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Le groupe Kings Bay Plowshares 7

Le 4 avril 2018, le 50e anniversaire de la mort de Martin Luther King Jr, un groupe de militants connus sous le nom de Kings Bay Plowshares 7 forçait l’entrée de la base navale de Kings Bay en Georgie (États-Unis). Cette base est le port d’attache d’au moins six sous-marins, chacun équippé de 20 missiles Trident à ogives nucléaires multiples.

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Insigne du Strategic Weapons Facility après le passage du Plowshares 7

Les militants ont inscrits des slogans sur le trottoir – « Love one another », aspergé un mur avec du sang (apporté dans des bouteilles) et martelé leur protestation sur un monument érigé à la gloire des armes nucléaires. Le groupe a été arrêté par la police militaire. Les militants ont été accusés de destruction de propriété sur une base navale, dégradation de propriété gouvernementale, intrusion et conspiration.

Jugés coupables l’année dernière, les quatre derniers accusés attendaient encore leurs sentences la semaine dernière.  Finalement, le Rev. Stephen M. Kelley a été condamné à 33 mois de prison et probation, après en avoir déjà passé 30 derrière les barreaux; Martha Henessy (petite-fille de la fondatrice du mouvement Catholic Worker Dorothy Day) a écoppé de 10 mois, trois ans de probation et à payer des dommages; Carmen Trotta de 14 mois et Claire Grady de 12 mois. Trotta et Grady ont aussi été condamnés à payer conjointement plus de 33,000 $ de dommages, ce que Trotta a immédiatement refusé de faire : « Cette base militaire est une machination génocidaire criminelle… et je ne paierai rien du tout ».

Précédement, Patrick O’Neill avait été condamné à 14 mois, et Liz McAlister à 17 mois déjà écoulés. Mark Colville demeure le dernier accusé à attendre sa sentence, prévue le 18 décembre.

Tous les membres du groupe font partie du mouvement Catholic Worker. Les premières actions d’éclats du groupe remontent à 1980, aux installations de la Nuclear Missile Reentry Division de General Electric à King of Prussia, en Pennsylvanie.

La juge Lisa Godbey a déclaré, sans ironie : « On ne peut permettre de tels actes sans y apposer des conséquences. Les actions de Mme Hennessy étaient dangereuses non seulement pour elle-même, mais aussi pour les autres personnes présentes ». Ce à quoi Mme Hennessy a répondu : « Je suis ici à cause de mes convictions qui me forcent à dire que les armes nucléaires sont illégales. Je n’ai pas d’intentions crminelles, je ne veux que prévenir un holocauste nucléaire ».

Pour sa part, Claire Grady a déclaré : « Ces armes ne sont pas propriété privée, elles appartiennent au peuple des États-Unis; elles m’appartiennent, à moi, à vous, à nous tous. Elles tueront en votre nom, et avec votre argent ».

Quant à la couverture du procès par les médias, on ne peut la résumer aussi bien que la journaliste de Counterpunch Susie Day : « Huh, you ask? Trial? Kings Bay? Plowshares 7? What Kings Bay Plowshares 7? WHAT trial? ».