Le 21 septembre, du parc Lafontaine au parc Jeanne-Mance, quatre milliers de jeunes ont marché en faveur de la Journée de la Paix de l’ONU, consacrée à la lutte contre les changements climatiques, avec à leurs côtés Margie Gillis et Yvon Deschamps (hommages Artistes pour la Paix 2012), Guylaine Maroist, présidente, Judi Richards et Pierre Jasmin, vice-présidents des APLP.

Le 21 septembre, du parc Lafontaine au parc Jeanne-Mance, quatre milliers de jeunes ont marché en faveur de la Journée de la Paix de l’ONU, consacrée à la lutte contre les changements climatiques, avec à leurs côtés Margie Gillis et Yvon Deschamps (hommages Artistes pour la Paix 2012), Guylaine Maroist, présidente, Judi Richards et Pierre Jasmin, vice-présidents des APLP.

Les Artistes pour la Paix viennent de vivre leur trimestre le plus fructueux de leur histoire trentenaire (selon notre vice-président Pierre Jasmin) ! Et pourtant c’est dans l’austérité d’une crèche qu’il serait plus convenable d’amorcer nos réjouissances de fin d’année, par solidarité avec nos frères et sœurs agressés par les politiques néo-libérales gouvernementales, tant à Ottawa qu’à Québec et dans certaines municipalités : lire http://www.artistespourlapaix.org/?p=6505. L’insensibilité répétée de nos dirigeants face au sort des plus faibles et face à la détérioration de la nature et du climat ne nous rend pas la tâche facile pour respecter notre tradition de Noël d’émettre un communiqué (en 4 pts) qui adoucit nos véhémentes prises de position (et nous remercions les Ami-E-s du Monde diplomatique d’avoir distribué cette infolettre) :

  1. Plutôt qu’aux intérêts économiques nationaux obnubilés par le pétrole, nous adhérons aux objectifs de l’ONU, de l’UNESCO et de l’UNICEF : favoriser les énergies vertes (résultat mitigé de la conférence de Lima) et monitorer l’exportation des armes, selon l’incitation d’Oxfam et Amnistie internationale, à la suite de Nelson Mandela et Gro Brundtland. Nous contribuons aussi à l’avancée de la prise de conscience planétaire du caractère néfaste des expéditions guerrières, avec notre pétition acheminée le 1er octobre aux cinq partis fédéraux, approuvée par Élizabeth May, chef du parti Vert, et citée in extenso en Chambre des Communes par Hélène Laverdière, co-porte-parole du NPD en Affaires étrangères. Son vis-à-vis, le ministre John Baird, l’a hélas rejetée ainsi que notre suggestion du 5 novembre à son adresse: quelques jours avant l’assassinat de rabbins dans une synagogue de Jérusalem, nous souhaitions que le Canada suive l’exemple de la Suède qui, afin d’enrayer le terrorisme du Hamas, avait reconnu la Palestine de Mahmoud Abbas. Un de ses ministres vient d’être tué par le Tsahal fanatisé par Netanyahu qui a chassé du gouvernement israélien deux ministres moins extrémistes. Nos articles ont toujours reflété un parti pris du juste milieu pour des figures de paix, même dans des situations intenables, telles Malala Yousufzai au Pakistan, prix Nobel de la Paix à dix-huit ans mais fière opposante des drones assassins américains, ainsi que notre amie coincée entre djihadistes et el-Assad, Mère Agnès-Mariam de la Croix dont le Canada devrait soutenir l’aide aux réfugiés syriens.
  2. Heureusement, notre 30e anniversaire célébré le 10 novembre au Coup de cœur francophone a vu des artistes reconnus tels Raôul Duguay, Marc Hervieux, Daniel Lavoie, Margie Gillis, Catherine Major et Michel Rivard appuyer la cause de la paix vantée et chantée par notre vice-présidente Judi Richards, tandis que de plus jeunes participaient à notre concours Art et Paix avec confiance, recevant les compliments de nombreux visiteurs sur notre site. Notre C.A. vient tout juste d’effectuer ses choix d’hommages et d’artiste pour la paix de l’année 2014, que nous vous dévoilerons avec fierté en une prochaine infolettre à l’occasion de notre traditionnelle saint-Valentin, qui sera célébrée cette année le 16 février 2015 à onze heures, toujours à l’accueillante Chapelle Historique du Bon-Pasteur au 100est de la rue Sherbrooke à Montréal. Vous y êtes chaleureusement conviés !
  3. Les 1er et 2 décembre, Pierre représentait les APLP à Ottawa en une réunion de Pugwash (groupe qu’il a présenté à Second Regard à la télévision le 19 octobre) et du Réseau canadien pour l’Abolition de l’Arme Nucléaire. Des députés-clés de quatre partis fédéraux y étaient invités à accompagner une prise de position pan-canadienne en vue de la révision à New York (ONU) du Traité de Non-Prolifération du 27 avril au 22 mai prochains, mais aussi à endosser la tactique audacieuse de l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons : pour une 3e occasion après la Norvège et le Mexique, ICAN invitait 147 (+ 10!) pays les 8 et 9 décembre à Vienne en Autriche, pour joindre avis légaux tactiques et déclaration humanitaire de la Croix Rouge appuyée par le pape afin de rendre hors la loi les politiques des cinq puissances détentrices de bombes nucléaires, membres permanents de ce qu’on pourrait avec une ironie morbide appeler le Conseil d’Insécurité de l’ONU.
  4. Samedi le 6 décembre, réunies au chalet du Mont-Royal et au théâtre Outremont pour commémorer le 25e anniversaire du massacre de 14 étudiantes à Polytechnique, des alliées féministes ont choisi de ne plus revivre cet anniversaire comme victimes potentielles, mais plutôt clamé fièrement leur refus de vivre en butte à des agressions sexuelles sournoises. Non, M. Foglia, il ne s’agit ni de faire de la délation ni des accusations sans fondements, mais plutôt d’avancer à visage découvert en exigeant l’entreposage sécuritaire des armes à feu, selon les règles d’un registre d’enregistrement d’armes à feu québécois (les autres provinces ayant vu leurs listes détruites par le parti conservateur de M. Harper), afin que batteurs de femmes et autres terroristes potentiels en soient dépossédés par la police pour éviter de mettre en danger leur propre vie et celles de leurs femmes et enfants.

