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Je suis APLP parce que…

"Je suis artiste pour la paix parce que quand je me monte sur scene, j'ai l'impression de faire la paix avec mon âme et celle du public. Je me retrouve là, en lieu sûr, pour explorer les forces et les failles de nos coeurs, sans danger, sans jugement ni discrimination pour célébrer la beauté de l'humanité. Et si la vie était toujours ainsi ?"
Paule Tremblay, autrice-compositrice-interprete
"C'est la paix et la justice pour tous que chacun d'entre nous souhaite et recherche. Contribuons à construire un monde meilleur, avec notre talent, quel qu'il soit !"
Camille Pelletier Antaya, membre des APLP
"Parce que la paix est toujours à faire, en nous comme avec les autres, et que c’est par l’art que c’est le plus merveilleux de la promouvoir, de la défendre, de la fêter !"
domlebo, auteur-compositeur-interprète
"Les mots de Louise Warren sur le dessaisissement et sur l’intensité préalable à la création me conduisent à Mozart et à Beethoven, à ma fille et à mon fils : je leur souhaite la paix… et travaille tous les jours à ce que ce vœu se réalise !"
Pierre Jasmin, pianiste, membre de l'exécutif de Pugwash Canada
"La paix est loin d’être acquise. Avec l’explosion de l’industrie militaire dans le monde, on aura besoin de nos mots, notre musique, nos films, de notre art pour faire contrepoids. La culture est arme de construction massive."
Guylaine Maroist, cinéaste documentaire
"Je suis artiste pour la paix... Sans la paix, pas d'avenir pour la planète. Contribuer à bâtir une culture de la paix me semble un devoir."
André Jacob, auteur et artiste-peintre, APLP honoraire
"Je suis artiste pour la paix parce que la paix justifie l'espoir ."
Denis Carrier, auteur

Lucia Kowaluk (1934-2019), Prix-hommage posthume 2020

Lucia-Kowaluk

Les Artistes pour la Paix décernent leur Prix-hommage posthume 2020 à la militante montréalaise Lucia Kowaluk. Nous reprenons ici un texte de Pierre Jasmin, écrit en février 2019.

Penser global, agir local

Lucia Kowaluk pointait toujours vers le haut, l’idéal du bien commun, avec les deux pieds bien enracinés sur le terrain, où grâce à son infatigable militantisme, elle avait préservé sa demeure historique dans Milton Park des pics saccageurs des promoteurs immobiliers. Peut-on imaginer, en une seule personne, mieux réunie la belle devise du “penser global, agir local” ?

kowaluk

Photo par John Mahoney The GAZETTE 2013. On y voit Lucia à côté de l’Hôtel-Dieu qu’elle travailla pendant les cinq dernières années à vouloir préserver comme lieu communautaire.

Dimanche le 17 février 2019 à l’Hôtel-Dieu dans la grande salle de conférences, la toute première salle de cinéma de répertoire des années 60 nous a informé Roland Smith, nous étions, trois heures durant, des centaines de participants à une cérémonie en mémoire de Lucia, les témoignages émus allant de Pierre Lussier, directeur du Jour de la Terre, à Phyllis Lambert, rendant hommage à cette opiniâtre résistante de notre patrimoine architectural. C’est un heureux combat où nos concitoyen-ne-s de langue anglaise excellent, pour « cause de non-distraction » envers notre lutte dite nationale.

Lucia a harcelé nos gouvernements pour des fonds et des réformes sociales en vue de loger les plus démunis, de concert avec François Saillant [1] présent, comme aussi Amir Khadir de Québec Solidaire et Alex Norris, conseiller municipal pour le district Jeanne-Mance. Elle enguirlandait au besoin les ministres qui « donnaient d’une main bien publicisée, mais diminuaient d’autant les montants d’aide sociale », en les déclarant « responsables de vouloir, comme aux États-Unis, appauvrir les citoyens, les acculant à voler ou à se réfugier dans les drogues ! » (traduction libre). Le 28 avril 2018, lors de son assemblée annuelle, la Fédération des coopératives d’habitation inter-municipale du Montréal métropolitain avait rendu hommage à Lucia pour son engagement envers les mouvements coopératifs. Le Centre d’écologie urbaine de Montréal, Héritage Montréal et Sauvons Montréal sont des organismes qu’elle a tous contribué à fonder et à faire évoluer. Son travail pour la Mission St James est légendaire, jusqu’à l’âge de 80 ans, où elle allait encore chercher par la main de vieilles itinérantes qu’elle emmenait patiemment jusqu’à la Mission en les persuadant doucement qu’elle saurait les aider à résoudre leurs problèmes de chômage, d’immigration ou de pauvreté.

