mukwegeLe docteur Mukwege vient de recevoir de l’Université de Montréal un doctorat honorifique et plus important encore, la promesse d’une collaboration de l’université avec les Médecins sans Frontières et autre personnel de la santé assez courageux pour se rendre au Congo, mais pas seulement : le groupe Hygeia, dirigé par la professeure Marie Hatem de l’École de Santé publique, mettra à contribution pour une action internationale cinq facultés de l’UdeM (médecine, sciences infirmières, droit, arts et lettres, économie).

Le docteur Mukwege est venu susciter avant tout une prise de conscience mondiale que « la violence sexuelle n’est pas une question féministe, mais une question humaniste. Il ne faut jamais considérer les viols comme culturels ou loin de nous. En l’absence de l’État, ce sont les femmes et les enfants qui paient le lourd prix », a rappelé le chirurgien qui a soigné, selon la journaliste Isabelle Paré, plus de 54 000 femmes dont les appareils génitaux ont été sauvagement mutilés en son Congo natal. Le pays est en proie aux prédateurs venus aussi de pays voisins dont le Rwanda de Kagamé, à l’affût au Kivu du coltan, matière première de nos téléphones intelligents. Et en matière de viols, soulignons que le Canada n’est pas à l’abri comme en témoigne l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

 

Le Dr Mukwege ouvre le Forum mondial sur la paix à Caen

Notre amie Louise Vandelac nous a fait parvenir l’information cruciale que Dr Mukwege avait ouvert le Forum mondial sur la paix du 4 juin par un discours courageux RÉALISTE, n’en déplaise à ceux qui écrivent les titres des articles au Monde.

Deux extraits de l’article d’Annick Cogean paru dans Le Monde :

Denis Mukwege ouvre le Forum mondial sur la paix par un discours alarmiste

C’est par un discours puissant et alarmiste que le docteur congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a ouvert le Forum mondial sur la paix organisé à Caen, mardi 4 juin, par la région Normandie à la veille des célébrations du 75e anniversaire du Débarquement. Un discours dont la gravité a teinté l’ensemble des débats qui ont suivi et dont les idées se retrouvent dans un Manifeste pour la paix, co-rédigé par quatre Nobel exceptionnellement réunis à Caen (M. Mukwege, l’Américaine Jody Williams, l’Egyptien Mohammed ElBaradei et la Libérienne Leymah Gbowee) et désormais proposé à la signature dans le monde entier. (…)

Il conclut par une supplique aux habitants des pays en paix et en démocratie : « Travaillez chaque jour pour les préserver et les nourrir ! N’attendez pas de les perdre pour vous investir à les récupérer ! » Enfin, à quelques heures de l’arrivée en Normandie de nombreux chefs d’Etat et notamment du président Donald Trump, le docteur congolais insiste : «Avant qu’il ne soit trop tard, refusons toute forme d’indulgence à l’égard du racisme et du sexisme; et mobilisons-nous contre un projet de société liberticide qui cherche à imposer le mensonge et la haine au service de l’oppression et de l’autoritarisme. »