Notre site www.artistespourlapaix.org améliore constamment sa visibilité et son efficacité, grâce à nos webmestres Valéry Latulippe et Christian Morin. Sachez que vos commentaires et ceux de vos ami-Es à qui vous aurez communiqué cette infolettre nous aideraient à orienter nos initiatives de paix et à acquérir de précieux nouveaux membres qui appuieraient les efforts de notre trésorière Diane Croteau.

Enfin, vous lirez ci-dessous deux lettres récentes qui témoignent de notre optimisme :

  • la première face à l’idéal écologique qui nous anime afin de protéger le fleuve St-Laurent si cher à nos regrettés membres Frédéric Back et Pierre Perreault,
  • la seconde face à la francophonie mondiale, en particulier africaine, à qui il est primordial d’accorder notre solidarité pleine et entière.

Solidaire pour la paix,

Guylaine Maroist, présidente,
assistée par Pierre Jasmin et Judi Richards, vice-présidents

Lettre 1 : À Gabriel Nadeau-Dubois

info.doublonslamise.com

Montréal, le 10 décembre 2014

Les Artistes pour la Paix tiennent à vous féliciter et à honorer votre geste!

Cher GND,

Le Prix du Gouverneur-Général que vous a remis le Conseil des Arts du Canada, le 18 novembre dernier, si bien mérité du point de vue de la qualité de la langue et du style, récompense aussi votre engagement dans le Printemps érable de 2012 et souligne la pertinence et la logique du regard que vous y portez dans votre livre Tenir Tête. Votre décision de remettre la bourse associée à ce prix à la campagne Coule pas chez nous et votre volonté de suggérer de doubler la mise pour lutter contre l’économie du pétrole qui s’installe au Québec méritent doublement notre respect.

Les Artistes pour la paix tiennent à vous féliciter pour ce geste déterminant que vous avez posé pour la justice environnementale au Québec. En effet, nous sommes particulièrement inquiets de voir le Québec devenir un état pétrolier. Comme le mentionnait notre vice-président Pierre Jasmin sur les ondes de Radio-Canada, le 19 octobre dernier, « le fléau du réchauffement climatique a rejoint les armes nucléaires, chimiques et biologiques au rang d’arme redoutable de destruction massive. L’exploitation effrénée par le gouvernement du Canada du pétrole des sables bitumineux s’aggrave maintenant par la lâche servilité du gouvernement québécois ». Votre décision de soutenir les groupes qui luttent contre le projet Énergie Est de TransCanada Pipeline nous semble par conséquent un événement majeur dans l’histoire de la mobilisation sociale au Québec, dont nous tenons à vous féliciter chaleureusement.

Depuis cette soirée mémorable où vous avez annoncé le lancement du site doublonslamise.com, des centaines de citoyens ont voulu signifier leur désaccord face à la dérive pétrolière du Québec et se donner les moyens de faire face au lobby de l’industrie des sables bitumineux. Ainsi ont-ils contribué à multiplier par plus de quinze fois votre mise initiale pour atteindre un financement de 385 330$. La réaction du public, aussi vive qu’inattendue est d’abord un message puissant à l’endroit de nos gouvernements : ils ne pourront pas faire ce qu’ils veulent! C’est aussi une preuve que l’émission Tout le monde en parle s’adresse à des téléspectateurs avertis habitués aux prises de position courageuses initiées par une équipe avec un Guy A. Lepage au premier rang. Enfin, cet exemple de financement social, du jamais vu au Québec, fait certainement l’envie de bien des politiciens et sonne la fin de la récréation des lobbyistes du pétrole. On le constatait hier par le recul de Philippe Couillard quant au site de Cacouna.