Son éco-pacifisme

On est prompt à souligner qu’elle reçut l’Ordre du Canada et l’Ordre du Québec [2], mais réticent à rappeler toute sa vie de militante en faveur du pacifisme, cause qui lui fit rencontrer l’homme de sa vie, l’éditeur Dimitri Roussopoulos, resté fidèlement et quotidiennement à ses côtés jusqu’à son dernier souffle. Représenté par son jeune assistant Nathan McDonnell, Dimitri parla peu mais d’une voix ferme pour inciter chacun et chacune à prendre exemple sur sa femme admirable aussi dans sa persévérance pour l’idéal écologique et communautaire : rappelons qu’ils travaillèrent main dans la main avec Murray Bookchin.

Lucia-Dimitri-300x158Dimitri fut vice-président des Artistes pour la Paix à partir de 1984 pour au moins une décennie d’engagements divers; militants pour le Rassemblement des Citoyens de Montréal, parti auquel femme et mari collaborèrent à l’unisson depuis ses débuts difficiles sous Jean Drapeau en particulier sous la loi des mesures de guerre de 1970, sans doute le plus marquant de leurs engagements fut de convaincre le maire Jean Doré à faire de Montréal une ville ZLAN, c’est-à-dire Zone Libre d’Armements Nucléaires. Montréal deviendra avec Pierre Bourque une des six mille villes chapeautées par un Maire pour la Paix. Peut-être était-ce l’explication de la présence à la cérémonie d’un des anciens maires de Montréal, pourtant peu reconnu pour l’adhésion à cette cause ?

La cérémonie fut joyeusement animée par le témoignage de leur fils Riel, qui expliqua ce que signifiait porter dans sa jeunesse comme prénom le nom d’un rebelle manitobain pendu sous ordre de Sa Majesté; pendant que ses confrères partaient skier à St-Sauveur, lui était réquisitionné pour manifester avec ses parents à Ottawa contre les bombes nucléaires ! Lui succéda au micro sa propre fille Natasha Free qui vanta fièrement l’humble bonté de sa grand-mère. Comme auraient pu témoigner des centaines d’autres, Nancy Brown a considéré « que c’était un honneur de l’avoir connue et d’avoir poursuivi une relation amicale avec elle depuis 1976-77 quand je les ai rencontrés alors que j’ai habité sur Jeanne-Mance ». Et Martin Duckworth [3] présent a filmé une grande partie de la cérémonie.

Sa passion pour la musique

Cette bonté, elle la portait, la fière Lucia, avec l’énergie héroïque des Lumières de mon copain Ludwig van Beethoven. Car les trois heures de la cérémonie comprenaient des musiques qu’elle avait choisies avec interdiction de les raccourcir, par exemple:

  • « We shall overcome » dans la version 1963 de Pete Seeger au Carnegie Hall.
  • « Get up, stand up, stand up for your rights. Get up, stand up, don’t give up the fight » chanté par Bob Marley.
  • La porte de Kiev des Tableaux d’une Exposition de Modeste Moussorgski, interprétée par le Russe Ashkenazy dans la version originale au piano : a-t-elle voulu ainsi rappeler son côté d’Ukrainienne… née en Alberta ?
  • Un mouvement du Trio Archiduc de Beethoven, choisi enjoué et taquin, scherzando.
  • Seul l’impromptu en ut mineur de Schubert s’accordait à la tristesse générale.

Tristesse aussitôt dissipée par la fin en apothéose de la cérémonie à la mémoire de Lucia par l’interprétation lyrique de l’Hymne à la Joie de la 9e symphonie dirigée par Toscanini : à l’annonce en août 1944 que son Italie était enfin sortie des griffes de Benito Mussolini, le grand chef avait choisi de la faire suivre au concert de New York par l’Internationale, censurée par l’American Broadcasting Corporation, mais que la plupart des amiEs de Lucia saluèrent debout en ce 17 février 2019, la même Internationale chantée dans le film génial Guerre froide de Paweł Pawlikowski [4].


[1] Coordonnateur porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, regroupement de défense et de promotion du droit au logement composé de 160 groupes de tous les coins du Québec.

[2] Qu’elle alla cueillir en amenant avec elle une grande enveloppe contenant toutes ses requêtes restées sans réponse à remettre au Premier ministre.

[3] Prix Albert Tessier 2015 et Prix APLP de l’année 2002.

[4] Film en noir et blanc récompensé au Festival de Cannes 2018 par le Prix de la mise en scène et sélectionné pour représenter la Pologne en tant que candidat 2019 à l’Oscar du meilleur film étranger.

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