La campagne ICAN a immédiatement réagi : « Une décision dangereuse et irresponsable. La Russie doit immédiatement revenir à un respect total des règles du traité et des limites sur le nombre d’ogives ».
La Russie et les États-Unis contrôlent 90% de l’arsenal nucléaire mondial. Le traité New START, qui expirera en 2026 après avoir été reconduit pour 5 ans en 2021, empêche chacun des deux pays de déployer plus de 1550 ogives nucléaires.
M. Poutine suspend sa participation parce que « les États-Unis et l’OTAN tentent de nous infliger une défaite stratégique – par leur soutien militaire à l’Ukraine – tout en essayant d’atteindre nos ressources nucléaires. Avant de poursuivre les discussions sur le traité, nous devons évaluer quelles sont les aspirations et intentions de la France et du Royaume-Uni, deux membres de l’OTAN, en termes de nucléaire ».
Le directeur de la Arms Control Association, David Kimball, a déclaré que « si New START expire sans être reconduit, rien n’empêchera les deux côtés de doubler le nombre d’ogives déployées en deux ou trois ans, une course futile que personne ne peut gagner. Ce sera la première fois depuis 1972 qu’il n’y aura pas de limites à l’armement nucléaire ».
Les États-Unis ont de leur côté accusé la Russie d’avoir enfreint les termes du traité en refusant l’inspection de ses installations nucléaires, accusations démenties par Moscou. Dans les faits, les États-Unis et la Russie avaient suspendu les inspections pendant la pandémie de Covid-19.
Selon le département d’État américain, la Russie aurait subitement quitté les discussions qui avaient lieu au Caire en novembre dernier, et ensuite négligé de les reprendre avant une date-butoir, ce qui constitue deux violations du traité, sans toutefois le mettre en danger ».