Notre organisme, Les Artistes pour la Paix, qui célèbre ses trente ans, est engagé dans plusieurs dossiers qui concernent la démilitarisation et la protection de l’environnement. À ce propos, nous jugeons la présence sur notre C.A. de l’écologiste Marie Saint-Arnaud et notre complicité avec les professeures spécialistes de l’environnement de l’UQAM Corinne Gendron, Donna Mergler, Lucie Sauvé et Louise Vandelac comme significatives : toutes des femmes, n’est-ce pas ? (note post 6 décembre : http://artistespourlapaix.org/?p=6525).

Nous avons au cours des six derniers mois entrepris plusieurs actions et participé à de nombreuses manifestations citoyennes, tel que répertorié sur notre site internet pour exprimer :

  • notre désaccord face au projet Énergie Est,
  • notre engagement dans la lutte aux changements climatiques
  • et notre inquiétude face à la menace de dommages irréversibles que représente le transport pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent.

Comme le soulignaient les membres des APLP Mélissa Grégoire, Isabelle Miron et Yvon Rivard co-auteurs d’une lettre marquante appuyée par quatre-cents signataires publiée dans Le Devoir en juillet dernier, « abandonner le fleuve aux intérêts financiers à court terme, c’est compromettre la suite du monde. Le fleuve n’a pas de prix, le fleuve n’est pas à vendre. » (lire http://artistespourlapaix.org/?p=6192  et p=5542)

Il va sans dire que les Artistes pour la paix se sentent appuyés par votre engagement et sont fièrement reconnaissants de la voix citoyenne qui s’est exprimée à travers la campagne doublons la mise. Le paysage québécois n’est plus le même et la lutte contre cette économie du pétrole, guerrière, destructrice et rétrograde, s’en trouve renforcée. Nous voilà prêts à trouver des alternatives pour le XXIe siècle.

Veuillez agréer, cher Gabriel, nos remerciements les plus sincères,

Marie Saint-Arnaud, élue membre de notre C.A. le 9 décembre 2014
Guylaine Maroist, présidente et Pierre Jasmin, vice-président,
au nom de tous nos membres

Lettre 2 : à Madame Michaëlle Jean

Mercredi le 10 décembre 2014

Les Artistes pour la Paix se réjouissent (notre seul regret, le départ de Clément Duhaime) de votre nomination à la tête du Secrétariat général de la Francophonie pour de nombreuses raisons dont celles-ci :

  1. Votre souci exprimé dans une langue d’une immense qualité de viser l’objectif de travailler d’abord pour la paix, par la justice sociale envers les pauvres, par exemple au sein de l’UNESCO ou à votre Fondation.
  2. Votre conviction que l’art représente l’avenue à privilégier pour exprimer la beauté de la vie. Combien de fois vous a-t-on vue chanter et danser avec l’énergie et la grâce de vos fières racines haïtiennes : les plus humbles de vos compatriotes n’ont jamais cessé de croire en votre solidarité, même lorsque vous fûtes élevée au rang de gouverneure générale. D’ailleurs, au lieu de vous laisser étouffer par le décorum rigide militaire des lieux, vous les avez transformés en couvrant les murs de la résidence à Rideau Hall de grandes œuvres d’art autochtone colorées.
  3. Et surtout votre préoccupation envers les femmes et leur combat féministe, la grande révolution à notre avis de la fin du XXe siècle. Lorsqu’invité à un souper à Rideau Hall à m’exprimer en un tête à têtes (votre mari était à vos côtés), j’ai souvenir hélas de vous avoir fait pleurer, en doutant de façon trop véhémente de votre naïve conviction que l’armée canadienne pouvait, par sa désastreuse mission, aider les femmes en Afghanistan. J’en suis encore très triste, même si vous m’aviez pardonné aussitôt. Et quel courage vous avez démontré ensuite en parcourant l’Afrique centrale en voulant y convaincre les hommes de pouvoir qu’ils devaient mettre une grande part de leur énergie à éradiquer la néfaste tradition de l’excision.

Avant-hier, à une rencontre initiée par le Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire à Ottawa en présence de diplomates d’Autriche et du Mexique notamment, avec des députés de quatre partis, dont la grande Élizabeth May, alors qu’on y blâmait allègrement les politiques conservatrices, j’ai exprimé, pour la première fois en six ans, une sympathie à l’égard du premier ministre Stephen Harper qui pour une fois a choisi un déploiement de diplomatie tranquille, laissant la route libre à votre accès à une fonction où, nous en sommes persuadés, vous mettrez le meilleur de vous-même. Et j’ai brandi les unes de nos grands quotidiens francophones, Le Devoir et La Presse, avec votre photo rayonnante aux côtés d’Abdou Diouf et les mots décisifs (une fois n’est pas coutume!) de François Hollande, qui ont dû remplir de fierté Jean-Daniel Lafond. Quelle force morale de conviction est la vôtre pour réussir à animer ces deux politiciens de carrière à la tête du Canada et de la France d’une volonté d’agir pour le bien commun.

Encore une fois, mes hommages les plus sincères et ceux de mes collègues!

Pierre Jasmin, vice-président