chine, mais exclu tout compromis avec Poutine.