Justin Trudeau et les Libéraux et leurs dépenses militaires de 286 milliards pour les F-35 et les Combattants de surface canadiens (les navires de guerre Irving/Lockheed-Martin) ? Trop cher, on est déjà assez dans le trou comme ça et nos guerres ont toutes échoué depuis la Seconde guerre mondiale. Et puis, tant qu’à engraisser les chantiers Irving, ne pourrait-on pas construire des navires de recherche pour découvrir pourquoi, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il pleut sur la banquise au Groenland ? Non, on a décidé de se joindre à la marine américaine en intégrant nos systèmes de radar aux leurs – essentiel et pratique pour… vous me le direz quand vous aurez trouvé.
Erin O’Toole ? Avec les Conservateurs, il essaie de raviver une fibre patriotique à l’américaine en insistant (un peu trop) sur le fait qu’il a passé dix ans dans l’armée. Pas sûr que ça fasse de lui un grand pacifiste. Aujourd’hui, un journaliste lui a demandé de dire si oui ou non, il interdirait le pistolet Beretta qui a servi lors de la fusillade au collège Dawson. Sacré Erin, il a esquivé la question en anglais, en français, et ensuite une troisième, puis une quatrième fois.
Jagmeet Singh ? Difficile de savoir ce que ferait le NPD, pacifiquement parlant. On sent quelques excellentes intentions, mais nulle part dans sa plateforme, n’y a-t-il mention de réduction des dépenses militaires. Au contraire, la plateforme du NPD mentionne qu’on s’assurera de sauvegarder les emplois quand viendra le temps de s’occuper d’avions et de navires de guerre.
Yves-François Blanchet et le Bloc québécois ? Je retiens de leur programme que le Québec devrait recevoir sa juste part des dépenses militaires, ce qui ne laisse pas présager une diminution – mais au moins, ça se ferait en français.
Annamie Paul ? Son parti Vert présente une plateforme détaillée dont la section Défense mentionne le désarmement ainsi qu’une évaluation de l’OTAN… mais elle dit aussi que les canadiens doivent être fiers de leur rôle à l’international et que les militaires auront toutes les ressources nécessaires. Reste à savoir pour quoi faire. Je note cependant avec intérêt l’engagement d’augmenter les budgets de R&D à 2,5 du PIB.
Bref, il faut se rendre à l’évidence : nous n’avons pas de parti pacifiste ni même de parti appuyant les recommandations de l’ONU sur l’élimination des armes nucléaires. Il nous incombe donc, comme on l’affirmait il y a trois semaines au début de cette campagne, de trouver le ou la protagoniste qui semble le moins belliqueux/se dans notre circonscription.
En ces temps de pandémie, le désarmement et le contrôle des armes passent au second, voire troisième plan, mais c’est un tort. Le contrôle des armes est un dossier très chaud, et la solution ne passe pas par un surfinancement de la police (on est d’accord avec Will Prosper sur ce point). Quant au dossier environnemental, tous les partis se dépeignent en champions de l’environnement, alors… toutte va bien aller, pas vrai ?
Et maintenant, la vraie raison pour laquelle Trudeau a décidé que la campagne électorale serait si courte : il ne fallait pas laisser le temps aux forces populaires de s’organiser. Ça a marché, plusieurs candidats potentiels du parti Rhinocéros se sont désistés, n’ayant pas assez de temps pour rassembler les signatures de citoyens nécessaires pour appuyer leur candidature. Une tactique digne de Diefenbaker…
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