Suite à une chronique de Mario Dumont dans le Journal de Montréal du 1er avril.

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Pierre Jamin et Mario Dumont

Mario Dumont s’est fait connaître en 1995 en joignant les voix de sa formation, l’Action Démocratique du Québec, à celles Parti Québécois de Jacques Parizeau pour appuyer le oui au référendum. Ses opinions se sont droitisées, ce qui est le cas d’à peu près tous les politiciens, mais sur les politiques du Québec, ses connaissances dépassent les miennes et jamais je ne chercherais à le confronter sur le plan économique, sauf pour dire que le budget de madame Freeland jeudi sera grevé de 20 milliards de $ pour de nuisibles F-35.

Mario écrit une chronique régulière dans le Journal de Montréal dont je veux d’abord dénoncer un article propagandiste de l’OTAN par l’AFP en page 26 du numéro du 1er avril : « seuls huit membres de l’OTAN ont atteint l’objectif des 2% de leur PIB pour leurs dépenses de défense » en citant la Grèce, fier no 1 à 3,59% de son PIB, pour des dépenses militaires visant la Turquie pourtant membre de l’OTAN. Est-ce inutile de relater ses centaines de milliers de morts suite à des feux de forêt que le pays n’avait pas les moyens civils d’éteindre par des Canadair ou hélicoptères, et surtout suite aux coupures sociales affectant les jeunes qui se sont exilés en masse et des vieux qui sont morts de faim : les Artistes pour la Paix l’ont su par les protestations de M. Varoufakis et de Mikis Theodorakis, docteur honoris causa de l’UQAM, mort en août dernier.

Dans le même numéro, Dumont écrit ceci, qui sans constituer un mensonge flagrant, n’en constitue pas moins une propagande unilatérale :

  • « Jean Chrétien avait promis l’annulation de l’achat d’hélicoptères signé par le gouvernement Mulroney, versé 500 millions de nos impôts en pénalité pour rupture de contrat, dénoncé les hélicos durant toute la campagne électorale et promis de ne jamais en acheter. Dix ans plus tard, son successeur Paul Martin, un autre libéral, a réparé la gaffe… en achetant les mêmes hélicoptères. (…)
  • En 2015, le chef du parti qui partait troisième dans la campagne électorale, un dénommé Justin Trudeau, a eu la brillante idée de proposer l’annulation du contrat, promettant de ne jamais acheter ces avions qui avaient tous les défauts. (…)
  • Le Canada peut-il devenir un pays assez sérieux pour sortir la damnée politique des nécessaires achats militaires ? Le Canada peut-il devenir un pays assez respectueux de ses militaires pour ne pas jouer sur leur sécurité en faisant de la petite partisanerie ? Arrivons là !

Le premier paragraphe rappelle l’achat prôné par Kim Campbell (non pas Mulroney) d’hélicoptères EH-101, équipés d’obusiers Paramax (qui ont disparu dans l’achat de Martin), le tout au coût de six milliards de $, afin de défendre l’Arctique canadien contre des sous-marins nucléaires russes inexistants, puisque écartés par les sous-marins américains. Le secrétaire général belge de l’OTAN imposant cette dépense au Canada a eu la naïveté, qu’aucun de ses successeurs n’auraient plus, de distribuer les pots-de-vin reçus de la compagnie italienne Agusta fabriquant les dits hélicos à son parti socialiste, d’où l’accusation facile qui l’amena en prison. Paul Martin comme tous les Premiers ministres subséquents subira l’influence des compagnies militaires, heureusement APRÈS la décision canadienne de ne pas entrer en guerre aux côtés de Blair et Bush contre des armes de destruction massive iraquiennes, des mensonges dénoncés par Hans Blix de l’ONU.

Le second paragraphe rappelle la première année du gouvernement Justin Trudeau où sa politique militaire ressemblait encore à celle de Pierre Elliott [1] . Sur notre site, une dizaine d’articles écrits contre les F-35, y compris le dernier fort documenté par l’ex-colonel Paul Maillet cette semaine-même et on comprendra qu’une telle dépense, loin de favoriser la sécurité des militaires, la compromet en les associant désormais à des campagnes meurtrières américaines jusque dans l’espace.

Quant aux « nécessaires achats », ils sont déterminés par une organisation militariste anti-démocratique et corrompue, l’OTAN, qui sans être responsable de la guerre en Ukraine, l’a provoquée, comme nos articles censurés le démontrent amplement. Le Journal de Montréal ferait bien de prendre ses références auprès du Secrétaire général de l’ONU, à sa demande que chaque pays réduise ses dépenses militaires de 2% pour les prochains cinq ans afin d’affronter la crise climatique. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), dans les derniers cinq ans, les 30 pays de l’OTAN ont dépensé de seize à dix-huit fois davantage en dépenses militaires que la Russie, dont nous dénonçons évidemment l’utilisation agressive que Poutine en fait contre ses frères et sœurs ukrainiens, avec pour résultat de gonfler le nombre de migrants secourus par l’aide insuffisante du Haut-Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU.

Qui fait de la petite partisanerie (citation de Dumont) ?


[1] J’ai bien connu ce dernier grâce à Pierre Péladeau qui l’avait invité à un de mes concerts. Il a travaillé à la fin de sa vie contre les armes nucléaires, alors que son fils a voté avec l’immense majorité des pays de l’OTAN, l’Ukraine et la Russie CONTRE le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires. Le Traité a été adopté le 22 janvier 2021 à l’ONU, appuyé par 140 pays, la Croix-Rouge, Noam Chomsky et par entre 76% et 90% des populations sondées en Europe. La veille de son adoption, les APLP ont rassemblé 110 organismes de paix, confessionnels, de femmes et d’environnement et trois des quatre partis d’opposition à Ottawa dans un communiqué de presse commun avec Échec à la guerre où on pouvait lire :

« Tant d’autres engagements des Nations Unies sont bafoués par le Canada qui réduit les Casques Bleus, priorise l’OTAN avec ses armes nucléaires et ses exigences de dépenses militaires agressives, trahit la COP-21 avec ses pipelines et gazoducs et le Traité du Commerce des Armes en exportant des véhicules militaires blindés à l’Arabie saoudite, a dénoncé Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix dont le site reproduit des avertissements cruciaux de l’Organisation Mondiale de la Santé.