
La bombe B-61-12, « State of the art »
Plus spécifiquement, il s’agit de stocker des ogives sur de nouveaux sites d’entreposage en territoire du Belarus, et aussi de former des militaires locaux dans le maniement de ces bombes. Selon les agences de renseignement occidentales, peu de travaux d’aménagement ont été détectés à ce jour.
L’annonce vient en réaction à la décision du Royaume-Uni de fournir des obus à l’uranium appauvri à l’Ukraine. Le président Poutine fait aussi valoir que les États-Unis jouissent d’ententes similaires avec cinq pays d’Europe : en effet, une centaine de bombes américaines de type B-61 – des bombes classiques à gravité livrables par bombardier – sont entreposées sur des bases militaires en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, en Belgique et en Turquie. Des pilotes de ces pays sont entraînés à les utiliser. Selon Poutine, cela enfreint le Traité de non-prolifération de 1968. Dans les faits, les ententes des États-Unis datent d’avant le TNP, et le déploiement d’ogives en Europe était accepté par l’URSS, qui à son tour plaçait ses ogives au Belarus et en Ukraine. Lorsque ces pays devinrent indépendants, l’URSS (puis la Russie) perdit ce droit
On se rend compte que tout le monde joue sur les technicalités : les ententes U.S. prévoient que les ogives demeurent sous contrôle américain et ne seront transférées aux gouvernements européens que lorsqu’une guerre sera déclarée. et donc n’enfreignent pas les clauses de non-prolifération. L’entente Russie-Belarus est similaire.
Il avait été question, sous l’administration Obama, de faire un pas vers le désarmement en retirant les ogives B-61 d’Europe, mais certains pays alliés des États-Unis s’y opposèrent, refusant toute réduction du « parapluie nucléaire ». Au lieu d’être retirées, les ogives B-61 ont été modernisées et remplacées par le nouveau modèle B-61-12, présentement en cours de déploiement.
« Ces nouvelles bombes rendent les populations d’Europe très nerveuses. Ce n’est pas un problème récent, ça fait un bout de temps que nous voulons que le monde prenne conscience de la situation » déclare Susi Snyder, coordonnatrice de la campagne ICAN.
Selon la Federation of American Scientists, la Russie possède 5977 ogives dans son arsenal et les États-Unis en auraient 5428. Chacun tente de rapprocher ses bombes de ses cibles éventuelles.
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