On peut facilement rire de Gandhi. Le trouver utopique. Mais actuellement on préfère armer l’Ukraine, faire la guerre avec le sang des autres parce que l’on a pas le courage de Gandhi. La méthode de Gandhi exigerait une grève totale de la consommation de tous les produits qui nourrissent le dictateur, en premier le pétrole et le gaz. On dit que cela aurait trop d’inconvénients ! La tuerie et la destruction en Ukraine ne sont-elles pas un « inconvénient » ? Surtout si l’on considère que le moindre territoire cédé au dictateur pave le chemin d’une autre guerre.

On me dira que c’est « leur » guerre, alors qu’ils fournissent le sang et nous, les armes. Retour des méthodes de la Guerre froide,

Mais c’est Faux ! C’est notre guerre, c’est la guerre de la démocratie contre un dictateur qui attaque sans merci et sans la moindre humanité un peuple démocratique. Le principe de UE, de l’OTAN et de toute démocratie devrait être clair et simple : lorsqu’un dictateur utilise l’armée et les ressources militaires du pays qu’il parasite pour attaquer une démocratie, les démocraties devraient s’unir pour couper tout lien économique avec ce dictateur.

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Tableau de Michel Casavant

La mondialisation économique a été pensée, entre autres, pour bloquer les guerres militaires par une rupture des liens économiques. Il s’agissait de produire tellement d’interdépendance que toute rupture de solidarité serait extrêmement néfaste. Élever la force de l’argent au-dessus de la force des armes (logique puisque les armes coûtent cher). Le système est actuellement solidement en place. Si une fois qu’il faudrait l’utiliser, on tergiverse à cause des sacrifices qu’il faudrait faire, alors qu’on se prépare au pire.

La guerre d’Ukraine est un test : ou c’est l’escalade de la barbarie ou c’est la transition vers l’arme de la solidarité imaginée par Gandhi. Un blocus économique n’est pas une sinécure, c’est même beaucoup de sacrifices, mais c’est certainement mieux qu’un conflit cruel et destructeur comme celui de l’Ukraine.

Si nous n’arrêtons pas Poutine, comment arrêterons-nous Xi Jinping ?

Les décideurs démocratiques disent craindre que la population ne suive pas. Stratégiquement, cela les place sur la réserve alors que le dictateur ne craint pas sa population, il la méprise. C’est pourquoi je pense qu’il appartient à la société civile, chacun de nous, de tenter de faire voir à nos amis qu’il est souvent nécessaire de sacrifier un certain confort pour en conserver un autre plus juste et plus durable.