Un document majeur éminemment inspirant

POR UN PACTO MUNDIAL, ¡YA!
POR UN FUTURO COMÚN Y UNIVERSAL
¡DE JUSTICIA Y PAZ!

Ce document auquel nous adhérons de toute notre âme parvient de l’Agora des Habitants de la Terre, section des Amériques du Sud, Centrale et des Caraïbes. Passée la déception initiale de n’y avoir pas lu un appui concret à ce que nous réclamons depuis le 24 février, c’est-à-dire des négociations, voici les extraits qui nous ont fortement émus :

Nous, unis en tant qu’habitants et citoyens de la Terre, travaillons pour la collaboration pacifique et fraternelle de tous les peuples. Nous croyons en la possibilité de résoudre les conflits par le dialogue et la raison aimante à la base des cultures ancestrales de l’humanité, et non par la force des armes, qu’elle soit financière, comme les blocus économiques ou les guerres de propagande, les conflits armés, les invasions paramilitaires ou la guerre déclarée, comme le monde le voit en Ukraine depuis février 2022.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, nous sommes victimes de plus d’un siècle de guerres menées par le gouvernement des États-Unis, qui attaque de diverses manières et en d’innombrables occasions a envahi nos territoires, armant et finançant des coups d’État et des dictatures et provoquant des génocides contre nos populations.(…)

Nous considérons comme un acte de guerre le coup d’État parrainé par les États-Unis en 2014 et la tentative des États-Unis et de l’Union européenne de déployer des bases de l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine, une initiative contraire aux accords internationaux signés. (…) La guerre en Ukraine fait partie de la guerre globale que le Pape François a appelé la « troisième guerre mondiale menée en morceaux. » Nous savons que dans une telle guerre, il n’y a pas de côté innocent, et personne n’est totalement irréprochable. Notre position pacifiste implique de prôner une solution diplomatiquement négociée. L’offensive militaire de la Russie doit faire place à la mobilisation de toutes les nations qui défendent la Paix dans la Justice. Nous faisons partie des forces sociales qui font pression sur les deux parties pour une solution pacifique à ce conflit. (…) Nous exprimons notre solidarité avec les populations civiles directement touchées par cette guerre, en particulier les jeunes, les enfants et les femmes qui voient leur vie affectée par un conflit déclenché par l’intérêt des gouvernants, des grandes sociétés financières et des producteurs d’armes et de combustibles fossiles.

FAO-ONU logo

Les données internationales de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) indiquent qu’au cours des seuls premiers mois de cette année, le monde a connu une augmentation de 500 000 victimes de la faim. Évidemment, cette réalité est beaucoup plus cruelle dans les pays appauvris comme ceux d’Amérique latine et des Caraïbes, qui sont riches en biens communs naturels, en cultures diverses, en connaissances et en technologies accumulées, mais dont les populations sont appauvries par la domination et l’exploitation des pays riches, des entreprises et des élites locales.

Il est urgent que les peuples, les organisations sociales et les communautés prennent conscience que la paix et la justice sont des questions trop importantes pour être laissées à la discrétion de dirigeants qui se comportent comme des gestionnaires de grandes entreprises économiques, des propriétaires de guerres et des cultivateurs de conflits entre les peuples. Il est important que nos communautés et nos organisations populaires réalisent que la dévastation écologique causée par les armes d’aujourd’hui et le mode de vie du monde dominant dépassent de loin tous les gains que l’une ou l’autre des parties à ces guerres peut réaliser.

La société capitaliste est aujourd’hui en guerre contre la Terre Mère, les eaux, le sol, l’air et tous les êtres vivants. Nous devons nous opposer non seulement aux guerres dans leur férocité actuelle, mais aussi aux facteurs qui les provoquent, ainsi qu’aux expressions géopolitiques, économiques, publicitaires et culturelles que ces guerres revêtent.

Nous invitons les communautés et les organisations de base de la société civile internationale à pratiquer la non-violence active pour défendre les droits des peuples, les droits de la Terre Mère et de la Nature, et contre les entreprises transnationales et néocolonialistes, leurs produits et leur mode de consommation et de production.

En tant qu’hommes et femmes en quête de paix et de justice, nous appelons l’humanité tout entière à apprendre des peuples originels le paradigme du Bien Vivre. Nous appelons l’humanité à pratiquer le dialogue comme une expression de la fraternité de la vie et de l’espoir qu’une autre façon d’organiser la vie humaine dans le monde est possible, nécessaire et urgente.

