On ne pourrait rien comprendre des origines et du déploiement du cosmos si on ne percevait pas en lui le désir de déployer un théâtre vivant de participation à une œuvre collective gigantesque. C’est lui qui prend l’initiative, sa séduction attise notre désir de participer à son entreprise. L’amour est relation.

Sans l’amour, l’univers entier resterait absurde. Et si le cosmos n’était pas volonté de participation, il n’y aurait pas d’amour possible. Sans l’amour, soit que le Tout détermine les parties, soit que les parties déterminent le tout. L’amour est la réciprocité dans les aspirations, les inspirations, les valeurs et les liens. Sans la réciprocité, il n’y a pas de liberté : le Tout décide des atomes ou les atomes décident du Tout.

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Peinture de Pierre Lussier

Le Tout se déploie pour nous séduire, mais il reste inachevé tant que nous n’y participons pas. Sans nous (la totalité des consciences), l’univers n’est qu’un gros décor; avec nous, il devient une histoire d’amour, une suite de chutes et de dépassements. L’ennui n’y est possible que dans l’isolement égocentrique. Le désir torture tant qu’il n’est pas communion.

L’être est l’acte de la conscience libre. Avant l’acte, l’être n’est que l’abîme qui ne se sait pas encore créateur.

Cela signifie que :

  • prégnant à la biosphère, il y a forcément l’écosphère : l’interdépendance de tous les éléments vivants élaborant une harmonie relative et évolutive;
  • prégnant à l’écosphère, il y a la noosphère, la fraternité naissante des consciences libres.

 

Bref, la Conscience créatrice s’incarne dans ses créatures pour leur donner l’opportunité de devenir libres, et cela, de la bactérie à nos tâtonnements périlleux.