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Je suis APLP parce que…

"Je suis artiste pour la paix parce que quand je me monte sur scene, j'ai l'impression de faire la paix avec mon âme et celle du public. Je me retrouve là, en lieu sûr, pour explorer les forces et les failles de nos coeurs, sans danger, sans jugement ni discrimination pour célébrer la beauté de l'humanité. Et si la vie était toujours ainsi ?"
Paule Tremblay, autrice-compositrice-interprete
"C'est la paix et la justice pour tous que chacun d'entre nous souhaite et recherche. Contribuons à construire un monde meilleur, avec notre talent, quel qu'il soit !"
Camille Pelletier Antaya, membre des APLP
"Parce que la paix est toujours à faire, en nous comme avec les autres, et que c’est par l’art que c’est le plus merveilleux de la promouvoir, de la défendre, de la fêter !"
domlebo, auteur-compositeur-interprète
"Les mots de Louise Warren sur le dessaisissement et sur l’intensité préalable à la création me conduisent à Mozart et à Beethoven, à ma fille et à mon fils : je leur souhaite la paix… et travaille tous les jours à ce que ce vœu se réalise !"
Pierre Jasmin, pianiste, membre de l'exécutif de Pugwash Canada
"La paix est loin d’être acquise. Avec l’explosion de l’industrie militaire dans le monde, on aura besoin de nos mots, notre musique, nos films, de notre art pour faire contrepoids. La culture est arme de construction massive."
Guylaine Maroist, cinéaste documentaire
"Je suis artiste pour la paix... Sans la paix, pas d'avenir pour la planète. Contribuer à bâtir une culture de la paix me semble un devoir."
André Jacob, auteur et artiste-peintre, APLP honoraire
"Je suis artiste pour la paix parce que la paix justifie l'espoir ."
Denis Carrier, auteur

Quand l’art ôte à la guerre ses oripeaux

Au Louvre-Lens, une importante exposition présente, avec 450 oeuvres et documents allant des planches des Désastres de Goya à des images d’Hiroshima ou du Vietnam, le regard des artistes et des témoins sur la guerre et ses gloires perdues.

 

Par Maurice Ulrich
Quotidien « l’Humanité », France, le mardi 10 juin 2014, pages 18 et 19

Good Bye Vietnam, 1975, de l’Islandais Gudmundur Gudmundsson, dit Erró, huile sur toile, 52 x 101,5 cm. Photo Erró, ADAGP, Paris 2014 (SDP)

Good Bye Vietnam, 1975, de l’Islandais Gudmundur Gudmundsson,
dit Erró, huile sur toile, 52 x 101,5 cm. Photo Erró, ADAGP, Paris 2014 (SDP)

Le Louvre-Lens est à quelques minutes en voiture de la grande nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. Plus de quarante mille croix de bois. On peine aujourd’hui à imaginer devant ces paysages verdoyants du Pas-de-Calais, où se profile de loin en loin le cône d’un terril, cette boue, cette terre labourée par les obus, littéralement abreuvée de sang sous les nuées sombres des explosions, les nuages des gaz. Il y a ici, sur la surface d’un département, des centaines de cimetières, pour l’essentiel britanniques, parfois cinq autour d’un même village qui ne fut plus après 1916 que poussière. Sur la colline de Vimy, les deux colonnes de marbre blanc du Monument du Canada semblent une plainte sans réponse vers le ciel.

« Mouvement de désenchantement»

Le centenaire du début de la Première Guerre mondiale a donc inspiré, à juste titre, la nouvelle exposition temporaire du musée : « les Désastres de la guerre. 1800-2014 ». 1800, parce que, pense Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art et commissaire de l’exposition, il se produit alors une rupture dans la représentation que l’on se fait de la guerre, ou tout au moins dans la façon dont les artistes la représentent, ce qu’elle appelle « un mouvement de désenchantement ».