Antiracisme, antisexisme et écologisme
pour forger l’avenir planétaire

Elisa Loncón

L’universitaire mapuche Elisa Loncón élue présidente de l’Assemblée constituante chilienne, le 4 juillet 2021. Photo : Ivan Alvarado / Reuters

Le document nous ouvre à l’épanouissement des luttes autochtones, par exemple au Chili, où la nouvelle constitution doit tout à une Mapuche qui a tout notre appui en vue du 4 septembre quand le peuple chilien votera. « Cette Constituante va transformer le Chili », a lancé l’universitaire mapuche Elisa Loncón (photo), en tenue traditionnelle, après avoir salué la foule en mapudungun, la langue du peuple mapuche. La linguiste a souligné que c’était là « un rêve partagé par toutes les communautés du Chili dans leur diversité, le rêve de prendre soin de la Terre Mère, d’accéder aux droits sociaux et au droit à l’eau ».

À propos de ce dernier, on sait à quel point la ville de Rosario en Argentine est à l’avant-garde du combat pour l’eau comme bien public, courageusement entrepris par Riccardo Petrella, l’universitaire fondateur du groupe de Lisbonne qui inspire le mouvement mondial l’Agora des Habitants de la Terre ainsi que le Jour du Droit Universel à l’Eau (J-DUE), en mémoire de la Résolution de l’ONU du 28 juillet 2010 reconnaissant le droit universel à l’eau potable et à l’assainissement compromis par les bourses mondiales.

La Bolivie qui avait injustement expulsé le président autochtone Evo Morales, se remet aujourd’hui, après des élections catastrophiques pour les usurpateurs, de ce choc guerrier imposé par la domination capitaliste pétrolière raciste. Hélas, les peuples de l’Amazonie souffrent encore du pillage organisé par l’actuel président fasciste Jair Bolsonaro, dont la réélection est heureusement menacée par la résurrection politique du syndicaliste Lula.

La phrase périmée suivante « Venezuela, un pays constamment menacé et attaqué par des groupes paramilitaires qui l’envahissent depuis la Colombie pour assurer les intérêts du capital mondial sur notre continent » sera sûrement réactualisée, vu que la Colombie vient d’élire son premier gouvernement de gauche avec le socialiste Gustavo Petro, ancien guérillero du M-19 et maire de Bogota, et avec sa colistière vice-présidente de race noire, Francia Marquez : une victoire éclatante pour l’antiracisme, sans compter le féminisme et l’écologisme qui inspirent sa politique.

Appui des Artistes pour la Paix à l’ONU et au Costa Rica

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L’auteur de cet article, à gauche, avec au centre l’ambassadrice du Costa Rica Elayne Whyte-Gomez devant une copie du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires, avec D. Grisdale et S. Staples. Photo prise par une militante pacifiste de Ceasefire.ca en septembre 2017 à Ottawa.

Les Artistes pour la Paix et le Cercle universel des Ambassadeurs de Paix (Suisse-France) apprécient la présence du pape François dans ce document. Notre propre appel trouve important d’évoquer aussi comme allié le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tout en sachant les déceptions que l’ONU a apportées avec le FMI, la Banque Mondiale et le Conseil de Sécurité noyauté par les cinq plus grands constructeurs mondiaux de bombes atomiques.

Nous tenons à rappeler les efforts du Costa Rica, pays sans armée, pour faire adopter par 117 pays à l’ONU le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires il y a exactement cinq ans (voir photo avec l’ambassadrice du Costa Rica, Elayne Whyte-Gomes). Car le continent d’Amérique latine est très bien placé pour rappeler au monde entier sa fierté d’être une ZONE EXEMPTE DE BOMBES NUCLÉAIRES depuis 55 ans via le Traité de Tlatelolco, 1967 Mexique. Mise en péril pendant trois ans par le soi-disant Groupe de Lima créé par des complices de l’OTAN dont le Canada, renié à juste titre par le Pérou, la constance antinucléaire du continent latino-américain lui permet de condamner et la Russie et l’OTAN co-instigateurs de la guerre en Ukraine, qui sont armés d’environ 94% des bombes nucléaires mondiales !