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Photo : L’Aut’Journal

La Ville de Longueuil a inauguré la sculpture monumentale Hommage à Michel Chartrand et la Force ouvrière, réalisée par Armand Vaillancourt. Celui-ci fut honoré Artiste pour la Paix de l’année 1993 et contribua aussi à la cérémonie de l’APLP de l’année 2007 en remettant une sculpture au récipiendaire Dan Bigras.

Nous publions ici un texte signé Michel Rioux paru dans l’Aut’Journal le 1er novembre.

 

Vue du ciel, cette sculpture rappelle le vol des outardes. On sait qu’elles réussissent leurs longs périples grâce aux relais qu’elles organisent pour qu’à tour de rôle, elles fendent le vent afin que les autres puissent poursuivre leur vol. Ce n’est qu’au prix de ces sacrifices, par cette action collective, que la volée d’oiseaux atteint son objectif.

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Armand Vaillancourt et la maquette de la sculpture. Photo : J de M

Pas moins de 800 personnes, organisations, entreprises et syndicats ont contribué financièrement. Nous avons reçu des dons de 5 dollars. D’autres plus importants. C’est grâce à cet élan collectif que l’objectif a finalement été atteint.

L’art n’est pas neutre.
Ce qui est lisse n’est pas de l’art.
Quand il ne provoque pas, quand il laisse indifférent, ce n’est plus de l’art.
Pour être ce qu’il doit être, il faut que l’art remue.

Je ne voudrais pas attenter à l’humilité légendaire d’Armand Vaillancourt…

Mais je veux rappeler comment ont été reçues, à leur époque, deux œuvres qui ont, depuis, marqué l’art public.

La tour Eiffel

Il faut relire ce qui s’est dit et écrit à son sujet quand elle s’est finalement dressée dans le ciel de Paris. Des personnages illustres comme Émile Zola, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas, Léon Bloy, ont tiré à boulets rouges sur cet ouvrage. « C’est le déshonneur de Paris… Nous protestons contre cette inutile et monstrueuse tour… Ce suppositoire criblé de trous… »

Et pourtant, 125 ans plus tard, que serait Paris sans la tour Eiffel ?

La statue de la Liberté

Il aura fallu plus de 20 ans avant que le sculpteur Bartholdi puisse assembler sa statue à New York.

Le financement a longtemps fait défaut. Le président des États-Unis, Grover Cleveland, refusait de payer pour construire le socle de ce cadeau de la France. On a menacé de la jeter à l’eau en morceaux.

Et pourtant, que serait New York sans la statue de la Liberté ?

Longueuil hérite aujourd’hui d’une œuvre qui, avec le temps, fera sa fierté.

On pourrait craindre que cette masse d’acier n’écrase. Mais c’est là la magie de l’art…

Cet acier, fruit du labeur des hommes, n’écrase pas…
Cet acier invite à la méditation…
Cet acier appelle à la contemplation…
Cet acier force le silence…

Merci à Armand Vaillancourt pour ce formidable cadeau fait à la Ville de Longueuil !

Merci à la Ville de Longueuil de l’accueillir dans le bien-nommé parc Michel-Chartrand !