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Artisans-atomistes au travail sur une ogive W-76-2.

Il y aura bientôt un an que le Traité pour l’abolition des armes nucléaires est devenu force de loi. Le plus récent rapport Don’t Bank on the Bomb, édité par ICAN et PAX et intitulé Perilous Profiteering, révèle l’ampleur des répercussions du Traité sur le monde financier et dénonce les entreprises qui persistent sur la voie des armes nucléaires.

rapport ican cover685 milliards : c’est le montant investit par les banques, fonds de pensions et assureurs dans les 25 entreprises qui fabriquent des armes nucléaires, de janvier 2019 à juillet 2021. Cela représente une baisse de 63 milliards depuis le dernier rapport Don’t Bank on the Bomb, qui traitait des deux années précédentes.

Une précision – les investissements peuvent prendre plusieurs formes : la détention d’actions, les prêts ou, dans le cas des assureurs, les contrats d’assurance. Ou encore, comme chez la Banque Royale, une combinaison des trois.

On note que 75 nouveaux investisseurs se sont manifesté, mais que 127 ont abandonné le secteur – ainsi, le nombre d’investisseursest passé de 390 à 338. Plusieurs des investisseurs qui ont quitté le secteur proviennent de pays signataires du Traité, alors que les nouveaux investisseurs viennent de pays qui ne l’ont pas signé. Rappelons que les neuf pays dont on sait qu’ils possèdent des armes nucléaires – Chine, France, Inde, Pakistan, Russie, Israël, Corée du Nord, États-Unis, Royaume-Uni – ainsi que certains de leurs alliés, dont le Canada, n’ont pas signé le Traité.

Qui fait quoi, et combien

Le rapport démontre que l’industrie rapetisse, suite à des fusions et acquisition; par exemple Northrop Grumman qui a acheté Orbital ATK, ou la fusion de Raytheon et United Technologies. Northrop Grumman a reçu 24 milliards de contrats, sans compter ses revenus de joint ventures. Les 25 entreprises du secteur sont :

  1. Aerojet Rocketdyne (États-Unis, Royaume-Uni);
  2. Airbus (France);
  3. BAE Systems (France, États-Unis, Royaume-Uni);
  4. Bechtel (États-Unis);
  5. Bharat Dynamics (Inde);
  6. Boeing (États-Unis, Royaume-Uni);;
  7. China Aerospace Science and Technology (Chine);
  8. Constructions Industrielles de la Méditerranée (France);
  9. Fluor (États-Unis);
  10. General Dynamics (Royaume-Uni, United States);
  11. Honeywell International (États-Unis);
  12. Huntington Ingalls Industries (États-Unis);
  13. Jacobs Engineering (États-Unis);
  14. L3 Harris Technologies (États-Unis);
  15. Larsen & Toubro (Inde);
  16. Leidos (États-Unis);
  17. Leonardo (France);
  18. Lockheed Martin (Royaume-Uni, États-Unis);
  19. Northrop Grumman (Royaume-Uni, États-Unis);
  20. Raytheon Technologies (États-Unis);
  21. Rostec (Russie);
  22. Safran (France);
  23. Textron (États-Unis);
  24. Thales (France);
  25. Walchandnagar Industries Limited (Inde).

 

Le rapport est, comme toujours, très détaillé. Il décrit chaque fabricant par le menu, y compris qui y a investit, et combien. On apprend par exemple que le Mouvement Desjardins a mis 2,8 millions dans Jacobs Engineering Group, qui est propriétaire de CH2M Hill, qui construit des ogives.

Des investissements de 21 milliards proviennent du Canada, soit un peu plus de 3% du total mondial. Le record revient aux financières américaines avec 465 milliards (67%). La Banque Royale du Canada fait « bonne figure » avec des investissements de 9 milliards, en investissant trois mille fois plus que Desjardins (2.8 millions en US$) et 13.5 fois plus que notre Caisse de Dépôts et Placements (680 millions en US$) à qui des volontaires (nous sommes débordés) pourraient rappeler leurs devoirs citoyens responsables…

Bref, des heures de lecture en perspective, qui vous révéleront si votre banque trempe dans les armes nucléaires.

Téléchargez le rapport complet ou le résumé en cliquant ici.