Robert Weissman, président de Public Citizen et critique bien connu des dépenses militaires, a commenté : « C’est dingue ! Ça augmente de 28 milliards sur l’année dernière, et rien que cette augmentation représente deux fois le budget total de l’Agence de protecton de l’environnement ».
Pour mettre ces chiffres en persective : le budget fédéral du Canada tourne autour de 350 milliards.
Ces dépenses militaire s’inscrivent dans un budget annuel total de 6,8 millions de milliards. Le président Biden propose de renforcer Medicare et Medicaid et d’investir des sommes importantes dans le logement social et les services à l’enfance. La gauche applaudit le fait que les augmentations budgétaires seront financées par une hausse des impôts sur les plus riches et les corporations, et une taxe sur les rachats d’actions, alors que la droite est partagée entre son désir d’austérité et son militarisme viscéral.
Les Républicains qui contrôlent la Chambre des représentants essaieront de torpiller le budget qu’ils qualifient de socialiste, mais quand il s’agit de dépenses militaires, des surprises sont à prévoir : en 2023, les élus avaient non seulement approuvé la demande déjà gigantesque du président, mais en plus voté un supplément de 45 milliards, pour un total de 858 milliards.
Selon la Maison-Blanche, ce budget met l’accent sur les armes à longue portée, sous-marines et hypersoniques, les systèmes autonomes et les infrastructures spatiales. Elle prétend aussi que le budget aidera à résoudre des « défis mondiaux urgents ». On peut se demander en quoi plus de chasseurs F-35 vont aider l’environnement…
Une analyse de la Quincy Institute for Responsible Statecraft prévient que « ça va barder en Ukraine, il faudra voter des dizaines de milliards supplémentaires au cours de l’année, alors il faut s’attendre un grand total de 950 milliards pour 2024 ». On serait alors presqu’en mesure de quantifier avec précision l’expression préférée du capitaine Haddock, jusqu’ici du domaine du farfelu.