En appui à la généreuse action entreprise le 12 janvier à la Place des Arts par Amnistie Internationale, les Artistes pour la Paix dont plusieurs membres sont sur scène aujourd’hui rappellent à cette occasion quelques dates :

2007 : traduction par les Artistes pour la Paix d’une lettre d’Amnesty international (Toronto, Canada) réclamant spécifiquement du premier ministre Stephen Harper qu’il intervienne en faveur de la libération d’Omar Khadr

7 mars 2008 : suite au dépôt du projet de loi fédéral C-10 visant le contenu des œuvres cinématographiques où les Conservateurs réclamaient une sorte de veto face à des œuvres controversées « dangereuses pour l’ordre public », le président des Artistes pour la Paix écrit au premier ministre Harper une lettre, enrichie d’une intervention du cinéaste Donald Winkler, pour protester contre l’interprétation conservatrice restrictive de cet ordre public : nous rappelons au sénateur Jean Lapointe à cette occasion combien le film les ordres de Michel Brault aurait pu, si cette loi avait été en vigueur il y a trente ans, être carrément censuré, sous prétexte d’être jugé subversif contre l’ordre public, selon la nouvelle définition étroite du gouvernement conservateur.

Cette lettre contenait aussi les mots suivants de Pierre Jasmin : « Quel est le concept juridique de « l’ordre public » d’un gouvernement qui n’a jamais trouvé l’once de compassion ni l’infime parcelle de courage politique nécessaires pour protester au nom des Droits de la Personne contre l’emprisonnement pendant plus de six ans à Guantanamo d’un gamin de quinze ans de nationalité canadienne, sur qui plane en outre la menace d’une condamnation à mort ? » : ce courriel, qui a précédé de plusieurs mois bien des prises de position éditoriales au Canada, a été envoyé à M. Harper, avec copies aux autres chefs de partis et à plusieurs journalistes

Chacune des quatre années depuis, les APLP ont réécrit, vociféré ou fait des démarches, y compris une lettre au président élu Barack Obama, avant même son entrée en exercice en novembre 2008, avec comme principal élément la revendication de la liberté d’Omar Khadr, considérant qu’il s’agit d’un enfant-soldat, selon la définition employée par le sénateur et ex-général Roméo Dallaire. Le président Obama a émis un décret exigeant la fermeture de Guantanamo, décret resté lettre morte depuis, surtout à cause de l’opposition républicaine, mais aussi à cause de l’inertie du Pentagone …et du président américain.

Les APLP incluent comme démarche connexe le voyage couronné de succès de leur ex-président Pierre Jasmin à New York en juin 2011 pour une rencontre avec le consul allemand Daniel Krull, responsable de la liste 1267 du Conseil de Sécurité de l’ONU, afin d’y faire radier le nom d’Abousifian Abdelrazik, soupçonné pendant six ans ( !) de terrorisme, sans qu’il puisse savoir d’où venaient les accusations qui lui interdisaient tout emploi et même d’avoir recours aux prestations sociales pour nourrir ses enfants, autre exemple de débordement autoritaire inadmissible. 

Mais hélas concernant Omar Khadr, aucune de nos démarches n’a abouti à faire libérer ni même à faire transférer dans une prison canadienne ce détenu dont le nom hantera la mémoire de tous ceux et celles qui auront été associés, la honte au front, aux expéditions guerrières et aux injustices innommables du gouvernement conservateur actuel : honte à monsieur Harper, qui s’est derechef fait ainsi le complice du criminel de guerre George Bush.

Les Artistes pour la Paix

On peut rejoindre Pierre Jasmin, vice-président, au 514 987-3000 poste 3937