Arabesque : le gouvernement albertain et Keystone XL
Le gouvernement d’Alberta investit 1,5 milliard dans l’oléoduc Keystone XL qui reliera Hardisty et le Nebraska sur 1947 kilomètres, en plus de garantir 6 milliards de financement. Une manière inédite de combattre le ralentissement économique dû au virus ? Le même jour, M. Kenney mettait à pied les enseignants d’Alberta.
Entrechats : Trans Mountain
Par ailleurs, les travaux sur l’oléoduc Trans Mountain se poursuivent, notre Premier ministre se disant confiant que « toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité » des travailleurs des chantiers. Nous savons bien sûr que la meilleure solution en matière de normes du travail est de laisser l’industrie s’auto-réguler.
Double boucle piquée : l’EPA aux États-Unis
Sous prétexte s’alléger la charge bureaucratique en ces temps difficiles, l’Environment Protection Agency modifie à la baisse les exigences de CAFE, qui impose une limite aux émissions de Co2 des véhicules. La règle établie sous Obama obligeait les fabricants à réaliser des économies en fait de consommation de l’ordre de 5% par année jusqu’en 2026. Le nouveau règlement abaissera ce seuil annuel à 1,5%.
Double salto avant : le ministère de la Justice, États-Unis
Le ministère demande au Congrès d’accorder à l’Attorney General le pouvoir de suspendre le processus juridique d’une cause devant les tribunaux surchargés. La demande implique aussi la possibilité d’arrêter et détenir une personne indéfiniment, ce qui revient à suspendre l’habeas corpus. Heureusement, il n’y a que peu de chances que cette demande soit approuvée par la Chambre contrôlée par les Démocrates.
Triple axel pivotant : Netanyahu
Le virus vient de sauver Benjamin Netanyahu, qui a récement réussi à conserver le pouvoir en Israël pour les prochains 18 mois, avec son parti Likoud. En effet, le Premier ministre a décrété un gel complet des procédures judiciaires à cause de la pandémie, ce qui a pour effet de reporter son propre procès pour corruption. Par ailleurs, le président de la Knesset, lui aussi du parti Likoud, a démissionné et décrété la fermeture de la Chambre plutôt que de permettre l’élection de son successeur, sûrement issu de l’opposition.
Triple salto arrière : Netanyahu encore
Le Premier ministre israélien a décrété l’usage de procédés électroniques pour pister les citoyens, afin de faire respecter les mesures d’auto-isolement. En fait, ceci permet au Shin Bet (services de sécurité) de suivre à la trace les individus grâce à leur téléphone, ce qui constitue une grave atteinte aux droits de la personne. Un tel règlement aurait dû faire l’objet d’un examen au Parlement au lieu d’être dicté par décret.
Quadruple pirouette vrillée : Viktor Orban
En Hongrie, M. Orban a soumis un projet de loi au Parlement, qui lui aurait permis d’arrêter et détenir des individus sans raison particulière autre que d’avoir « contrevenu à l’urgence ». Le délit serait passible de cinq ans de prison. Une autre mesure, destinée à museler la presse, punirait la publication d’informations « fausses ou trafiquée ». De plus, M. Orban s’approprierait le droit de suspendre ou modifier certaines lois ainsi que d’appliquer des mesures extraordinaires par décret. Le Parlement a rejeté le projet la semaine dernière, mais il est probable que M. Orban va refaire une tentative très bientôt.
Mise à jour : Le Parlement hongrois a voté cette loi lundi le 30 mars. À suivre… et notons que c’est M. Orban qui décidera quand la crise sera terminée.
Pendant ce temps, les mesures de distanciation sociale interdisent tout rassemblement, et par le fait même, toute manifestation en nombre. En Espagne, les manifestations prennent la forme de concerts de casseroles sur les balcons. On peut imaginer un tsunami de manifestations dès que les restrictions seront levées, car elles le seront un jour.
Le peuple ne manquera pas de poser la question aux gouvernants : si vous avez été capables de (plus ou moins bien) gérer cette crise, pourquoi ne pouvez-vous pas faire de même pour les changements climatiques ?
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