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Nils Melzer. Photo : Jean-Marc Ferré/ONU

C’est le cri d’indignation que lance le rapporteur contre la torture du Conseil des Droits de l’Homme – ONU, Nils Melzer, en comparant dans un article-choc du Monde Diplomatique (numéro du mois d’août)

  • le traitement de faveur autrefois accordé au général Pinochet, relâché par la justice britannique, malgré sa culpabilité de tortures infligées à des centaines de milliers de Chiliens;
  • et celui infligé à Julian Assange, dénonciateur via Wikileaks des tortures et des crimes contre l’humanité infligés par l’armée américaine, entre autres en Iraq.

 

« Aucun [journal] ne demande aux gouvernements impliqués de rendre compte de leurs crimes [énoncés tout au long de l’article, en particulier l’attentat à l’état de santé d’Assange par des détentions illégales en isolement] et de leur corruption; aucun n’a le courage de poser des questions gênantes aux dirigeants politiques. Ils ne sont plus que l’ombre de ce qui était autrefois le quatrième pouvoir », conclut-il.

Il se permet même d’établir une comparaison qui va faire sursauter ceux qui accusent constamment Poutine d’être le nouvel Hitler :

« La presse établie aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie [il aurait pu ajouter au Canada] ne semble toujours pas avoir compris le danger existentiel que le procès Assange représente pour la liberté de presse, le respect des procédures, la démocratie et l’État de droit. La douloureuse vérité est qu’il suffirait que les principaux organismes médiatiques de l’« anglosphère » en décident ainsi pour que la persécution d’Assange prenne fin dès demain. »

« Le cas d’Ivan Golounov, un journaliste d’investigation russe spécialisé dans la dénonciation de la corruption, peut servir d’exemple. Lorsque Golounov fut soudainement arrêté pour trafic de drogue présumé au cours de l’été 2019, la presse russe grand public comprit immédiatement de quoi il retournait. « Nous sommes Ivan Golounov » proclamèrent les « unes » identiques de trois importants quotidiens russes, Vedomosti, RBK et Kommerzant. Ces trois journaux mirent ouvertement en doute la légalité de l’arrestation de Golounov, soupçonnèrent qu’il était persécuté pour ses activités journalistiques et exigèrent une enquête approfondie. Prises en flagrant délit et placées sous les projecteurs de leurs propres médias, les autorités russes firent marche arrière quelques jours plus tard. Le président Vladimir Poutine tint à ordonner la libération de Golounov et à limoger deux hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur. Ce qui prouva que l’arrestation de Golounov n’était pas le résultat de la mauvaise conduite de quelque officier de police incompétent, mais avait été orchestrée au plus haut niveau.

Il ne fait aucun doute qu’une action de solidarité comparable menée conjointement par The Guardian, la British Boadcasting Corporation (BBC), The New York Times et le Washington post mettrait immédiatement fin à la persécution d’Assange », sans même attendre au 15 octobre prochain.

Nos journalistes semblent avoir peur de mentionner l’ONU

C’est l’impression que donnent Le Devoir, La Presse, le Globe & Mail, etc. alors que peu des sujets abordés par notre site ne trouve preneur, pas même dans les lettres ouvertes :

  • Censure imposée par l’OTAN concernant la guerre « héroïque » en Ukraine à laquelle le Canada contribue en envoyant des armes pour faire tuer les Ukrainiens.
  • Censure visant les propos du Secrétaire général des Nations Unies, du pape et des chefs des gouvernements de gauche d’Amériques latines, tous unanimes à réclamer des négociations aussi réclamées par les APLP depuis la fin février!
  • Censure visant l’objectif de DÉSARMEMENT prôné par l’ONU.
  • Censure à propos des actions anti-nucléaires, dont le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires, pourtant appuyé par les deux tiers des pays du globe et dont les signatures et ratifications progressent à 81.
  • Censure sur toute dénonciation des absurdes dépenses militaires canadiennes – F-35, frégates d’attaque à plus de deux cents milliards de $ qui grugent les budgets sociaux.
  • Aucun écho sur notre défense des Wet’suwet’en attaqués par la GRC imposant un gazoduc sur leur territoire.

 

Que dire de moins que « honte aux journalistes », tout en comprenant les chantages des boss et la difficulté de s’accrocher à un emploi permettant de nourrir sa famille et qui sait, d’empêcher une désinformation plus généralisée encore.