Ainsi, l’exposition s’ouvre avec le grand tableau de David représentant Bonaparte franchissant en 1802 le col du Grand-Saint-Bernard, cape au vent sur son cheval cabré. Une représentation de pure propagande, servie par le génie du peintre, et un tableau plus modeste d’Horace Vernet montre le même Bonaparte franchissant le col sur une mule et en redingote grise. Peu importe en un sens car le propos n’est pas là, mais dans l’opposition qui apparaît aussitôt avec le Cuirassier blessé de Géricault ou, du même, Mameluck pleurant son cheval mort. Mais la rupture dans la représentation, elle se fait vraiment avec Goya, ce pourquoi Malraux d’ailleurs le voyait comme le premier peintre moderne. Les planches des Désastres témoignent du retournement du monde que vécut le peintre ouvert aux lumières lorsque l’entrée des armées napoléoniennes en Espagne, au nom usurpé de la liberté, inaugura une suite de tortures, massacres, viols, pillages. « J’ai vu cela », avait écrit Goya. Avant lui, il faut aussi rendre justice à Jacques Callot, qui avait porté témoignage au temps de la guerre de Trente Ans. Il est vrai en même temps que les horreurs de la guerre avaient déjà été évoquées auparavant. Dans l’Énéide, la prise de Troie dépeinte par Virgile donne en quelques phrases la chair de poule. Le Triomphe de la mort ou le Massacre des innocents de Bruegel sont une forme de reflet de la guerre espagnole dans les Flandres, la bataille de San Romano, de Paolo Uccello, n’est pas un dîner de gala… Mais il est vrai que c’est avec Goya que le regard change, que l’artiste, ou disons plutôt des artistes, vont ouvrir les yeux et rompre avec les fictions glorieuses. Les peintres, bien sûr, mais aussi les photographes, les caricaturistes.

Otto Dix, Léger, Picasso, Markus Lüpertz, Combas, Yan Pei-Ming…

Ainsi découvre-t-on, avec des guerres dont on parle peu comme la guerre de Crimée, sauf à lire Tolstoï et ses Récits de Sébastopol, comme la guerre des Boers en Afrique du Sud, des pans entiers et méconnus de l’histoire, comme l’invention lors de cette guerre que l’on vient de citer des camps de concentration. On ne peut, bien évidemment, rentrer plus avant dans les différentes phases de cette expo rassemblant 450 oeuvres de plus de deux cents artistes, Otto Dix, Léger, Picasso, Markus Lüpertz, Erró, Combas, Yan Pei-Ming avec une puissante reprise du Tres de Mayo de Goya et de la terrible photo de l’exécution d’un prisonnier vietcong à Saigon. Si le début de l’exposition la problématise, l’entrée dans le XXe siècle, avec la Première Guerre mondiale, puis la seconde, les camps, l’extermination, la mort de masse, Hiroshima, nous fait entrer dans un monde où définitivement, croit-on, la guerre sera condamnée à jamais, mais où l’on craint aussi qu’il ne s’agisse que d’un rêve et qu’un monde sans guerre soit peut-être une utopie. Cette dernière partie, si l’on excepte la violence et la force toujours agissante des Désastres de Goya, est sans doute aussi la plus forte.

En 1972, la photo de cette fillette, Kim Phuc, courant nue sur la route au Vietnam, déshabillée par le napalm…

On mentionnera seulement les films et photos des camps ou de la Shoah par balles, plus près de nous, en 1970, cette terrible photo de Gilles Caron photographiant Depardon qui photographie un gosse mourant de faim au Biafra, en 1972, la célèbre photo par Nick Ut de cette fillette, Kim Phuc, courant nue sur la route au Vietnam en 1972, déshabillée par le napalm. Ces photos ont parfois fait l’histoire, ces oeuvres ont changé le regard des hommes sur la guerre, avec toujours l’espoir que la raison soit un jour la rose sur la croix de l’expérience.

Jusqu’au 6 octobre. 99, rue Paul-Bert, 62300 Lens.

ART ET MÉMOIRE

En lien avec le Louvre-Lens et l’exposition « les Désastres de la guerre 1800-2014 », Artois Comm. et le Lab-Labanque proposent, entre le 14 juin et le 28 septembre, un parcours historique et artistique sur dix communes du territoire marquées par la ligne de front 1914-1918. Deux circuits en bus permettront d’arpenter la ligne de front, après une visite guidée de l’exposition et de la Galerie du temps.

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